Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prononcé ce matin son premier discours sur l'état de l'Union devant les eurodéputés réunis à Strasbourg.
Cette pratique, calquée sur le modèle du discours annuel du président des États-Unis d'Amérique, vise à présenter les défis qui l'attendent dans les 12 prochains mois. C'est l'une des nouvelles dispositions introduites par le Traité de Lisbonne qui est entré en vigueur en décembre dernier.
José Manuel Barroso, qui entame son deuxième mandat, a axé son intervention sur la croissance, la sortie de crise et les questions économiques. "Les perspectives économiques dans l'Union européenne sont meilleures aujourd'hui qu'il y a un an. Le rétablissement se confirme", a-t-il souligné. Il a néanmoins invité les Etats membres à ne pas de "bercer d'illusions".
Mesures financières
"Sans réformes structurelles, il n'y aura pas de croissance durable", a-t-il affirmé en annonçant une accélération des actions de la Commission pour les douze mois à venir. Le président de la Commission a annoncé la présentation le 29 septembre d'initiatives législatives visant à renforcer la gouvernance économique et le contrôle des déficits budgétaires au sein de la zone euro.
"À l'automne", des propositions seront formulées afin de poursuivre la réforme du système financier fera l'objet de propositions. José Manuel Barroso a évoqué la protection de l'épargne jusqu'à 100 000 euros en cas de faillite des banques, l'interdiction des ventes à court terme abusives, la taxation des activités financières et l'obligation pour les banques de couvrir leurs risques. Il a également proposé le lancement d'emprunts obligataires au niveau européen.
Politique industrielle et marché unique
Il a également annoncé pour octobre la présentation d'une "nouvelle politique industrielle pour l'ère de la mondialisation" et d'un projet sur l'achèvement du marché unique. "Il n'y a que 8 % des PME européennes qui ont des activités européennes", a précisé le président de la Commission. Il a mis l'accent en particulier sur le domaine de l'énergie : "Les frontières ne doivent pas compter pour les câbles, pour les pipelines. Nous devons avoir des normes communes pour que l'on puisse charger les batteries de voiture partout en Europe comme on fait le plein d'essence."
Par ailleurs, le président de la Commission a souligné le chemin à parcourir pour que l'Union européenne devienne un véritable acteur sur la scène internationale, insistant notamment sur la nécessité d'une politique commune de défense. "L'Europe est à un moment de vérité, nous devons montrer que l'Europe est davantage que vingt-sept différentes solutions nationales. Soit nous nageons ensemble, soit nous coulons chacun de notre côté", a averti José Manuel Barroso.
Texte intégral du discours à télécharger sur ABP - agence Bretagne Presse (français/english).