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L’immigration dans les territoires : quinze ans de bouleversements (2006 – 2021)  d'après l'Observatoire de l'immigration https://observatoire-immigration.fr/immigration-dans-les-territoires/
L’immigration dans les territoires : quinze ans de bouleversements (2006 – 2021) d'après l'Observatoire de l'immigration https://observatoire-immigration.fr/immigration-dans-les-territoires/
- Chronique -
Croissance de l’immigration en Bretagne - Jusqu’où ?
L’Observatoire de l’immigration et de la démographie montre dans un rapport intitulé : L’immigration dans les territoires, quinze ans de bouleversement (2006-2021) que la Bretagne enregistre une très forte croissance de l'immigration.
Par Émile Granville pour ABP le 10/10/24 17:20

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie vient de publier, le 24 septembre 2024, un rapport intitulé : L’immigration dans les territoires, quinze ans de bouleversement (2006-2021). La Bretagne est désormais sur le podium des territoires dont l’immigration a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

La part des immigrés dans la population générale en France est ainsi passée de 8,1% en 2006 à 10,2% en 2021 (atteignant 10,7% en 2023). Un constat clair peut être établi au regard des données historiques de l’INSEE, qui remontent jusqu’au début du XXème siècle. Il n’y a jamais eu autant d’immigrés en France qu’aujourd’hui, avec une croissance spectaculaire depuis la fin des années 1990.

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un immigré ? Selon l’INSEE, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Une personne devenant française par acquisition de la citoyenneté continue à être considérée comme immigrée.

La hausse rapide et forte de la population immigrée a été portée par une croissance conjointe des flux migratoires.

Titres de séjour : le nombre annuel de primo-titres de séjour accordés à des ressortissants hors Union Européenne, Suisse et Royaume-Uni, a augmenté de moitié entre 2006 et 2021 (+41%), passant de 183261 à 273360. Il a quasiment triplé entre 1997 et 2023 (+175%), pour atteindre 326954 primo-titres en 2023.

Asile : le nombre annuel de primo-demandes d’asile reçues en France a été multiplié par 3 entre 2009 et 2019, passant de 42000 à 138000 demandes. Ayant connu une baisse conjoncturelle liée au Covid en 2020-2021, il a ensuite repris sa dynamique pour atteindre 145000 personnes en 2023.

Immigration clandestine : le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat - réservée aux étrangers en situation irrégulière - a doublé entre le 1er janvier 2006 et le 1er janvier 2021 passant de 189284 à 382899 usagers, attestant de la dynamique plus globale de l’immigration illégale. Ce nombre a même triplé en moins de vingt ans (2004- 2023), pour atteindre 466000 personnes en fin d’année dernière.

Sur l’intervalle des quinze années concernées par l’étude, la population immigrée en France a augmenté de 1,8 million de personnes. Elle est passée de 5,136 millions en 2006 à 6,932 millions en 2021, pour atteindre finalement 7,282 millions en 2023. Le nombre d’immigrés résidant en France a donc augmenté de 35% sur cette période d’étude.

La volonté de l’Etat français de répartir les immigrés, notamment en Bretagne, fait que de nombreuses villes bretonnes se retrouvent avec des taux de progression les plus forts des 34955 communes de l’Hexagone ! La Bretagne est sur le podium !

Parmi les 10 villes de plus de 100 000 habitants les plus touchées, on retrouve Brest, Rennes et Nantes. Brest est en 2ème position en termes de progression, avec 7,7 % d’immigrés en 2021, et un coefficient multiplicateur de 2 sur la période étudiée. Rennes en 6ème position, 12 %, 1,68. Nantes en 7ème position, 11, 6 %, 1,64.

Parmi les 25 villes moyennes, entre 20000 et 100000 habitants, les plus touchées, plus de la moitié sont bretonnes, ayant toutes doublé le nombre d’immigrés en 15 ans.

La-Chapelle-sur-Erdre, 1ère place, 5,1%, 2,97 ; Vertou, 2ème, 4,2%, 2,78 ; Carquefou, 3ème, 5%, 2,65 ; Fougère, 4ème, 5,1%, 2,56 ; Rezé, 6ème, 7,2%, 2,48 ; Bouguenais, 8ème, 5,7%, 2,35 ; Saint-Sébastien-sur-Loire, 9ème, 6,1%, 2,31. Lorient, 12ème, 9%, 2,18 ; Orvault, 16ème, 7,8%, 2,11 ; Saint-Nazaire, 17ème, 8,3 %, 2,10 ; Concarneau, 21ème, 2,6%, 2,10 ; Couëron, 22ème, 4,1%, 1,99 ; Vannes, 25ème, 7,1%, 1,99.

Pour les petites villes, entre 3000 et 20000 habitants, la progression est encore plus spectaculaire. La Bretagne bat tous les records ! Sur les 25 premières villes, 17 sont bretonnes (68%). Prenons le temps de les énumérer :

La-Guerche-de-Bretagne, 1er place, 11,1%, 8,25 ; Vézin-le-Coquet, 2ème, 11,8%, 6,02 ; Saint-Méen-le-Grand, 3ème, 5,4%, 6,02 ; Le Rheu, 6ème, 8,9%, 4,62 ; Maen Roch, 7ème, 4,8%, 4,44 ; Orgères, 9ème, 6,3%, 4,19 ; Saint-Gilles, 10ème,4,6%, 4,14 ; Montgermont, 11ème, 5,5%, 4,09 ; Lamballe-Armor, 12ème, 4,3%, 3,98 ; Chavagne, 15ème, 5,3%, 3,89 ; Corps-Nuds, 16ème, 4,6%, 3,78 ; Pontivy, 17ème , 8,5%, 3,65 ; Mordelles, 18ème, 3,8%, 3,64 ; Noyal-Châtillon-sur-Seiche, 19ème, 8%, 3,60 ; Saint-Méloir-des Ondes, 22ème, 2,1%, 3,52 ; Loudéac, 24ème, 10,3%, 3,47 ; Châteaubourg, 25ème, 4,1%, 3,46.

