Ou encore : De l'emprunt « populaire » aux factures « impopulaires ». Gadonneix souhaite une augmentation de 20 % des tarifs de l'électricité ! Est-ce du cynisme, comme le propose le porte-parole du PS Benoit Hamon ?
« Je ne trouve pas ça normal », dit-il, interrogé sur I-Télé, selon lui cela veut dire que : « le consommateur va payer les intérêts pour ceux qui ont prêté de l'argent à EDF ».
Il dénonce aussi la méthode employée, d'abord des louanges sur l'entreprise EDF et vient ensuite l'annonce de ces hausses de tarifs, juste après la clôture de cet emprunt qualifié de « succès populaire » par toute la presse et les médias en général, et également par Benoit Hamon, si c'est bien compris. Lors des débats au Sénat ce jeudi 9 juillet il semble aussi que nos tribuns attribuent à cet emprunt et de ce « succès », l'équivalence d'un plébiscite national !
Un succès populaire ?
Un succès populaire, nous explique-t-on ? Alors que seulement 250.000 personnes se sont proposées acheteuses de ces obligations à 1.000 euros pièce, soit un investissement moyen de 12.800 euros par acquéreur. Bref et en réalité, si peu de chose et rien de bien extraordinaire pour le « populaire », des sommes tout ce qu'il y a de plus banales et de disponibles dans les porte monnaies de tous les besogneux de Bretagne en France et de Navarre et aussi non loin d'Avignon, pour en définitif aboutir à cette cagnotte de 3,2 milliards d'euros récoltée par EDF.
Ces 12.800 euros qui rapporteront près de 600 euros d'intérêt brut à chacun de ces heureux bénéficiaires de cet emprunt publicitaire, une campagne à 150 millions d'euros d'intérêts payables au cul du compteur par tous les consommateurs. 250 000 acheteurs auxquels et selon le PDG d'EDF il faut rajouter les 20 000 salariés de l'entreprise.
Un emprunt populaire ?
270.000 personnes ne font jamais plus que 0,6 % de la population française en âge d'opinion (sur 45 millions). S'il est évident que cet emprunt est un succès garanti par hausses tarifaires, c'est surtout qu'il a bénéficié aussi d'une campagne publicitaire redoutable, avec entretiens privilégiés du PDG aux JT télé et dont les journalistes, avec une certaine révérence, accompagnaient et revendiquaient le concept de cet « emprunt populaire ». Une campagne appuyée en diffusion par toutes sortes d'affiches et de slogans sur tous les écrans, mais aussi du rabâchage radiophonique et quasi permanent.
Du grand art et qui explique tout simplement l'engouement de ceux qui ont encore de l'argent à placer, environ 12.800 euros à 4,5 %. Si Benoit Hamon a raison de constater que c'est encore les consommateurs qui auront à payer les intérêts, faudrait pas pour autant oublier que, de la même manière, c'est encore le populaire qui comblera les frais de cette campagne d'emprunt publicitaire.
Comment en est-on arrivé là, à nous faire crédit que cet emprunt là était populaire, et d'en conclure sans aucune mesure comme l'a fait Gadonneix, que le résultat surprenant de tant d'argent démontrait tout l'attachement des Français à l'EDF et qu'ils étaient à ce point là fermement adhérents et partisans de l'industrie électronucléaire, de ce qu'il disait précédemment, et encore à demi mot aujourd'hui.
« C'est un succès (...) Je suis très heureux de ce résultat qui démontre la confiance qu'inspire EDF aux Français », a souligné M. Gadonneix.
Toujours est-il, ces 3,2 milliards d'euros ne sont pour autant qu'une goutte d'eau au regard de l'endettement de l'EDF, qui se situe actuellement aux alentours de 25 milliards d'euros (connus !). Le PDG se plaint aujourd'hui du faible coût de l'électricité nucléaire française, des tarifs qui n'auraient pas suivi l'inflation ces dernières années, renchérit-il, ou quand les slogans d'avant sont reprogrammés pour en faire des arguments. Car, depuis plus de trente ans, le clan des nucléocrates n'aura cessé de répéter cet élément phare de leur propagande pro nucléaire, à nous persuader que l'électricité de cette origine est la moins chère !
Et tout à coup, voilà qu'il nous faut avaler des couleuvres qui nous disent tout le contraire !
EDF ignorant du juridique ?
Non content d'avoir déjà vidé les caisses à provisions pour les démantèlements, le P.-D.g Gadonneix a su investir, avec une partie de cet argent, dans les pays anglo-saxons, sans prendre les précautions d'usage en terme juridique (c'est une habitude de cet «État dans l'État», un peu comme à Brennilis, ou quand les procédures deviennent obscures) ni vérifier la crédibilité de ses envies d'externalisations sur des parcs nucléaires usagés, voire obsolètes, celui-ci nous prédit le pire pour l'avenir de l'EDF et si d'aventure le gouvernement ne lui accorde pas ces augmentations de tarifs. C'est ce qu'il a déclaré lors d'une interview accordée à RTL :
« Ce rattrapage est pour pouvoir assurer - à nos enfants et à nous-mêmes - que la réussite du projet industriel d'EDF soit pérennisée. Sinon, dans dix ans, tout le succès du nucléaire sera derrière nous.
Le succès du nucléaire est dernière nous, menace le PDG ! L'illusion du succès nucléaire, aurait été le mot juste en définition. Néanmoins, cette demande d'augmentation de tarif qui a l'apparence d'une provocation, n'est ni plus ni moins qu'une mise en condition des consommateurs, un premier choc émotionnel et qui annonce de toute évidence des augmentations de prix de cette énergie nucléaire que l'on nous avait promise peu onéreuse et abondante en toutes circonstances.
