Paris, le 30 avril 2025 — Le Conseil d’État a confirmé ce mercredi le rejet d’une requête déposée par l’association Bretagne Réunie, qui militait pour une consultation des électeurs de Loire-Atlantique sur le rattachement de leur département à la région Bretagne.
Depuis plus de deux décennies, le collectif Bretagne Réunie, créé en 2013 à Nantes, plaide pour une Bretagne à cinq départements, incluant la Loire-Atlantique, comme c'était le cas avant les réformes territoriales opérées sous Vichy en 1941, puis sous la IVe République en 1955.
📜 Une pétition citoyenne massivement soutenue
En 2018, l’association avait recueilli plus de 105 000 signatures dans le cadre d'une pétition s'appuyant sur le Code général des collectivités territoriales. Le texte de la pétition était :
«Je demande, en application des articles L. 1112-15, L 1112-16 et suivants du CGCT, l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante du Conseil départemental de la Loire-Atlantique, de l'organisation d'une consultation des électeurs de ce département sur la délibération à prendre par ladite assemblée visant à la modification des limites régionales, en incluant le département de la Loire-Atlantique dans le territoire de la région Bretagne.»
Après un premier rejet par le tribunal administratif de Nantes, puis une confirmation par la cour administrative d'appel, l’association a porté l'affaire devant le Conseil d'État. Ce dernier a tranché le 30 avril 2025 : la requête est irrecevable, au motif que la modification des limites régionales « dépasse les compétences d'une collectivité territoriale » .
L’association Bretagne Réunie, fondée en 1973 sous le nom de Comité pour l’unité administrative de la Bretagne ou CUAB, et qui milite depuis des décennies pour la réunification de la Bretagne historique, dénonce une « violation de l’esprit de la démocratie participative » et appelle à une mobilisation citoyenne et politique pour faire évoluer la loi.
Le débat sur le retour de la Loire-Atlantique dans la région Bretagne demeure vivace. Un sondage IFOP réalisé en 2021 montrait que deux tiers des habitants du département y étaient favorables, un taux qui montait à plus de 70 % en Bretagne administrative.
Malgré ce rejet juridique, la question de la réunification bretonne reste bien présente dans les esprits… et dans les agendas militants.