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- Communiqué de presse -
Détournement de fonds publics: la faveur d'un système
Détournement de fonds publics : la faveur d'un système La mise en examen de l'ancien président de la République ne soulève pas de questionnement moral, elle pose un problème institutionnel. Il serait totalement naïf d'imaginer que les élus aient plus de vertu que les citoyens qui les
Jean Yves Quiguer pour Mouvement fédéraliste de Bretagne le 23/11/07 15:47

Détournement de fonds publics : la faveur d'un système

La mise en examen de l'ancien président de la République ne soulève pas de questionnement moral, elle pose un problème institutionnel.

Il serait totalement naïf d'imaginer que les élus aient plus de vertu que les citoyens qui les ont choisis. Ils n'en possèdent ni moins, ni plus. Tous les hommes possèdent des demi-qualités gâtées par des demi-défauts.

La corruption est une pratique généralisée, installée de telle façon qu'elle ne choque plus :

- Le maire qui crée des emplois clientélistes - Le commissaire qui fait sauter des PV - Le député qui intervient pour détourner la carte scolaire

La tolérance semble justifiée par l'absence proclamée de non-enrichissement personnel. C'est une vue de l'esprit complaisante, l'enrichissement étant toujours présent, ne serait-ce que dans la fabrication d'une carrière politique. Il y a toujours un retour sur l'investissement dans un acte corrupteur. La discrétion qui entoure ces inconduites explique aussi leur généralisation.

« Les hommes, fripons en détails, sont en gros de très honnêtes gens : ils aiment la morale » a écrit Montesquieu.

La sacralisation de la figure politique, procédé monarchique aujourd'hui renforcé par la peopolisation, s'accorde peu avec des inconduites publiques. Ce mythe de l'élite, du surhomme, de l'irremplaçable, est aussi négatif que l'absence de rectitude des conduites socio-politiques.

C'est l'ambition carriériste qui anime le politique et non cet engagement au service de l'intérêt général. On n'entre pas en politique comme on entre chez les petits frères des Pauvres.

Dans sa tentative de justification en date du 21 novembre, dans le quotidien Le Monde, Jacques Chirac écrit « Dans cette période, mon engagement politique m'a conduit à mener de front de nombreuses tâches et à assumer des responsabilités importantes en tant que maire, député de la Corrèze, puis premier ministre de 1986 à 1988, ainsi que président du Rassemblement pour la République. L'exercice conjoint de ces responsabilités, tout à la fois locales et nationales, m'a permis d'agir plus efficacement encore au service des Parisiennes et des Parisiens ».

L'exercice conjoint des mandats est une périphrase pour évoquer le cumul.

Le cumul des mandats, exception française profondément anti-démocratique, sert deux objectifs : l'enrichissement et la carrière. Le plurimandaté affiche l'arrogance de l'impunité.

L'affaire Urba est exemplaire et le mutisme des socialistes sur la mise en examen de J. Chirac montre la persistance d'un profond malaise quand il s'agit de la transparence de la vie politique. L'expansion des pouvoirs favorise ses abus et facilite la corruption.

« Ce qu'il faut craindre, ce n'est pas tant la vue de l'immoralité des grands que celle de l'immoralité menant à la grandeur. Dans la démocratie, les simples citoyens voient un homme qui sort de leurs rangs et qui parvient en peu d'années à la richesse et à la puissance ; ce spectacle excite leur surprise et leur envie : ils recherchent comment celui qui était hier leur égal est aujourd'hui revêtu du droit de les diriger. Il s'opère ainsi je ne sais quel odieux mélange entre les idées de bassesse et de pouvoir, d'indignité et de succès, d'utilité et de déshonneur. » Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.

Ne pouvant faire appel aux vertus de nos hommes politiques, ayons des institutions qui empêchent la corruption et le cumul des pouvoirs.

Dans l'Esprit des Lois, Montesquieu dit que « Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».

Il apparaît urgent de limiter le champ d'action du pouvoir politique et de l'administration et de redonner du pouvoir à la société civile et à ses corps intermédiaires. Ce n'est que par l'application de contre-pouvoirs efficaces, de contrôle et de suivi permanents que nous pourrons obtenir l'assurance de la bonne conduite de l'exécutif.

En rapprochant le pouvoir de décision du citoyen, le fédéralisme est le système organisationnel idéal pour faire vivre pleinement une démocratie.

Le 22 novembre 2007

Jean-Yves QUIGUER

Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne

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Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne plaide et milite pour l'adoption d'une architecture fédérale en Bretagne, en France et en Europe. Membre de l'Union des Mouvements Fédéralistes (UMF), il défend le concept de fédéralisme contractuel dans le cadre des institutions et celui du fédéralisme intégral dans le cadre de la société. LE MFB n'adhère pas à l'idée d'une fédération d'états-nations qui n'est qu'une forme de confédération conduisant aux mêmes échecs que l'actuel état-nation dont nous allons prochainement porter le deuil. C'est ce qui justifie un fédéralisme inspiré de la doctrine contractualiste en opposition avec la doctrine étatiste. Ce qui est bon pour le tout, l'est aussi pour les parties. Il ne saurait exister de fédéralisme européen sans un fédéralisme local, d
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