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- Dépêche -
Discours d'Inauguration de Jean Yves Le Drian

"On ne peut pas toujours prendre le train des autres, Nous te ferons, Bretagne." En ce moment si fort d'émotion pour moi-même et sans doute pour beaucoup d'entre vous, en ce moment que certains ont bien voulu appelé historique et que je nommerai plus modestement symbole d'un vrai tournant, j'en appelle volontiers à Xavier Grall

Philippe Argouarch pour Region Bretagne le 13/04/04 10:41

DISCOURS DE JEAN-YVES LE DRIAN CONSEIL REGIONAL Vendredi 2 Avril 2004

"On ne peut pas toujours prendre le train des autres, Nous te ferons, Bretagne." En ce moment si fort d'émotion pour moi-même et sans doute pour beaucoup d'entre vous, en ce moment que certains ont bien voulu appelé historique et que je nommerai plus modestement symbole d'un vrai tournant, j'en appelle volontiers à Xavier Grall dont les mots ont enchanté notre poésie pour vous dire que nous avons cette grande chance de vivre dans une Région qui a une personnalité, une identité, un nom. Ce sentiment d'appartenance, plutôt cette conviction d'appartenance est une alchimie complexe et riche : une culture féconde qui, de la langue à la musique, porte un élan créateur résolument moderne, une histoire originale qui a forgé des valeurs communes et des solidarités, le goût du travail et de l'effort, mais aussi de l'ouverture au monde, une manière d'être ensemble sur un territoire entremêlé de terre et de mer, de paysages marqués et de ce vent qui entretient notre étincelle intérieure. C'est de cette Bretagne dont nous sommes fiers. C'est pourquoi nous voulons pour demain une Bretagne forte, vivante et créatrice, ouverte et partagée. C'est le sens du projet que nous avons proposé aux Bretonnes et aux Bretons et qu'ils ont approuvé dans une forte majorité. C'est ce projet que nous mettrons en œuvre sur la durée du mandat en nous appuyant sur la confiance qui nous a été faite mais en souhaitant que Bretagne pour tous devienne aussi Bretagne avec tous. Une ambition pour la Bretagne suppose de la détermination et de la volonté, nous l'avons. Elle induit que l'action publique soit un vecteur d'impulsion dans tous les domaines, nous le ferons. Elle n'a de sens que si les Bretonnes et les Bretons se l'approprient le plus largement dans une citoyenneté régionale à féconder : nous créerons les conditions d'un dialogue permanent. Nous voulons une Bretagne forte. Nous savons les défis auxquels nous sommes désormais confrontés. Le "miracle breton" des années 60 qui nous a permis une réelle croissance est en train de céder sa place à un nouveau modèle breton du XXIème siècle qu'il nous faut inventer ensemble. Nous en avons les moyens et les atouts grâce, en particulier, à la qualité des hommes et des femmes qui vivent dans cette région. Il nous faut muter pour accéder à un nouveau développement. Il nous faut muter vers plus de valeur ajoutée dans l'agriculture et l'agroalimentaire, vers plus de lien entre le produit et le territoire, retrouver l'esprit de la Charte 2 Pérenne, mais cette mutation ne pourra se faire sans les agriculteurs et surtout pas contre eux. Il nous faut muter dans tout ce qui constitue nos fondamentaux de l'électronique à la navale, en passant par l'automobile, la mécanique… pour systématiquement mettre de l'exigence et du savoir-faire dans nos projets afin que l'emploi se crée et qu'il soit de qualité. Une Bretagne forte, c'est aussi une Bretagne respectée à Paris, à Bruxelles, à Genève ; que nos filières ne servent pas de monnaie d'échange pour d'autres choix qui nous desserviraient. Une Bretagne forte signifie que notre périphicité soit compensée par un traitement prioritaire. : nous poursuivrons, avec tous ceux qui le souhaitent, la bataille du TGV et la bataille concomitante de l'aéroport Notre-Dame des Landes. Une Bretagne forte, c'est une Bretagne qui garantisse la pérennité linguistique tant le lien est étroit entre culture et développement, comme le disait le pontivyen Emile Masson que l'on célèbre en ce moment : "Propager chez un peuple l'amour et la culture de sa langue, c'est intensifier et féconder ses énergies spécifiques". Une Bretagne forte, c'est une Bretagne qui accompagne sa capitale Rennes dans ses ambitions légitimes et qui soutient sa deuxième métropole Brest dans sa vocation maritime européenne. Nous voulons une Bretagne vivante et créatrice. Ce n'est pas uniquement notre capacité festive, festivalière et conviviale dont je ne suis pas le dernier à penser qu'elle fait partie aussi de notre manière d'être. Il s'agit aussi de faire de la création et de la démocratisation culturelles une priorité, que notre vitalité culturelle explose sous toutes ses formes ! Dès 1933, le jeune Tanguy-Prigent fixait un cap qui n'a pas