De la Lune aux étoiles !
Madame Lagarde, la ministre et avocate d'affaires, jamais avare de contradictions, et lors du débat au Sénat, a bien dû admettre la réalité et d'affirmer à l'occasion, tout le contraire de ce qu'elle déclarait le matin même, et qu'il fallait bien envisager des hausses de tarifs pour financer les investissements de l'EDF. Sans pour autant fustiger contre le PDG qui lui, a investi près de 20 milliards d'euros dans sa stratégie de développement à l'international et dont les rendements risquent fort d'être plus que problématiques. Son lapsus du matin est d'ailleurs révélateur :
« Quand on veut les étoiles, on demande la lune ». Gloops ! Ou quand t'en veux dix , tu n'en demande que deux !
En tous les cas, Gadonneix, le PDG ruineux, lui il a annoncé la couleur et la douleur de ces hausses et nouveaux tarifs, et à défaut de pouvoir éteindre les « étoiles », ce coup de bâton tarifaire vient nous rappeler cruellement le mensonge et la propagande faits au sujet du nucléaire.
Combien d'entre nous devront à terme s'éclairer à la lueur de la pleine lune, ou des étoiles ? Ou peut être bien tout simplement à la lueur de la bougie.
Question Star, le président de l'assemblée nationale, Bernard Accoyer, n'est pas loin d'en faire naitre une belle, par exemple celui-ci même qui déclarait sur RMC :
« On ne peut pas d'un côté dire : attention l'énergie ce sont les enjeux de demain et dire à nos enfants : écoutez, nous on ne paie pas l'énergie le prix qu'elle vaut et vous le paierez avec l'endettement d'EDF ou les impôts des Français »
Mais encore :
« Aujourd'hui, EDF rachète quatre fois le prix de production l'éolien ou le solaire, c'est bon pour l'environnement, cela amorce la pompe des nouvelles énergies » mais « cela coûte très cher ».
Sauf, que cet argument « d'enfants » avait déjà été soulevé par la Cour des Comptes dans son rapport de 2004/05 à propos des démantèlements du parc nucléaire et des centrales atomiques. La CDC avait qualifié en 2005 « d'embryonnaires » les réserves et provisions de l'EDF pour ce monstrueux chantier, le plus vaste au monde qui sera à réaliser. Et qu'il n'était pas question de reporter ces incontournables dépenses sur le dos des générations futures.
Puis petit à petit, plus de cinq années se sont écoulées, et tout à coup, l'Accoyer nouvelle « Star » est enfin née !
A l'époque la CDC avait détecté tout juste 24 milliards d'euros (en Grande-Bretagne cette réserve serait de 103 milliards pour un parc trois fois moindre).
Que, à la même époque la direction financière affirmait sa capacité d'abonder près de 2,5 milliards d'euros par an, pour ce chantier. Janvier 2008, lors des vœux à la presse, cette même direction financière de l'EDF assurait sans rougir que leur réserve s'établissait désormais à 10 milliards d'euros ! Soit près de 14 milliards d'évaporés, et de 8 autres milliards qui n'ont à priori jamais fait grossir l'embryon à provisions.
Mais ou est donc passé tout cet argent ? Évaporé dans les étoiles ? Ou disparu à la clarté de la nouvelle Lune !
Le parc nucléaire français est amorti ! La rente du nucléaire doit profiter aux Français ! Voilà de ces affirmations qui souffrent de quelques précisions. D'un côté on nous explique que ce parc nucléaire est amorti, d'un autre coté on nous dit qu'il lui faut des investissements conséquents. Pour le remettre en sécurité tout particulièrement, un parc vieux de 23 ans pour la plus grande partie et qu'on envisage de faire fonctionner au-delà de 40 ans voire 60 ans !
Quid dans ce cas du développement de l'EPR, cet investissement de 3e génération ? Une dépense autorisée par le grand Patron de Madame Lagarde et d'Accoyer le nouveau né. Des constructions à 5,5 milliards d'euros l'unité, sans compter les retards et autres refus genre Trafalgar ! (les autorités Britanniques refusent en l'état la conception des systèmes de sécurité de l'EPR).
Effectivement cela nous coûte très cher de produire de l'électricité nucléaire, quand par ailleurs nous pourrions la fabriquer de multiples façons, sans être obligés par la suite de laisser nos politiciens jouer la comédie, puis de piquer notre pognon et celui du démantèlement entre autres de traitements et de surveillance pendant des milliers voire des millions d'années.
Cette annonce à 20 %, certes risquée pour le PDG, confirme aussi que celui-ci et malgré les apparences ne sera certainement pas reconduit dans ses fonctions. Soyons-en sûrs, que très vite nous l'oublierons, sauf bien sûr, le jour des facturations.
Patrig K pour Klapez.
Pour le fun, une vidéo en délire d'éoliennes mouvantes.
- Une magie-nation de Merlin l'enchanteur, qui, se sentant menacé dans son intimité éthérée, a préféré nous concocter une de ses mixtures à portions équilibrées d'hélices et totalement autonomes.
En effet ces nouveaux moulins à vents sont capables eux, de se déplacer, justement là ou il y a du vent ! Sympa le Merlin.
Un objet vidéo volatile et mouvant et sans aucune prétention, une de nos vidéos les moins visitées, car contrairement à certains, dans l'asso « Klapez », nous nous savons au moins détecter nos défauts.
Lien pour 1,45 mn : (voir le site)