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- Interview -
CLAUDE GOASGUEN, UN KERMOKO MAIRE DE PARIS?
Et si le prochain maire de Paris était breton ? Claude Goasguen est candidat aux primaires qui désigneront le champion de l’UMP pour les municipales parisiennes de 2008. À 60 ans, le député du 16e arrondissement et ancien ministre déclare “n’avoir de leçon à recevoir de quiconque en matière de caractère breton”. La cornemuse est sa madeleine de Proust. Paroles d’un “Kermoko” rencontré à l’Hôtel de Ville de Paris
Ronan Le Flécher Par Ronan Le Flecher le 13/02/06 21:34

Et si le prochain maire de Paris était breton ? Claude Goasguen est candidat aux primaires qui désigneront le champion de l’UMP pour les municipales parisiennes de 2008. À 60 ans, le député du 16e arrondissement et ancien ministre déclare “n’avoir de leçon à recevoir de quiconque en matière de caractère breton”. La cornemuse est sa madeleine de Proust. Paroles d’un “Kermoko” rencontré à l’Hôtel de Ville de Paris en décembre 2005, au plus fort de la compétition avec ses trois concurrents, Françoise de Panafieu, Jean Tiberi et Pierre Lellouche.

Député de Paris, président du groupe UMP à l’Hôtel de Ville, avocat, prof à HEC, et candidat à la mairie de Paris … La vie de Claude Goasguen est une course contre la montre ?

Je ne suis pas au rythme 35 heures. (Rires). La candidature à Paris a accentué un programme déjà très chargé. Je félicite mes ancêtres bretons de m’avoir donné une très bonne santé. J’ai longtemps hésité à m’engager dans la bataille de la mairie de Paris. Maintenant, j’irai jusqu’au bout. Tout le monde dit que j’ai ce caractère breton, très déterminé.

Sur votre blog, vous écrivez que vous êtes un Kermoko …

Ker, c’est la maison, moko le midi. Je suis un de ces fils de marins nés à Toulon. Toulon est une ville de la Marine de guerre, presque une cité bretonne ... 40 000 Bretons, je crois. J’ai toujours été fasciné par la Marine. Je voulais être officier, jusqu’à ce que la décolonisation casse ma vision des mers lointaines.

Retournez-vous souvent en Bretagne ?

Bien sûr. J’ai encore de la famille à Brest. J’amène régulièrement mes fils sur la terre de nos ancêtres, à Saint-Éloi. Je garde un souvenir ému de l’inauguration de la salle polyvalente de ce petit village de 128 habitants et de cet accueil au son de la cornemuse. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs de ministre. J’aime beaucoup cette région du Cranou.

Quels souvenirs gardez-vous de ces moments passés enfants en Bretagne ?

De Toulon, j’arrivais à la ferme de Kerjean, près de Chateaulin. Ma grand-mère portait la coiffe, mon grand-père m’avait appris le breton. Je me rappelle tous ces personnages étonnants aux vies incroyables. C’est souvent le propre des Celtes. La cornemuse est ma madeleine de Proust. J’en ai une à la maison, mais mon fils est beaucoup plus doué que moi. Chaque fois que j’entends le son de cet instrument, je ressens alors une émotion intense.

Cela vous arrive-t-il d’être identifié comme breton ?

Lorsque je dis mon nom, la question ne se pose même pas. Je m’appelle Goasguen, pas Martin. Lors de mes campagnes électorales, je me suis rendu compte qu’il y avait des Bretons partout à Paris. Je ne m’attendais pas à ce que des gens m’attrapent dans la rue en me disant qu’ils voteraient pour moi parce que j’étais breton. Même les Parisiens qui ont des maisons en Bretagne viennent me parler de la Bretagne.

Lors de votre intervention au Club de Bretagne il y a dix ans, vous aviez annoncé la préparation d’une loi de décentralisation numéro 2 qui devait faire de la région un centre de décision économique, notamment en matière de transports, d’université et de culture. On sait ce qu’il est advenu.

Catastophe ! Jean-Pierre Raffarin a complètement raté son passage décentralisateur. Il a emprunté un mauvais chemin en tentant de plaider la cause philosophique de la décentralisation. Au bout du compte, il en a fait une bouillie de chat. Cela me met hors de moi lorsque j’entends dire que la France se disloquerait si elle se régionalisait. Si notre pays n’est pas capable de résister à la régionalisation, alors où va-t-on ? Pour résister à la mondialisation, il faut être le plus proche du terrain. Je crois vraiment que la Bretagne est prête pour la décentralisation. Elle est solide et l’autonomisme breton est dépassé. Je ne rencontre plus guère de gens autonomistes en Bretagne.

Pourquoi avoir appuyé la création de Diwan Paris ?

Plusieurs collègues ont failli s’étrangler lorsqu’ils m’ont vu soutenir Diwan ! J’étais alors inspecteur général de l’éducation nationale et recteur d’académie. Je ne comprends pas que l’on puisse araser de gaieté de cœur la planète de ses cultures, qu’elles soient bretonnes ou berbères. La crise d’identité française n’est pas seulement due à des gamins qui mettent le feu aux banlieues. Elle vient du plus profond de la démarche française, dans son côté totalitaire et assimilateur. La troisième république a fait beaucoup de mal en imposant à la férule la langue française dans les écoles. Je suis pour les cultures métisses et ne changerai pas d’un pouce là-dessus.

Propos recueillis à la mairie de Paris par RONAN LE FLÉCHER

entretien paru dans armor magazine de février 2006

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Ronan LE FLÉCHER est consultant en stratégie de communication et d'influence, fondateur des Dîners Celtiques, blogueur sur Twitter et Blog Breizh.
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