perdu de sa pertinence :"Ce que nous voulons ? Vivre…oui, vivre décemment, vivre complètement par le corps et l'esprit. Voir s'éloigner le spectre de la misère et accéder au vaste domaine de la pensée". Il s'agit donc de faire le pari sur l'intelligence, que l'Université de Bretagne se confirme, que la qualité de la formation des jeunes se traduise par la qualité de l'innovation et de la création d'entreprises, et par la qualité de la recherche dont le renforcement est indispensable. Une Bretagne vivante et créatrice doit retrouver la qualité de son eau et de ses paysages. Nous devons être au rendez-vous de la Directive Européenne du Bon Etat Ecologique des cours d'eau en 2015 et nous le serons ! Nous voulons que la Bretagne soit écologiquement exemplaire et nous prendrons les moyens pour y arriver. C'est pour cette raison que nous mettrons en œuvre un Agenda 21 pour la Bretagne : c'est à dire une programmation à moyen et long 3 terme du développement soutenable. Ces orientations prises à la Conférence des Nations Unies de Rio en 1992 et renouvelées récemment à Johannesburg doivent passer du discours planétaire aux actes régionaux pour que l'éthique du futur l'emporte sur l'impérialisme de l'urgence. Nous voulons une Bretagne ouverte, Celle qui retrouve sa maritimité et l'aventure maritime moderne qu'elle soit halieutique, portuaire, sportive ou qu'elle s'appelle autoroute de la mer. Que l'on puisse, avec son accord, donner tort à Fernand Braudel qui "regrettait que la France n'ait pas su ou voulu développer les avantages maritimes que lui donnent sa nature et son histoire." Celle qui affirme son européanité. Nous sommes des européens convaincus et actifs, mais nous ne voulons pas d'une Europe passoire. Nous voulons l'Europe de la cohésion territoriale et sociale telle que le souhaitait Jacques Delors en 1985. Nous devrons prendre toute notre place pour affirmer cette conviction. Une Bretagne ouverte, c'est une Bretagne qui accueille. C'est, selon la belle formule de Morvan Lebesque, "on ne naît pas breton, on le devient", celle qui permet aux jeunes de s'initier aux nouvelles formes de citoyenneté, force de paix et d'échanges. Nous voulons une Bretagne du partage et de l'équilibre. C'est l'équilibre des territoires qui garantit notre cohésion, notre relation féconde entre villes, bourgs et ruralité, cette émergence des pays que nous renforcerons. L'équilibre passera obligatoirement par une attention particulière, par des actions spécifiques pour le Centre Bretagne et le Nord de notre région aujourd'hui plus fragilisés. Mais la Bretagne de l'équilibre, c'est aussi l'accès de tous aux services publics, aux nouvelles technologies, au sport, aux transports collectifs. Notre projet propose les méthodes pour y aboutir. La Bretagne du partage et de l'équilibre, c'est la possibilité pour chacun d'avoir un logement accessible et un itinéraire résidentiel quels que soient son âge et son lieu de vie, c'est prévoir ensemble avec les Conseils Généraux l'accompagnement du vieillissement, c'est favoriser l'insertion des exclus, c'est permettre à chacun d'avoir accès à la santé, c'est se battre pour l'égalité entre les hommes et les femmes. La Bretagne du partage et de l'équilibre, c'est la Bretagne pour tous et avec tous, que chacun puisse y trouver sa place et y apporter son projet. Je mesure l'immensité de la tâche et je mobiliserai toutes mes forces pour mener à bien la responsabilité que vous m'avez confiée. Je le ferai avec vous, conseillers régionaux de la majorité, je sais votre désir d'agir, je connais vos compétences et je sais que je peux compter sur vous. Je souhaite aussi le faire en bonne compréhension avec vous, conseillers régionaux de l'opposition. Nous n'avons pas les mêmes choix, 4 mais nous nous respectons et, j'en suis convaincu, nous nous respecterons dans les droits et les devoirs de chacun. Je voudrais, au-delà de cette enceinte, saluer le Président Josselin de Rohan, il a servi la Bretagne, nous avons, je crois une estime mutuelle, c'est un vrai républicain, il mérite notre considération. Qu'il me soit aussi permis de vous faire part publiquement de mon respect au Président Yvon Bourges qui l'a précédé. Je voudrais dire aussi à Louis le Pensec, Charles Josselin, Edmond Hervé, que, sans eux, rien n'aurait été possible, que je leur dois personnellement beaucoup et que je leur dis mon amitié affectueuse. Et puis, je me souviens, avec émotion, d'un courrier politique que j'ai rédigé un jour dans un train avec l'aide d'une femme. Sans ce voyage là, je ne serai pas ici. Je nous souhaite bon travail pour la Bretagne. Qu'elle puisse être porteuse, demain, de désirs et de plaisirs conjugués.

Jean-Yves Le Drian Président de la Région Bretagne

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