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Iphigénie Botouropoulou
Iphigénie Botouropoulou
- Chronique -
Ernest Renan et la Grèce: les recherches d'Iphigénie Botouropoulou
Il y a 190 ans naissait Ernest Renan. C'est précisément cette année que l'auteur Iphigénie Botouropoulou, grecque d'Athènes et docteur de l'Université de la Sorbonne (Paris IV) a choisi de venir
Sylvie Le Moël pour ABP le 18/04/13 14:04

Il y a 190 naissait Ernest Renan. C'est précisément cette année que l'auteur Iphigénie Botouropoulou, grecque d'Athènes et docteur de l'Université de la Sorbonne (Paris IV) a choisi de venir dans les Côtes d'Armor. Renan effectivement, vouait un culte aux valeurs de l'Hellénisme, source d'accomplissement de l'homme et point de repère «pour nous aider à supporter notre monde, afin de trouver 'l'échelle qui nous manque' précise la conférencière dans la préface de son livre, en empruntant la formule au célèbre trégorrois. Traductrice en grec moderne de « Prière sur l'Acropole » Iphigénie Botouropoulou a contribué à faire connaître en Grèce l'oeuvre du grand philologue, poète visionnaire et révélateur de civilisation que fut Ernest Renan. Le 17 mai prochain, à St Brieuc, elle nous fera partager les résultats de ses recherches sur ce célèbre écrivain breton, dans le cadre d'une conférence gratuite, placée sous l'égide de la MJC du Plateau.

Pour le centenaire de la mort de Renan, en 1993, Iphigénie Botouropoulou publie aux éditions Kauffmann à Athènes, la traduction en grec moderne de « Prière sur l'Acropole ». Nommée Maître de Conférences au Département de langue et littérature françaises de l'Université d'Athènes en 1998, elle fait éditer 2 ans plus tard aux éditions C. Korontzi, la version bilingue de l'oeuvre de cette éminente figure de l'intelligentsia bretonne et française. Iphigénie Botouropoulou estime que les ruines de l'Acropole sont entrées en littérature grâce à deux bretons. Grâce à Chateaubriand d'abord, qui par une matinée lointaine visita l'Acropole et, décrivant le lever du soleil et les couleurs radieuses des marbres brisés dans « Itinéraire de Paris à Jérusalem » chantât le Vrai et le Beau du génie grec. La spoliation des marbres du Parthénon par l'anglais, Lord Elgin, entre 1802 et 1805 déclencha une virulente réprobation. «Mais c'est à Renan qu'il échut d'écrire cette prière quelques années plus tard (en 1876) et de quelle manière! Sa «Prière sur l'Acropole» devait devenir le texte le plus célèbre sur ce que symbolise l'Acropole et son nom... Depuis que la « Prière » a été écrite, l'on ne peut plus prononcer le nom de Renan sans faire un rapprochement avec l'Acropole et inversement » indique Iphigénie Botouropoulou. L'auteur qui a soutenu sa thèse de doctorat à la Sorbonne en juin 1990 (version en grec moderne publiée aux éditions I. Chadzinicoli, Athènes), précise que la Grèce s'est toujours montrée reconnaissante envers celui qui l'honora dans ses lignes et nous informe qu'une belle cérémonie avait eu lieu sur le rocher de l'Acropole à l'occasion du centenaire de sa naissance en 1923.La «Prière» fut récitée et son écho passa dans tous les journaux de l'époque. Une plaque commémorative en marbre pentélique fut envoyée de la ville d'Athènes à Tréguier. Cette sculpture se trouve actuellement au Musée Renan de Tréguier. Thessalonique fêta aussi le centenaire de la naissance de Renan avec une conférence donnée par le Consul de France à l'association des anciens élèves de la Mission Laïque Française.

