Sous prétexte d'organiser l'enseignement bilingue, l'inspecteur d'académie du Morbihan a imposé ce matin aux enseignantes un nouveau mode de fonctionnement qui provoque le désordre dans l'école.
Depuis, la rentrée, l'école en est ainsi à la troisième organisation imposée par les services académiques.
Le jour de la rentrée, c'était le refus de reconnaître 20 des 45 enfants inscrits dans la filière bilingue. Sans même une information aux parents, ces 20 enfants avaient été répartis dans les classes monolingues.
Mardi dernier, l'inspection académique décidait de faire donner une demi-heure par jour de breton à ces 20 enfants, en contradiction complète avec les circulaires qui régissent le fonctionnement des classes bilingues à parité horaire.
Ce matin, l'école est à nouveau chamboulée. Au motif d'organiser l'enseignement bilingue sans doter notre école des moyens en poste nécessaires, l'inspecteur d'académie du Morbihan impose à l'équipe pédagogique de notre maternelle un mode de fonctionnement qui dégrade les conditions d'enseignement dans trois classes sur cinq. Obligeant les enfants à changer de classe en cours de journée. Obligeant les enseignantes à gérer des classes de trente élèves sur deux, trois…. et même quatre niveaux. Aucun projet de classe ne peut être mené dans de telles conditions.
C'est toute l'organisation de l'école, y compris les temps de cantine ou de récréation, qui s'en trouve dégradée. {{Ces décisions mettent tous les enfants de notre école en danger.}}
Elles nous obligent à choisir entre l'injustice que l'impéritie de l'inspecteur d'académie impose aux enfants bilingues et le désordre qu'il impose maintenant à tous.
« Entre le désordre et l'injustice, nous choisissons l'injustice. »
Nous refusons tout enseignement bilingue dans de telles conditions de désordre pour les 20 enfants de petite section concernés. {{Nous exigeons que la classe bilingue, pour l'heure unique, qui accueillait jusqu'à aujourd'hui 25 enfants moyens et grands, retrouve son fonctionnement normal.}}
Nous exigeons le retour immédiat aux conditions de fonctionnement habituelles de notre école, telles qu'elles étaient en place jusqu'à vendredi dernier.
Nos enfants ne seront pas les cobayes d'une « expérience » que l'inspecteur d'académie entend évaluer dans deux mois.
Sans attendre, nous avons écrit au Ministre de l'Éducation nationale pour lui dire que nous refusons cette organisation. Et avons alerté maire de Lorient. Comme lui, nous souhaitons que « l'enseignement bilingue ne nuise pas à l'enseignement monolingue. »
Nous pensons d'abord aux enfants. A tous les enfants de notre école maternelle.
Si l'éducation nationale n'est pas capable d'organiser convenablement l'enseignement bilingue dans notre école, nous préférons y renoncer.
Depuis la rentrée, nous avons tenté de faire respecter le droit de nos enfants à un enseignement bilingue. Nous avons préservé le calme dans l'école.
Aucun enfant, aucune enseignante ne doit faire les frais de l'incompétence de l'inspection académique.
L'éducation nationale doit donner à notre école les moyens de fonctionner dans le calme et la sérennité.
Elle doit accorder les moyens nécessaires au bon fonctionnement de la filière bilingue et garantir sa continuité (en maternelle et en élemntaire) pour l'avenir.
Collectif pour le bilinguisme à l'école de Lorient-Merville
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