Le mardi 20 octobre 2015, div yezh Breizh ainsi que les autres associations fédérées à la FLAREP (Fédération pour les LAngues Regionales dans l'Enseignement Public) ont été invitées par le Ministère de l'Education nationale. Nous avons conversé, échangé nos informations et nos points de vue pendant quelques heures avec l'inspecteur général de langues régionales Jean Salles-Loustau, les responsables des directions du Ministère, le directeur de cabinet Bernard Lejeune et Olivier Noblecourt adjoint au directeur de cabinet et conseiller en charge des langues régionales.
A la lecture des textes de la réforme du collège, nous avions bien des inquiétudes concernant l'enseignement du breton, tant pour la filière bilingue breton français que pour l'enseignement de la langue en tant que LV2 ou en matière optionnelle.
Le Ministère de l'Education Nationale s'est voulu rassurant. Il a confirmé que l'existant ne saurait être réduit par le nouveau cadre. La langue bretonne pourra donc :
être langue de continuité ou d'initiation en 6ème,
et à partir de la 5ème, langue de complément optionnelle, LV2, enseignement bilingue (langue et disciplines non linguistiques), auxquels s'ajoutent la possibilité pour tous les élèves de suivre un EPI (enseignement pratique interdisciplinaire) de langue et culture régionale.
Pourtant rien n'est clair en ce qui concerne la dotation horaire. La circulaire du 30 juin 2015 indique dans le §1- « Organisation des enseignements » , juste après l'explication des modalités de répartition de la dotation supplémentaire, que : « Les établissements qui proposent aujourd'hui les options latin grec et langues régionales disposeront donc des moyens nécessaires à la mise en ½uvre dans les meilleures conditions des enseignements de complément en latin, grec et langues régionales. » Preuve que c'est seulement la dotation supplémentaire qui doit y pourvoir et non une dotation spécifique, ce qui était le cas jusqu'à maintenant et représente donc un recul. Toutefois, le Ministère rencontrera les recteurs et inspecteur prochainement et donnera des précisions et des instructions par rapport à cette circulaire afin de favoriser les langues régionales.
Autre point, qui concerne spécifiquement la Bretagne, le Ministère réfléchit à expérimenter un mouvement spécifique pour les enseignants dont les compétences brittophones seraient reconnues et évaluées pour compenser l'insuffisance des ressources humaines. C'est une avancée qui nous permettra de ne plus avoir à batailler pour récupérer des enseignants qui obtiennent le CAPES dans une des disciplines non-linguistiques autorisées dans la filière bilingue publique et qui sont pourtant envoyés hors de Bretagne.
Nous continuerons notre travail, au sein de la FLAREP, lors d'autres rencontres avec le Ministère de l'Education Nationale, pour que ces points deviennent réalité sur le terrain.