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- Lettre ouverte -
CONFINEMENT

Apocalypse et métamorphose sous la loi de la mort et du triomphe de la vie

Colette TRUBLET pour association Savenn Douar fondatrice de Bécherel, Cité du livre le 6/04/20 19:36

Mars 2020

Confinement …

Donc,

La vie continue, non pareille.

Métamorphose ? Apocalypse ?

Chacun chez soi, à l’abri ? Passage pour revivre ? Gestation ?

« La mort, nécessité unique, Père de la douleur, rien d’autre, rien de plus. »

La mort se signale comme étant le grand maître de toute la création.

La mort s’impose à notre entendement.

Personne ne lui échappera sauf à obéir à la loi de la succession des générations, en charge du triomphe de la vie. L’un meurt, l’autre naît, successivement.

C’est ainsi depuis le premier matin du monde.

Les religions du livre ont inventé /découvert Dieu. Ou pas. ATTENTION : Dieu/consolation. Un besoin ? Une prémonition ?

La Genèse, fruit d’une intelligence collective, née durant les temps pré-historiques, quand on avait du temps pour réfléchir, pas à pas, mot à mot, explique, raconte la création du monde.

Adam et Eve ont été chassés du paradis terrestre : Eve voulait accéder à la « connaissance du bien et du mal » qui dansent ensemble depuis toujours. Dieu ne voulait pas. Eve a désobéi à Dieu en cueillant la pomme sur l’arbre de la connaissance ; elle a convaincu Adam d’en manger aussi, il faut bien se nourrir … Dieu les a chassé. La pomme d’Eve est restée dans la gorge d’Adam. Elle va le payer cher durant les siècles à venir. Les Ève-s successives vont … déguster, si j’ose dire.

Adam et Ève, nos premiers parents vont être obligés de « gagner leur pain à la sueur de leurs fronts ».

Ça va être sanglant …

Ne rigolons pas trop vite. Ceci n’est une fable qu’en apparence. Nous voulons parler, dire la vie, le monde, construire nos bonheurs, vaincre nos malheurs, par tous les moyens, avec des mots, avec des outils, avec des actions. Nous voulons une place pour l’homme, une place pour la femme, différente pour chacun. La différence nous permet d’exister individuellement, d’avoir une âme précise, particulière, à nulle autre pareille. C’est ainsi sur les terres celtiques, européennes, eurasiatiques. Ça va nous faire une belle jambe, en Occident …

Dieu tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, s’impose. Dieu commande, nous nous soumettons à sa loi. Nous inventons ses commandements.

Nous avons voulu écarter la mort, unique nécessité selon les Celtes, de nos préoccupations quotidiennes. La mort est en train de s’imposer en ignorant nos prétentions. Nous allons aller jusqu’à penser qu’elle se venge, en ce moment avec le Covid-19. Elle montre qu’elle existe vraiment, que Dieu se tait comme depuis toujours. Il n’est que dans nos mots, dans nos fables et il va falloir convaincre l’humanité que s’ « Il » existe, on ne sait jamais, « Il » ne peut pas ne pas tenir compte de la mort. Mais Dieu nous est INCONNAISSABLE.

Nous allons des siècles durant faire fonctionner notre intelligence collective pour faire œuvre multiple dans toutes les directions, des arts, des sciences, et nous accomplissons des chefs-d’œuvre et nous faisons des merveilles, nous progressons de questions en questions, nous avançons de découvertes en découvertes.

Mais Dieu existe-t-il ?

Adam et Ève, nos premiers parents, dit la Genèse, ont eu des enfants, forcément. Leur fils aîné, Caïn, a tué son frère Abel par jalousie, parce que Dieu le préférait ! Dans cette histoire-là, Dieu a des préférences ? Quand on est le Dieu créateur de tout ce qui existe, c’est bizarre d’avoir des préférences. N’importe quelle mère au monde sait qu’elle aime différemment mais également ses enfants. Pas Dieu ?

Un homme tue un homme, un frère tue son frère et Dieu a les mains blanches, pures. Sa Toute-puissance ne doit faire aucun doute. Pourquoi, durant tous ces siècles passés à réfléchir sur les choses de la vie, n’avons-nous pas compris, en dépit de savants exégètes dont je ne connais pas tous les travaux, que seule la mort fait la loi ? Dieu a donc chargé, accusé Caïn d’avoir commis un assassinat, c’est une affaire entre hommes, Dieu n’y est pour rien ? Il va s’en laver les mains… Ou plutôt, voilà le signe que c’est l’homme qui veut expliquer que Dieu est maître de la mort, et que, en conséquence, si la mort sévit, c’est l’affaire de l’homme, pas la sienne. Dieu, s’Il existe n’a rien à voir avec la mort, cette saleté cadavérique. Ou pas ?

