Div Yezh association de parents pour l'enseignement du breton à l'école publique tient à faire part de son mécontentement sur les résultats des cartes scolaires de l'enseignement bilingue public et son inquiétude à la suite du débat du 7 mai à l'Assemblée nationale.
Première constatation : La faiblesse des moyens se fait sentir pour tous. Une ponction des moyens s'est effectuée en maternelle. Les effectifs peuvent être lourds en classes bilingues qui sont souvent des classes à cours multiples. On ne constate aucune accélération de la création de classes bilingues publiques depuis une dizaine d'années. Les efforts du Finistère contrastent avec les résultats mitigés du Morbihan et des Côtes d'Armor et le blocage en Ille et Vilaine et Loire-Atlantique.
Deuxième constatation : 4 projets d'ouvertures de nouveaux sites bilingues qui présentaient un nombre suffisant d'enfants, 15 ou plus, sont refusés : Guichen, St Etienne de Montluc, Bannalec et Pleyben. Seuls Pleyber-Christ et Ploeren (56) ouvriront.
De plus, le ministère de l'Education nationale avait depuis 2002 mis 24 postes au concours de professeurs des écoles publiques bilingues. 15 postes seulement ont été ouverts pour le concours de mai 2008. Ces refus d'ouverture de nouveaux sites bilingues posent de multiples questions, en particulier celle du respect de la demande populaire. La France se défend auprès des instances internationales comme l'ONU en prétendant que la non reconnaissance des langues comme le breton ne l'empêche pas de d'accéder aux demandes des parents qui souhaitent un enseignement du breton pour leurs enfants. Force est de constater que ce n'est pas le cas.
Dans ce contexte, le gouvernement nous promet une loi sans modification constitutionnelle, sans charte européenne des langues. Une loi au rabais comme le fut en son temps la loi Deixonne ? Pourtant dans un premier temps, la proposition de loi prévoyait la généralisation progressive de l'enseignement bilingue dans toutes les régions de France. Nous étions en 1951. Plus de 50 ans plus tard, la France traîne toujours les pieds. Une loi sur les langues régionales sans modification de la constitution sera censurée et vidée de son intérêt par le Conseil constitutionnel. Pourtant, comment ne pas lier les mauvais résultats en langues des élèves français avec le fait qu'ils sont monolingues et que dans leur milieu familial et environnemental il n'existe désormais plus qu'une seul langue : le français ?
Un autre exemple de la mauvaise volonté du gouvernement : le volet enseignement bilingue du contrat de projets n'est toujours pas signé. Nous soutenons donc la proposition du Président Le Drian de voir confier, dans le cadre de l'expérimentation, l'enseignement de la langue bretonne à la Région Bretagne. Nos langues sont autant de richesses culturelles, elles font partie de notre patrimoine et il faut mettre en œuvre une politique ambitieuse pour les conserver et les transmettre aux générations futures.