
Le billet d'Eric (ICB) "Promotion du breton" N° 8 d'Août 2025 / Atizerezh da implij ar brezhoneg Bilhed Niv. 8 a viz Eost 2025
La visibilité de la langue bretonne en Bretagne
La toponymie et la microtoponymie en langue bretonne restent bien présentes en Bretagne, malgré une érosion à contrer. De nombreux porteurs de patronymes bretons cherchent leur signification, ce qui renforce leur sentiment d'identité bretonne sans forcément les pousser à apprendre le breton. Par ailleurs, la langue bretonne est depuis longtemps présente de manière privée à travers des noms de maisons ou de bateaux, même si cela reste minoritaire.
Affichage public du breton
Au cours des dernières décennies, l'affichage public du breton est devenu fréquent sous diverses formes : noms de bâtiments publics, noms de rues, panneaux routiers, et parfois même des panneaux commerciaux.
Breton, langue d'usage ou langue de culture ?
Cependant, plus le breton est affiché et publié, moins il est utilisé oralement comme langue courante. Son utilisation est limitée à un petit nombre de familles et de militants aguerris dans la sphère privée. Dans la sphère publique, on le retrouve principalement dans quelques émissions radiophoniques et télévisuelles ainsi que lors de manifestations culturelles et religieuses (messes, concerts, conférences).
Si cette tendance se poursuit, le breton risque de se limiter à un rôle de langue culturelle présente essentiellement dans des ouvrages peu diffusés (manuels scolaires, livres pour enfants, œuvres littéraires). Pour éviter cette situation, il est crucial de promouvoir son utilisation orale afin de stimuler son usage écrit et vice versa.
Promotion de l'usage oral
Les actions nécessaires varient selon les catégories de population bretonnante :
- Bretonnants traditionnels élevés en breton depuis l'enfance
- Bretonnants actuels scolarisés en breton
- Néo-bretonnants ayant appris la langue à l'âge adulte
Bretonnants traditionnels : gardiens de la mémoire linguistique
Les bretonnants traditionnels ont été monolingues en breton jusqu'à l'âge de six ans environ. Aujourd'hui âgés d'au moins 70 à 75 ans pour la plupart, certains aspirent toujours à parler breton, même avec des emprunts au français pour les termes modernes. Face aux jeunes locuteurs et aux néo-bretonnants aux compétences linguistiques variées, il est important que ces anciens prennent le temps de s'exprimer lentement, par phrases distinctes. Il est recommandé de communiquer régulièrement avec eux et par petites touches si nécessaire.
Bretonnants actuels scolarisés en breton
Ils font partie des enfants inscrits dans les filières bilingues existantes depuis 1977 avec Diwan et ultérieurement dans l'enseignement public et privé bilingue. Beaucoup d'entre eux maîtrisent bien le breton à l'oral comme à l'écrit avant d'être souvent influencés par l'usage du français dans leur environnement familial. Il est donc conseillé aux locuteurs expérimentés (traditionnels ou ayant été scolarisés en breton) d'échanger en breton avec ces enfants régulièrement mais progressivement selon les besoins.
Néo-bretonnants : encourager la prise de parole
Certains néo-bretonnants hésitent encore à parler la langue par manque d'aisance
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