Au cours de la fête célébrée sur le rocher de l'Acropole à l'occasion du quarantième anniversaire des Jeux Olympiques, le comité organisateur offrit aux 42 représentants des différents pays rassemblés, la joie d'écouter ce merveilleux poème, récité par Hélène Papadaki du Théâtre National. Au centenaire de sa mort, la Grèce organisa un grand colloque international avec de nombreuses festivités parallèles, parmi lesquelles une séance extraordinaire à l'Académie d'Athènes consacrée à Renan, une exposition de gravures au musée historique de la ville d'Athènes avec différents tableaux de l'Athènes qu'avait vu Renan, ainsi que la «Prière» récité par l'actrice Olga Damani sur la Pnyx, accompagnée d'un violon. «Ce qui résulte de notre recherche si l'on veut former une image globale de l'intérêt porté sur Renan par le public grec, c'est que depuis son voyage, et même avant, il n'y eut pas une seule manifestation de la vie de Renan qui passât inaperçue. Nous pensons que toutes ces informations fournies surtout par la presse à l'occasion de sa présence en Grèce, de ses livres, de son itinéraire intellectuel, de sa mort, des divers anniversaires fêtés en Grèce etc... sont suffisantes pour nous persuader que Renan continue à être présent dans la pensée grecque... Il ressort clairement des écrits des écrivains grecs que Renan a su gagner leur respect, l'attention et l'admiration des intellectuels et que surtout, grâce à la « Prière sur l'Acropole » il s'est fait une place à part dans leur esprit.

Lors du colloque «Ernest Renan et la Grèce. Philosophie, langue et politique» organisé à Athènes en Avril 2009 par l'Institut de Recherches Néohelléniques de la Fondation Nationale de la Recherche Scientifique de nombreux spécialistes ont rendu hommage à celui qui, durant sa vie, a vénéré la Grèce et exalté son rôle civilisateur. Parmi le public, une vingtaine de membres du «Comité Ernest Renan» de Tréguier venus spécialement de Bretagne suivre les travaux. Publiés sous la direction d'Iphigénie Botouropoulou, les actes de ce colloque sont disponibles en français et retracent non seulement l'allocution inaugurale mais aussi les contributions éclairées de neuf orateurs, dont l'analyse du regard de Jean Psichari – gendre de Renan et époux de Noémi Renan- sur son beau-père. Même si l'amour de Renan pour sa Bretagne natale éclate à travers sa correspondance, Iphigénie Botouropoulou indique dans son avant propos, que le nombre de fois où Renan évoque la Grèce et les Grecs dans la totalité de son ½uvre, est impressionnant. «Ainsi à la fin de sa vie avait-il formulé le souhait suivant : s'il pouvait mener une seconde vie, il la consacrerait certainement à écrire l'histoire grecque 'la plus merveilleuse de toutes' » souligne l'auteur athénienne. Simone Fraise dans «la Grèce et la Bretagne ou le conflit de deux cultures» (Études Rénaniennes, 3iéme trimestre 1979, N° 40) rappelle que Renan s'est toujours senti profondément breton et qu'il disait bien volontiers durant ses dernières années «Nous autres Celtes», comme pour mettre une certaine distance, indiquer une différence, insinuant peut-être une supériorité. Ces deux passions ne sont pas incompatibles, elles se complètent à merveille, comme le laissent entrevoir les propos du grand helléniste: «Ne riez pas de nous autres Celtes. Nous ne ferons pas de Parthénon, le marbre nous manque mais nous savons prendre à poignées le coeur et l'âme».

Sylvie Le Moël

Iphigénie Botouropoulou donnera Vendredi 17 Mai de 18h à 20h, une conférence, placée sous l'égide de la MJC du Plateau de St Brieuc.

Thème:Renan et la Grèce

Lieu : Salle D 115 ( premier étage) Campus Mazier, Saint Brieuc (22). Entrée gratuite. Inscription à la MJC du Plateau:02 96 61 94 58

Ouvrages

Ernest Renan «Prière sur l'Acropole» (édition biligue français/grec avec commentaires dans les 2 langues)

ISBN 960-90560-2-4

101 pages, 20 Euros

Editions C. Korontzis (1999)

Athènes

Tel : 0030 694 655 0989

E-mail: ekdosiskorontzi [at] yahoo.gr

«Ernest Renan et la Grèce. Philosophie, langue et politique»

Cahier N° 34 – Athènes 2012

ISBN 1105-0845-34

131 pages

Institut de Recherches Néohelléniques

Fondation Nationale de la Recherche Scientifique

Tel : 0030 210 72 73 554

Fax : 0030 210 72 46 212

E-mail : kne [at] eie.gr

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