Depuis le 15 septembre on peut voir dans You Tube 3 ou 4 petits films montrant des petits Kenyans parler et chanter en breton. L'auteur du film, homme ou femme, a pris le temps d'enseigner à de jeunes enfants de son peuple (le peuple Luo, ethnie d'origine du père du président Obama) les rudiments de la langue bretonne qu'il a apprise, vraisemblablement en Bretagne, ainsi que quelques chansons emblématiques du patrimoine breton.
Nul doute que les élus bretons ont eu à cœur de féliciter comme il se doit l'ambassadeur de notre culture en terre africaine, et ne tarderont pas à le faire savoir.
Pendant ce temps les parents d'élèves de Bruz espèrent, calmement. Ces parents, qui demandent depuis bien avant l'été la création d'une classe bilingue à Bruz, attendent d'être reçus par le Recteur d'Académie le 9 octobre, pour savoir si leurs enfants auront enfin droit à l'enseignement du breton, langue déclarée « artificielle » par un fonctionnaire méprisant. Déclaration qui, on s'en souvient encore, a déclenché sur le champ la juste indignation de nos élus locaux et régionaux qui n'ont pas manqué de lui rappeler que le Breton était langue constitutionnelle. Nul doute donc que le Recteur, impressionné par la mobilisation et la solidarité culturelle si fortement exprimée par ces élus, toujours présents sur le terrain culturel, va s'empresser de satisfaire enfin, soit 6 semaines après la rentrée scolaire, la demande d'ouverture de cette classe bilingue si fermement soutenue.
Apprendre à parler et à chanter breton à l'école, ces films nous le montrent, c'est donc plus simple au Kenya qu'en Bretagne. Là-bas l'administration française na jamais existé pour y empêcher l'enseignement du breton. Là-bas, le temps des colonies est terminé depuis longtemps.
Montrons donc ces films à nos élus, qu'ils constatent que l'ouverture culturelle existe, et qu'ils nous disent enfin : L'enseignement du breton, c'est possible. Même en Bretagne.
Mark Kerrain
Liens vers les films: