Publier | S'accréditer | S'abonner | Faire un don
Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
-
- Communiqué de presse -
De la France, de l'esclavage et de la Bretagne
Le 10 mai, la France a célébré pour la première fois l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage. Cette première fait suite aux prises de conscience de leur passé par les Français et la promulgation de lois mémorielles relatives à la traite, à l’esclavage et au colonialisme. Avoir
Par Gérard Olliéric pour Parti breton le 11/05/06 15:11

Le 10 mai, la France a célébré pour la première fois l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage. Cette première fait suite aux prises de conscience de leur passé par les Français et la promulgation de lois mémorielles relatives à la traite, à l’esclavage et au colonialisme. Avoir pratiqué l’esclavage et déclaré, par la loi dite Taubira du 21 mai 2001, que c’est un crime contre l’humanité, interdit définitivement à la France de s’autoproclamer la « patrie des Droits de l’Homme » , et de donner des leçons à la terre entière….

Le devoir de mémoire nécessite de se souvenir que le Danemark fut le premier pays européen à abolir l’esclavage et que son abolition doit au moins autant au Royaume-Uni qu’à Victor Schoelcher dont le combat doit être reconnu au même titre que celui de l’anglais William Wilberforce. Il est malsain de laisser accroire, sans situer la traite et l’esclavage dans son contexte européen, que la France aurait implicitement ouvert la voie.

Il convient aussi de rappeler que l’abolition véritable de l’esclavage en tant qu’action directe de l’état français n’a eu définitivement lieu qu’en 1962, lors de la libération de l’Algérie, où prévalait encore le statut indigène qui obligeait les peuples colonisés à des servitudes diverses non rémunérées.

Il appartient à la Bretagne et aux Bretons, de garder en mémoire l’implication de leur nation dans ce phénomène européen. Alors que la Bretagne a été la première nation européenne à abolir le servage, elle est aussi pratiquement le dernier pays d’Europe à pratiquer la traite qui perdura à Nantes plus de vingt ans après l’abolition de 1848.

Quand bien même la Bretagne était sous administration française, ce passé n’est pas très honorable et la Bretagne a une dette morale envers les descendants des victimes de la traite et de l’esclavage, une obligation à comprendre les traumatismes qu’ils vivent encore quelques générations après. Le cas de Dieudonné, fils d’une Bretonne et d’un Camerounais donne à réfléchir. Il aurait pu être le symbole d’une réconciliation entre les communautés, il a choisi une voie bien décevante. Mais il peut encore revenir à plus de pondération.

Cette prise de conscience du passé négrier breton est initiée depuis quelques années, non sans douleur, et l’on peut se réjouir qu’un espace de mémoire sur ce sujet douloureux soit consacré au château des Ducs de Bretagne. Si l’on ouvre un jour un musée de la traite à Nantes, le Parti Breton demande qu’il porte le nom de Toussaint-Louverture plutôt que celui d’un Européen.

Si la prise de conscience du passé est une étape qui est doit être menée complètement, il convient également de ne pas se complaire dans la culpabilité, qui peut être aussi stérile que l’ignorance délibérée. Car le passé est intangible et il vient un moment où il faut se consacrer au futur.

Les actions concrètes, qui sont souvent le fait d’associations, restent difficiles à mener dans un contexte de difficultés économiques et d’immigration mal gérée, propice au racisme. L’action en Afrique noire ou aux Caraïbes reste délicate du fait des contextes politiques. Il faut éviter l’écueil qui consiste à aider en se donnant seulement bonne conscience et persévérer dans une attitude paternaliste ou colonialiste, faute d’être suffisamment à l’écoute ou respectueux des identités. Malgré toutes ces circonstances contraires, la Bretagne doit et peut développer une collaboration économique équitable et moderne s’inscrivant dans le très long terme.

Pour le Parti Breton,

A. Samson

(voir le site)

Voir aussi sur le même sujet :
Cet article a fait l'objet de 1099 lectures.
Le Parti Breton a pour but de rassembler, d'unir et d'organiser tous les bretons et amis de la Bretagne décidés à réveiller la conscience nationale du Peuple Breton afin que celui-ci se dote enfin des structures politiques, économiques, sociales et culturelles lui permettant d'assurer en tant qu'entité internationalement reconnue, son avenir et son épanouissement dans le cadre d'une Europe des Peuples et de la Solidarité
[ Voir tous les articles de Parti breton]
Vos 1 commentaires
Julie Kersabiec Le Dimanche 6 septembre 2020 01:28
J'ai été tellement exaspérée par votre article que je n'ai pu en terminer la lecture. Je suis bretonne et ma famille est bretonne depuis toujours. Je ne me sens redevable de rien à l'égard des malheureux esclaves africains dont auraient abusé des familles de notables bretons (bourgeois, politiciens etc ...) c'est à dire une minorité de profiteurs et de criminels.Ma famille était pauvre. Le suffrage universel n'existait pas. Ma grand-mère ne parlait que le Breton et était analphabète. Ma mère a appris le français à l'école... Le miracle économique breton a eu lieu après la seconde guerre mondiale, au mieux à la fin des années 50. Avant, la Bretagne était pauvre. Merci de cesser de culpabiliser les bretons qui ne sont concernés en rien par un trafic d'êtres humains organisé par une mafia française et africaine. Nous avons tous de la compassion pour les victimes et c'est pourquoi nous devons résolument défendre l'éducation et la démocratie pour que ces horribles pratiques ne se reproduisent plus jamais.
(0) 
Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font ( 2 multiplié par 4) ?

ABP

  • À propos
  • Contact
  • Mentions légales
  • Données personnelles
  • Mise en page
  • Ligne éditoriale
  • Sur wikipédia
  • Agir

  • Demander une accréditation
  • Contacter la rédaction
  • Poster votre communiqué vous même
  • Écrire une dépêche
  • Envoyer un flash info
  • Nous suivre

    2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons