Quel visage, quels rivages et quelle image pour l’Europe de demain ? Voilà les trois questions que se posent désormais les européens à l’approche des élections des futurs députés. L’élection est

Quel visage, quels rivages et quelle image pour l'Europe de demain ?

Voilà les trois questions que se posent désormais les européens à l'approche des élections des futurs députés. L'élection est importante car elle va donner la couleur de ce que sera l'Union, non seulement pour la durée de cette mandature mais surtout pour mettre en ½uvre les orientations internes et internationales de la Communauté.

C'est donc avec une attention toute particulière que le regard se porte sur la physionomie de cette future Europe. Parler de visage amène l'idée de l'incarnation de l'Union européenne.

En clair il s'agit de savoir quelle personnalité pourra le mieux porter le drapeau de l'Union dans le monde. C'est en effet, après ces prochaines élections européennes que sera élu, pour la première fois, le président de la Commission européenne. Déjà on voit quelques noms émerger.

On parle des Commissaires Vivianne Reading et Michel Barnier pour le PPE (le Parti Populaire Européen), proche de la tendance UMP. Les socialistes auraient fait leur choix en investissant l'actuel président du Parlement européen Martin Schultz. Quand aux centristes et démocrates chrétiens de l'ADLE (Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe), ils discuteront des candidats lors d'une réunion qui se déroulera avant le Conseil européen, les 19 et 20 décembre. Enfin, les Verts choisiront leur candidat en organisant une primaire. Reste l'inconnue des extrêmes de droites et de gauches.

Ce qui est sûr, et très important, c'est que pour la première fois l'élection du Parlement européen va revêtir un véritable enjeu de pouvoir. En effet, chaque famille politique devra établir son programme, au niveau européen, pour faire élire son candidat à la Commission.

Une campagne de terrain et médiatique sera organisée afin que les peuples – et pas seulement les États comme c'est le cas actuellement – puissent se prononcer.

Mais les députés européens eux mêmes devront modifier leur image et leur comportement. Qui connaît les parlementaires aujourd'hui ? Est-on capable de les identifier dans leurs fonctions et responsabilités ?

Certes leur job est de préparer les textes législatifs et juridiques de l'Union européenne, de fait de construire la société des Européens mais ils doivent également avoir cette proximité que l'on ne leur connaît pas toujours. La représentativité locale aura donc son importance dans la désignation des candidats élus en France par la liste de grandes régions à la proportionnelle.

Aborder les rivages pose la question des frontières de l'Union européenne. Elle intéresse les choix des élargissements possibles vers d'autres pays candidats et amène également l'idée de l'approfondissement de l'Union et de son intégration. Quand à l'image, il s'agit ici de s'interroger sur l'Europe que l'on souhaite pour les années et décennies à venir. Certes l'Europe restera et prospèrera. C'est incontournable et essentiel dans le monde de demain.

Mais quelle forme les citoyens de l'Union souhaitent lui donner ? L'image est aujourd'hui dégradée. Les représentations qu'en ont les citoyens sont faussées à l'intérieur même de l'Union. Elle est pour le commun celle qui impose et est lointaine. En réalité ce regard est gravement erroné.

L'Europe est dans le quotidien et dans nos manières d'être et de faire. Le problème est qu'on ne le sait pas. Quant au niveau international, l'idée qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion est prégnante. L'incarnation par un président de la Commission issu de la majorité des urnes devrait rapidement régler ce dilemme.

Emmanuel Morucci