En avril dernier, l’UDB du Trégor-Goëlo se félicitait de l’issue favorable du combat mené par les parents, élèves, personnels, élus de Belle Isle en Terre et des communes voisines, pour obtenir, dès la rentrée 2005, le prolongement, en collège, de la filière bilingue du canton.
C’était se réjouir trop tôt, sans doute, même si l’UDB, réaliste, rappelait alors que « Seule la très forte mobilisation de tous avait permis d’obtenir les mesures nécessaires ». Et ajoutait : « De plus en plus, la demande des familles en termes d’enseignement du breton se heurte aux restrictions gouvernementales et à la mauvaise volonté des responsables qui sont en charge de l’Education Nationale en Bretagne, Recteur, Inspecteurs d’Académie… »
Il apparaît aujourd’hui que l’accord conclu en avril était quelque peu boiteux, dans la mesure où il s’appuyait sur la volonté supposée de tous les parents d'élèves de Guingamp de permettre à leurs enfants de suivre une partie des heures d'enseignement en langue bretonne à Belle-isle. Il apparaît surtout que cet accord n’a pas vraiment été porté, ni valorisé, par l’inspection académique : l’on pourrait y voir une forme de sabotage.
La vraie solution consiste donc à apporter au collège de Belle Isle en Terre les moyens nécessaires et suffisants pour que la filière bilingue puisse dans un premier temps y éclore, puis s’y épanouir. Le potentiel d’élèves inscrits en primaire bilingue sur le secteur de Belle-Isle, Louargat, Plounévez-Moëdec et Plounérin (entre 120 et 130) prouve que cet épanouissement devrait être rapide. Et l’investissement indispensable au démarrage, au bout du compte utile.
L’UDB est totalement solidaire de la lutte menée par les parents d’élèves. Elle appelle également les élus de tous bords, personnels enseignants ou non, à intensifier leur soutien. Elle invite aussi le nouveau Recteur d’Académie, M. Serge GUINCHARD, à intervenir dans un sens positif. Lui qui a manifesté, lors de son installation, son intérêt pour les langues « régionales », peut trouver là matière à exprimer très concrètement sa bienveillance.
Mais elle demande surtout que soit mis rapidement à l’étude un véritable plan de transfert de compétences à la Région Bretagne, dans le cadre du droit à l’expérimentation, en matière de politique linguistique et d'enseignement du breton. C’est en effet aux Bretons, et à leurs élus, de décider de l’avenir de la langue bretonne. Dans l'attente de cet indispensable transfert de compétences, la mobilisation de tous demeurera nécessaire. L'UDB du Trégor-Goëlo continuera de s'y associer…
Fédération UDB du Trégor-Goëlo