Ça va être terrible ! Alors l’homme invente les dix commandements qui servent de boussole à l’humanité occidentale : L’homme les met dans la bouche de Dieu, pour les sacraliser. « Tu ne tueras point ». L’homme va parler au nom de Dieu. Il va prêcher la soumission des populations aux hommes de Dieu. Il va prêcher la soumission des femmes aux hommes de Dieu d’abord et plus généralement pour chaque femme, à son homme.

Les femmes deviennent muettes, inaudibles, elles sont écartées, écartelées. Faiseuses de filles autant que de garçons, elles aiment tous leurs enfants, métaphoriquement chacune empêche l’homme Caïn de tuer son frère Abel.

L’humanité va subir les malédictions de la soumission. L’humanité occidentale, et à sa suite l’humanité occidentalisée, vont arrêter de penser au delà des frontières de la foi. Pas tout à fait, mais il va falloir du temps et une nouvelle apocalypse pour renverser la vapeur.

Vous souvenez-vous de Françoise Dolto ? Elle disait « Les dés sont pipés » Je crois me souvenir qu’elle l’a dit dans son essai « l’Évangile au risque de la psychanalyse ». Les dés sont pipés quand le raisonnement met Dieu aux commandes à la place de la mort. Mais la mort est l’unique nécessité, nous n’avons pas le choix.

Dieu, c’est une autre histoire… une histoire à suivre.

Actuellement, esseulée devant mon ordi, je tiens compte du virus qui nous attaque, partout dans le monde, en essayant de lui échapper. A-minima, la mort ne passera pas par moi. De vivre seule dans mon coin protège mes proches et mes voisins, à distance respectueuse les uns des autres. Je suis à la fois seule et solidaire de tous. Solitaire et solidaire : une seule lettre d’écart…

Quelle conclusion, quelle leçon allons-nous tirer de cette « guerre », une guerre des nerfs, évidemment. Et Dieu dans tout ça ?

Les savants nous disent actuellement que tout ce qui existe, nous y compris, est l’œuvre de l’activité du boson, une particule immortelle… immortelle, ah bon ! Nous sommes les premiers êtres vivants capables d’en parler. Le boson, au terme d’une activité foisonnante nous fabrique, aptes à parler de lui, au terme de milliards d’années de tâtonnements, d’évolution. Que veut-il ? Rien sinon immortaliser ses agencements, puisqu’il est immortel? Il nous a finalement perfectionnés pour que la parole jaillisse de sa création, pour qu’elle donne sens à toutes les réalisations de son activité créatrice ? Pour que ce sens soit le chemin qui mène à son immortalité première, pour que triomphe la vie en dépit de la mort ? Mais la mort fait partie de ses agencements, forcément ! Les métamorphoses se succèdent et nous en sommes la manifestation dernière, avant qu’une autre surgisse, pour les besoins de sa cause, et cette fois avec l’aide de cette parole qui produit du sens au service du triomphe de la vie.

Au fond, si nous avons l’idée de l’immortalité, de l’éternité, c’est en prémonition de ce que nous pouvons découvrir, vérifier, mais pas forcément selon nos croyances. Notre intelligence collective, née dès le premier matin du monde, nous conduit dans le sens du triomphe de la vie, destin de boson oblige !

Décidément Dieu éternel et le Boson immortel nous poussent et nous appellent. Choisissons de consentir aux valeurs de la fraternité que nous avons su nommer, et non pas nous soumettre à des dirigeants, des chefs aveuglés par les malsaines passions du pouvoir, et par la conviction qu’ils sont seuls à savoir manipuler des richesses dont ils se gavent au détriment, ce jour, de la bonne santé de l’humanité. Nous valons mieux que cela en dépit de nos bêtises. Si nous devons nous aligner, ne le faisons pas derrière des chefs, des princes, des rois, des élus, tous hommes fragiles et insuffisants, comme nous tous. Réunissons-nous, fraternellement pour discuter, y compris en nous disputant, au service du triomphe de la vie. Nous avons nommé, ensemble, plus de valeurs que ce dont nous avons conscience, nous avons nommé des valeurs qui nous guident en cachette des pouvoirs successifs, nous avons progressé en fraternité pour partager savoirs et arts de vivre. Soyons de mieux en mieux conscients de notre intelligence collective. Apprenons à la faire fonctionner autrement et ailleurs que dans les malédictions de la soumission à des puissances qui nous oppriment.

Nous sommes en train de changer nos certitudes, nos paradigmes. Ça va être très dangereux du côté des hommes de pouvoir et du côté de nos habitudes. Ça va être passionnant du côté de la nouvelle manière de penser, c’est-à-dire du côté de la nouvelle Ève comme du côté du nouvel Adam. Caïn et Abel, c’est bientôt fini ? …

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Présidente fondatrice de Savenn Douar(1985), association fondatrice de "Bécherel, Cité du Livre"(1989), mise en place à Bécherel pour revitaliser cette petite ville médiévale qui se désertifiait depuis les années 60, pour vivre et travailler au Pays en créant des emplois après l'élaboration d'un concept d'entreprise culturelle en milieu rural.
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