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- Communiqué de presse -
En l'absence d'excuses officielles, les élus UDB/GA du Conseil régional de Bretagne boycotteront la venue de Nicolas Sarkozy à Rennes le 11 septembre
Par Nil Caouissin pour UDB le 4/09/07 19:44

Rennes, le 4 septembre 2007

Conseil régional de Bretagne Groupe des élus UDB/GA Communiqué de presse

En l'absence d'excuses officielles, les élus UDB/GA du Conseil régional de Bretagne boycotteront la venue de Nicolas Sarkozy à Rennes le 11 septembre.

Nicolas Sarkozy est annoncé à Rennes le 11 septembre pour y présider l'inauguration du salon de l'élevage SPACE. Les élus du groupe UDB (Union démocratique bretonne) – gauche alternative – ont pris la décision de boycotter cette présence en raison des propos insultants que le président de la république française a tenus à l'égard des Bretons et des agents du Cross Corsen de Plouarzel, le 1er mai dernier, et pour lesquels il ne s'est toujours pas excusé.

La gravité des faits justifie que nous rompions solennellement avec ce qu'il est convenu d'appeler une tradition républicaine. Rappelons-les.

A cinq jours du second tour de l'élection présidentielle, le candidat Sarkozy se déplace en Bretagne pour rendre hommage « à la France qui travaille, même le 1er mai » (sic). Son équipe de campagne lui a concocté une visite du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage en mer (Cross) de la pointe de Corsen à Plouarzel, un organisme relevant du ministère de l'Équipement qui est chargé de veiller à la sécurité de la navigation de la pointe de Penmarc'h au Mont Saint-Michel. La suite, c'est Yasmina Reza qui nous la raconte dans son ouvrage, page 161.

Nicolas Sarkozy s'en prend à son directeur de campagne : « Qu'est-ce qu'on va foutre dans un centre opérationnel sinistre à regarder un radar ? Qui a eu cette idée de demeuré ?... Je me fous des Bretons. Je vais être au milieu de dix connards en train de regarder une carte ! (…) Derniers jours de campagne dans une salle à voir une carte ! Grand sens politique vraiment !... ».

Ces propos n'ont pas été connus du public avant la parution de l'ouvrage de Yasmina Reza le 24 août. Leur révélation plusieurs mois après qu'ils aient été tenus a conduit des responsables de l'UMP à déclarer qu'ils relevaient du domaine privé. Ce n'est évidemment pas le cas car Yasmina Reza a accompagné Nicolas Sarkozy avec sa totale approbation quasiment de jour en jour entre juin 2006 et juin 2007, dans le but, affiché et connu de lui, de produire un livre. En conséquence Nicolas Sarkozy ne pouvait ignorer que les déclarations qu'il produisait en présence de l'auteure étaient appelées à tomber dans le domaine public. Il s'agit donc bien d'une affaire publique.

Nicolas Sarkozy en est d'ailleurs tellement convaincu qu'il a fait intervenir son cabinet auprès de la rédaction du Télégramme de Brest, le 25 août, pour affirmer que « Nicolas Sarkozy n'a jamais tenu ces propos. Il aime la Bretagne et les Bretons » (1).

La dénégation n'a convaincu personne, pas même Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat et ancien président du Conseil régional de Bretagne, qui dans un communiqué daté du 30 août, écrit : « Je fréquente suffisamment le Président pour savoir que ces propos ont été retirés de leur contexte » (2).

On se demande quel « contexte » pourrait justifier d'un candidat à la présidence de la République française qu'il s'autorise à déclarer qu'il se fout des Bretons et que les agents du Cross Corsen sont des connards, mais toujours est-il que le communiqué de Josselin de Rohan sonne comme un aveu naïf. Les propos rapportés par Yasmina Reza ont bien été tenus. Le mensonge du président s'est ajouté aux propos insultants du candidat.

Cette attitude choquante est d'autant moins acceptable que Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse depuis des années de se poser en parangon du respect et de rappeler qu'aux droits du citoyen correspondaient aussi des devoirs. Croit-il donc pouvoir s'exonérer des grands principes qu'il lance à la cantonade ?

Les Bretons dans leur ensemble attendent des excuses.

Quant aux agents du Cross Corsen, Nicolas Sarkozy sait qu'ils n'enfreindront pas l'obligation de réserve qui est attachée à leur statut de personnels militaires des affaires maritimes ou de la marine nationale. Ils n'en ont pas moins été profondément blessés par le mépris dans lequel le candidat Sarkozy, aujourd'hui président de la République française, tient leur mission de surveillance de la circulation maritime et de coordination du sauvetage en mer pour le bien commun. Et s'il ne fallait qu'une raison pour que Nicolas Sarkozy exprime enfin des regrets, c'est le décès deux semaines après son passage à Plouarzel de l'officier chef de quart de la marine nationale qui l'avait reçu, Nicolas Péres.


Naig Le Gars, membre du Conseil régional de Bretagne, présidente du groupe

Mona Bras, membre du Conseil régional de Bretagne, c.m. de Guingamp

Christian Guyonvarc'h, vice-président du Conseil régional de Bretagne

Christian Troadec, membre du Conseil régional de Bretagne, maire de Carhaix


(1) Le Télégramme de Brest, 26 août 2007, page 6.

(2) Ouest France, 31 août 2007, page 6.

Contact : Groupe des élus UDB/GA – Robert Pédron : 06 75 59 15 15 et r.pedron [at] udb-ga-crb.org

Voir aussi sur le même sujet : Nicolas Sarkozy,Cross Corsen
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