Qu’en sera-t-il dans les 20, 30, 50 ans à venir ? Pour l’instant, la majeure partie de la mouvance bretonne pointe du doigt la population parisienne et française qui choisit de vivre en Bretagne, notamment concernant les problèmes - bien réels - de logement, sachant que la moitié des propriétaires de maisons secondaires en Bretagne sont Bretons. Les problèmes de l’immigration en Europe sont connus et documentés : logement, identité, chômage et bas salaires, insécurité culturelle et violence physique, modification du corps électoral, islamisation et montée du patriarcat, difficultés du maintien et de la transmission du récit national et de la culture du pays d’accueil. Mais en Bretagne, rien de tout ça évidemment ! Pas étonnant que les électeurs préfèrent les partis français - qui plus est, ultra-jacobins - qui, eux, prennent en compte le nombre important d’immigrés qui ne permet plus l’assimilation à la population d’accueil, encore moins en Bretagne où, en plus d’être Français, on leur demanderait aussi d'être Bretons, alors que nous-mêmes nous avons des difficultés à être toujours Bretons. Encore un article que ne manquera pas d’être mis à l’actif de l’extrême-droite. Non, non, je ne suis pas d’extrême-droite ! Je vois tout simplement la réalité des chiffres donnés par l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, un organisme officiel français.

Emile Granville, le 10 octobre 2024.

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Émile Granville est un Chroniqueur ABP basé à Redon.
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Vos 7 commentaires
Christine CHURIE-LE GOAL Le Jeudi 10 octobre 2024 19:03
Et le nombre des immigrés climatiques victimes de nos bêtises d'Européens , vont grandir encore et encore ! Ils subissent NOTRE CLIMATE CHANGE , sans en avoir la moindre responsabilité . Bretons on non , les habitations secondaires en plus d'être souvent des verrues sur le paysage , sont une catastrophe environnementale . Sans parler des Parisiens qui achètent des maisons habités par locataire seulement pour le business ! Et combien de migrants français partis chercher un avenir meilleur ?
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Dominique David Le Jeudi 10 octobre 2024 22:09
Les 8 premières villes de ce classement sont dans la zone de diffusion de Ouest-France.
Pas un mot de ce rapport, à ma connaissance, dans ce média qui, au vue des résultats des dernières élections, ne manque pas de s'interroger sur les raisons de la progression des votes RN dans nos régions???
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Alan E. VALLÉE Le Jeudi 10 octobre 2024 23:44
D'après l'INSEE, " un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Une personne devenant française par acquisition de la citoyenneté continue à être considérée comme immigrée."
Ainsi, un/une concitoyen/ne de l'UE qui comme tous les Européens là où ils sont librement installés depuis tant de lustres en France est comptabilisé/e comme immigré/e ...!
Avec une telle définition, un concitoyen de l'UE et un clandestin régulé sont des immigrés !
Le moins que l'on puisse dire est que cette définition utilisée par l'INSEE est hors sol. Elle est inepte et obsolète, ridicule et dangereuse. Elle est même terrible car, s'agissant d'une sorte de fake-news, elle gonfle abusivement le nombre des immigrés, elle fait peur, elle sert de mauvais argument au "Grand remplacement" et elle alimente la propagande anti-européenne, europhobe et euro-sceptique.
Cette définition est moralement, politiquement et socialement fausse. Elle nie l'existence même de l'UE et un de ses principes fondamentaux prévu par les Traités toujours supérieurs aux lois des États : la liberté de circulation et d'établissement réservée aux citoyens de l'UE dans l'UE.
Il serait grand temps que le législateur européen et Eurostat mettent de l'ordre dans cette affaire et dans quelques autres laissées dans les catégories statistiques d'avant les années cinquante quand n'existaient ni la CEE, ni l'UE.
AV
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De Alan E. VALLÉE à Alan E. VALLÉELe Vendredi 11 octobre 2024 00:13
Erratum : SVO, lire "régularisé" et non pas régulé. Merci. AV
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De Dominique David à Alan E. VALLÉELe Vendredi 11 octobre 2024 23:03
Casser le thermomètre n'a jamais fait baisser la température.
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Christine CHURIE-LE GOAL Le Vendredi 11 octobre 2024 10:26
Sans parler de la petite pêche qui ne trouve plus de matelots et en fait venir d'Afrique . Excellents marins , courageux , très appréciés ! Les enfants de pêcheurs locaux , Guil... , font des formations maritimes à Concarneau après une scolarisation Diwan et pour travailler dans la plaisance sur la Méditerranée . Sur nos îles , pas rare que le boucher parisien vienne
pour les Parisiens en saisonnier , que de nouveaux Parisiens enquiquinent l'agriculteur local bio parce que les vaches passent trop près de chez eux ! Et quoi encore ? Pas grand chose à faire ici avec ou sans origine bretonne ou européenne ! Et les gens du coin écoeurés par l'impossibilité de leurs jeunes à se loger , ont voté extrême droite aux dernières élections !
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Rafig 44 e Breizh Le Vendredi 11 octobre 2024 13:15
Le diable est dans les détails ...
Emile : Le copier-coller de ce tableau excel est assez explicite avec les 3 premières cases. Pas besoins de la dernière avec le classement par fausses régions !
C'est çà aussi lutter contre la négation de la bretonnité de la Loire-Atlantique en ne mentionnant pas ces découpages administratifs imposés et qui est le sujet de la prochaine manif à Nantes.
bisous à demain
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