Au dégonflement de la bulle immobilière que nous avions annoncé a suivi l'éclatement financier de juillet-août. Tout le monde sait maintenant ce qu'est la crise des « subprimes américains » : des crédits immobiliers ont été consentis à des ménages américains peu solvables, avec en garantie, des biens immobiliers dont on pensait qu'ils s'apprécieraient et qui, au contraire se sont dépréciés, entraînant des faillites d'établissements prêteurs. Par ailleurs, des créances douteuses ont été triées en fonction de leur niveau de risque, et « titrisées » , c'est à dire vendues, puis revendues à des fonds qui achetaient du risque en contrepartie d'une forte rémunération, au point qu'aujourd'hui on ne sait plus très bien qui est propriétaire de ces fameuses créances douteuses. On n'est pas au bout du problème : les acquéreurs américains d'immobilier se sont endettés à taux variables, et le taux des crédits a régulièrement monté, alors que le marché de l'immobilier se retournait aux U.S.A. (et dans les grandes villes de province françaises) en octobre 2 005. Mais les acquéreurs américains voient leurs taux variables bloqués les trois premières années, si bien que les dossiers douteux montés depuis 2 004 ne sont pas encore affectés. Les conséquences sur l'économie mondiale vont être d'abord la mise en évidence du dégonflement de la bulle immobilière dans les autres pays dont la France. Rappelons que le phénomène est commencé depuis 2 005, mais que la profession essaie de le dissimuler, aidée en cela
- par un raisonnement « en moyenne » , car certains secteurs continuent de voir leurs prix s'apprécier, comme l'immobilier du bord de mer (afflux d'acquéreurs qui revendent de la pierre à Paris), ou de Paris intra-muros emporté par l'intérêt d'investisseurs étrangers
- par la défiscalisation, mot magique.
Si le dégonflement de la bulle immobilière se poursuit en France, c'est un point de croissance en moins sur les 2% environ espérés. Mais, surtout, le temps du crédit facile pour n'importe quel projet semble révolu. La restriction du crédit devrait affecter la croissance mondiale et mettre particulièrement en difficulté les pays qui ont une très faible croissance, comme la France. La France a de surcroît choisi d'affecter les gains de son économie, non à la recherche et au développement, mais aux impôts, à l'Etat et à la fonction publique. Ses entreprises, de moins en moins compétitives, voient leur commerce extérieur plonger. Ce déséquilibre va s'accroître pour plusieurs raisons : Nicolas Sarkozy revient sur ses promesses, l'une après l'autre, et continue d'endetter l'Etat et le secteur public. Or, la période des taux d'intérêt faibles est terminée. En 2 006, les intérêts de la dette absorbaient tout l'impôt sur le revenu. Qu'en sera-t-il en 2 008 ?
La montée en puissance des collectivités locales n'a pas été suivie d'une diminution des services de l'état central ou alors de façon anecdotique.
Enfin, les dépenses de l'Etat sont toujours faites sur des prévisions de croissance irréalistes, ce qui permet de reporter les problèmes à plus tard, alors que les réformes nécessaires ne sont pas faites, comme, par exemple, l'alignement du régime des retraites du secteur public sur celui du secteur privé. La crise financière que nous venons de vivre aura donc spécialement un impact sur les pays fragiles dont la France.
Il est grand temps pour nous, Bretons de sortir de la dépendance où nous sommes, nous laissant entraîner là où nous ne voulons pas. Contrairement à ceux qui penseraient encore « que peut devenir la Bretagne sans la France » il est évident que nous ne nous en sortirons qu'en prenant en main notre destin comme les autres nations européennes.
Commission Economie du Parti Breton (voir le site)