La transmission du breton aux enfants, clé de sa sauvegarde
Le billet d’Eric (ICB) n° 5 de Mai 2025 sur la promotion du breton
Par Eric Pianezza Le Page pour ABP le 30/05/25 21:20
La transmission du breton aux enfants, clé de sa sauvegarde
La sauvegarde de la langue bretonne repose avant tout sur sa transmission aux jeunes générations. Après la Seconde Guerre mondiale, la transmission du breton par les parents bretonnants à leurs enfants en tant que langue d’usage familiale a fortement diminué en une dizaine d’années, posant un défi majeur à notre époque.
L'importance de l'apprentissage précoce
L'apprentissage du breton à l'âge adulte reste une ressource complémentaire précieuse, mais il demeure encore insuffisamment répandu. En 2023, on compte 2 736 stagiaires participant à des cours hebdomadaires et 373 suivant des formations intensives de 3 ou 6 mois, selon les données de l’OPLB (Office public de la langue bretonne).
Les initiatives pour l'enseignement du breton
Au XXIème siècle, trois filières scolaires enseignent le breton sous des modes "immersifs" comme le réseau Diwan créé en 1977, le plus intensif avec environ 4 000 élèves, ou "bilingue" (Enseignement public-filière "Div Yezh et Enseignement catholique-filière Divaskell Breizh). Cependant, ces filières ne concernent qu'environ 2 % de l'effectif scolaire breton. Il est crucial d'encourager davantage de parents à inscrire leurs enfants dans ces écoles pour renforcer la transmission du breton.
Des initiatives prometteuses pour la jeunesse bretonnante
Outre les écoles, certains parents élèvent leurs enfants en breton dès la naissance, de manière monolingue ou bilingue (un parent parlant breton et l'autre français). Des crèches en breton telles que Babigoù Breizh se développent avec le soutien de l'OPLB. Des camps de vacances linguistiques permettent également aux enfants de vivre dans un environnement imprégné de la langue bretonne.
Le rôle ludique et culturel du breton
L'édition de livres, disques pour enfants et adolescents ainsi que des bandes dessinées enrichissent l'univers ludique et non strictement académique du breton. Cependant, malgré ces efforts, le nombre de locuteurs diminue, soulignant l'urgence d'une transmission précoce du breton aux enfants.
Soutien à la transmission familiale du breton
Outre les manuels d'enseignement et les dictionnaires illustrés, plusieurs livres visent à faciliter la transmission du breton au sein des familles :
Mikael Madeg : Desevel bugale e brezhoneg (Elever les enfants en breton) (Ed. Emgleo Breiz-Ar Skol Vrezoneg, 1986, 522 p.)
Mark Kerrain : Je parle breton à mon enfant (Ed. Sav-Heol, 2004, 102 p.)
Mikael Madeg : J’élève mon enfant en breton (traité du bilinguisme précoce breton-français) (Ed. Emgleo Breiz, 2011, 151 p.)
Michel Mermet : An diwyezhegezh abred er skol (Le bilinguisme précoce à l’école) (Ed. Skoliuz, 2014,
Eric Pianezza Le Page a fait partie du Comité de rédaction de Armor Magazine. Il est aussi traducteur et connait plusieurs langues dont le breton. Pendant des années il a participé à l'organisation des Bretons de l'étranger (OBE) et il fait partie du CA de l'Institut Culturel de Bretagne (ICB).
Merci pour cette synthèse actualisée qui devrait intéresser des parents hésitants. . Une phrase retient particulièrement mon attention : . « certains parents élèvent leurs enfants en breton dès la naissance, de manière monolingue ou bilingue (un parent parlant breton et l'autre français). » . Il serait intéressant, urgent même, d’avoir un retour d’expérience sur ces cas. Car j’imagine bien que de nombreux couples sont « mixtes » (un parent bretonnant ou apprenant, l’autre pas, quelles qu’en soient les raisons). Impact sur la vie du couple ? Impact sur la sensibilité et/ou le comportement de l’enfant (acceptation, enthousiasme, distance, refus,...), notamment au fil de l’âge (premiers mois, premières années, entrée dans l’âge scolaire, rapport à la mère, rapport au père,...). . Personnellement (mais j’appartiens à la toute première génération ayant connu la rupture linguistique, ce qui veut dire aussi que j’ai bénéficié du bain sonore de l’entourage.) je sais qu’il aurait suffi de très peu pour que j’engrène en breton (et cela aurait changé ma vie !). Très peu, cela veut dire : une mise en situation dans les plus petites choses du quotidien (« Deus ‘ta paotr ! », « Sell ‘ta ».,« Diwall ’ta ! » ,« A-walc’h peus bet ? ». « Ha mad eo ? » , « Poent eo mont da zebriñ, bremañ !» « Kollet eo bet da gasketenn ganit ? », « N’eo ket tomm-tomm hirio. Fresk eo kentoc’h » ha me oar...). L‘adulte s’adresse à l’enfant en breton. L’enfant, en situation, comprend immédiatement ou très rapidement (au besoin, un mot en français pour confirmer, et c’est tout). . Ainsi apprend-t-on sans effort et sans douleur : la phonologie, les mutations, la construction des phrases. On apprend aussi – et la chose est capitale à titre expérimental – que le français, ses choix linguistiques et ses constructions implicitement présentés comme unique solution à la communication, n’est qu’une solution parmi d’autres. . Le breton démontre avec brio que d’autres manières de dire, d’imager le discours, de construire une phrase, de prononcer (et plus tard d’écrire) sont tout aussi efficaces, voire plus, tout aussi logiques, bien que différentes. La langue bretonne a gardé un sens de la simplicité - j’ose le dire ici -, qui semble échapper à ceux qui (parfois inconsciemment) n’ont pour seule référence académique que le français... . En disant cela, je ne dénigre pas le français, je montre simplement qu’il est un référentiel (favorisé par la politique et les guerres) parmi d’autres, et que tous méritent de survivre... pour le bien commun. . Pour apprendre le breton, regardons sans œillère ou conditionnement comment il fonctionne. C’est alors que nous le découvrirons graduellement dans sa profondeur et sa beauté. Pour apprendre le breton, gardons une âme d’enfant ! . Je n’exagère pas, d’autant plus que la langue bretonne s’est élaborée et frottée à la vie humaine au fil du temps long. Elle stocke donc un capital phénoménal d’expérience humaine (quinze siècles à vingt-cinq siècles et plus, dans ses fondamentaux). Bref, la langue bretonne actuelle vient de loin. Et elle est taillée pour aller loin encore, et traverser le futur. « Gwir eo, n’eo ket ‘ta ? » . « Ra gendalc’ho hon yezh, ken brav ma ’z eo un dudi ober ganti, koulz dre gomz ha dre skrid a lavarfen, e-pad pell c’hoazh... Neuze ‘ta : deomp dezhi ! »
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Emglev An Tiegezhioù le Vendredi 6 juin 2025 18:34
Notre association avait été créée pour cela en 1947 et rassemblé une vingtaine de familles avant Diwan. Le but en 2025 est resté le même. Elle a gardé son identité catholique qui lui donne une colonne vertébrale solide, pro famille, pro vie. Sans qu'un certificat de baptême ne soit demandé, son est prit respecte donc la loi naturelle et n'a pas peur de se dire nationaliste, au sens de l'affirmation que la langue bretonne a pour vocation d'être le vecteur linguistique originel de notre nation. Emezellit 'ta (10 euro). https//www.emglev.wordpress.com