Avec un vote à 52,68 % en faveur de Mme Royal, la Bretagne se retrouve encore une fois en contradiction avec l'électorat hexagonal. De même, la Bretagne s'était prononcée massivement pour une autre vision de la république, avec le vote Bayrou, supérieur à près de 25 % au résultat hexagonal. après avoir montré clairement la voie qu'ils souhaitaient suivre, les Bretons vont être condamné à subir une vision ultra-centralisée de la France. Cet état de fait montre l'absence de réelle démocratie et la nécessaire réforme des institutions de France.
En 1969, les Bretons avaient voté massivement pour la régionalisation du général de Gaulle. En 1992, ce fut le vote Breton qui fit basculer la France dans l'acceptation du Traité de Maastricht, ce qui lui valut le mépris et les sarcasmes des ultra-nationalistes français, Chevènement et Pasqua en tête. En 2002, Le Pen était en 3e position en Bretagne, la vision française, utopiste et revancharde, nous imposa un second tour surréaliste, confisquant la démocratie. En 2005, quand la France a voté "non" au traité constitutionnel Européen, elle classa la Bretagne, qui avait voté "oui" à 51 %, dans le camps des bloqueurs de la construction Européenne, nous donnant l'image d'anxieux de l'avenir, ce que nous ne sommes pas.
Que le programme de Nicolas Sarkozy comporte certains points intéressants n'est pas le soucis majeur de ce résultat, de même que celui de Mme Royal avait ses points forts et ses points faibles. Les Bretons contestent majoritairement la méthode autoritaire Parisienne, exacerbée par Nicolas Sarkozy. Nous savons très bien que ce n'est pas en donnant trop de pouvoir à un seul homme que l'on construit l'avenir, mais avec une réelle représentation de tous les courants de pensées qui s'expriment sur un territoire. Le vote breton du premier tour avait clairement indiqué une volonté de réforme des institutions. Ce que nous voulons depuis 40 ans, nous ne l'aurons pas !
La France est devenue un pays d'interdiction : interdiction de parler la langue que l'on souhaite, interdiction de travailler comme on le souhaite, interdiction de financer des partis politiques régionaux, interdiction d'avoir une télévision régionale, interdiction d'avoir un parlement régional, interdiction de respecter la volonté démocratique du découpage administratif de la Bretagne. Malgré les alternances gauche/droite depuis ces 40 ans, jamais les institutions ne se sont adaptées au monde d'aujourd'hui. La conséquence est un repli ultra-nationaliste français, ne parvenant plus qu'à proposer une politique du bouc émissaire de droite : les immigrés et les exclus, contre une politique du bouc émissaire de gauche : les riches et ceux qui veulent individuellement progresser par le travail. Cette vision archaïque va encore et toujours provoquer son lot de découragement pour les plus actifs et de misère pour les plus faibles.
Pendant 5 ans, nous allons subir la volonté centralisatrice et de pouvoir absolu reposant sur un seul homme. Cette vision colbertiste de gauche et de droite hexagonale : centralisation des pouvoirs et mesures protectionnistes, source de gabegies, est celle de pays en voie de développement : une nécessité liée à une faiblesse structurelle. Cette dernière devient de plus en plus présente en France par l'archaïsme des institutions : investissements locaux en berne, gaspillage d'argent public en frais de fonctionnement administratif et non-respect de la diversité culturelle des individus. L'incohérence des institutions hexagonales par rapport au monde tel qu'il se construit provoque un véritable cercle vicieux.
# Transparence dans le fonctionnement des institutions ;
# Pénalisation du mensonge pour les représentants des peuples ;
# Donner les pouvoirs nécessaires aux acteurs locaux pour favoriser l'investissement, la formation professionnelle et l'éducation ;
# Rendre à la démocratie ses lettres de noblesse en supprimant les scrutins de liste au profit de scrutins proportionnels uninominaux pour toutes les élections ;
# Donner une cohérence aux énergies locales en permettant aux régions qui le souhaitent de se doter de parlement, comme cela se fait dans tous les pays d'Europe.
Il est indispensable de développer les partis politiques régionaux, indépendants des organes parisiens pour exiger une autonomisation des régions qui le souhaitent. En rejoignant le Parti Breton, en votant pour le Parti Breton, les Bretons peuvent exprimer un signal fort et sans équivoque sur la volonté de changement démocratique que nous demandons depuis 40 ans. Avec un programme cohérent et ouvert sur le monde, nous pouvons regarder l'avenir avec sérénité, en sachant que les efforts doivent être partagés par tous pour pouvoir profiter à tous.