Dans le dossier Cimenterie qui occupe l’actualité lorientaise depuis début septembre, nous pouvons distinguer au moins 3 points de réflexion :
- un véritable déficit de démocratie locale dans la mesure où les habitants les plus concernés ont été mis devant le fait accompli ; la moindre des choses aurait été de les informer et de les consulter avant toute décision et tout vote du Conseil municipal ; cette absence de consultation et de démocratie locale peut être notée sur la plupart des grands projets de la Ville de Lorient, tant pour l’utilisation du site du Péristyle que la Base des Sous-marins , l’aménagement urbain , etc.. Le recul remarquable de la plupart des élus qui reviennent sur leurs propres votes sur le sujet de la cimenterie en est la conséquence directe. Il ne suffit plus de faire une ou deux réunions à la sauvette pour « prendre le pouls » des Lorientais : il est grand temps de les associer aux décisions y compris en les consultant par la voie du referendum local.
- un intérêt pour l’environnement à géométrie variable : dans cette histoire , nous pouvons quand même nous étonner des différences notables entre le discours officiel très « écologiste » de la mairie et sa pratique dans ce dossier où l’on constate une gêne certaine . Il est clair que l’évolution économique, sociologique et culturelle des habitants de Lorient mais aussi des communes littorales du Pays de Lorient ne permet plus l’implantation d’industries plus ou moins polluantes sans études poussées ; on ne peut d’un côté tenter de développer une politique environnementale et touristique et de l’autre continuer une politique d’accueil industriel sans restriction ou règles strictes. La question se pose non seulement pour le projet de cimenterie mais aussi pour la DCN et les boues induites ou encore l’exploitation de sable au large de Gâvres et de Groix . A vouloir jouer sur tous les tableaux, Lorient et Cap L’Orient aboutissent à une véritable contradiction que les citoyens et les associations ressentent et soulignent par leurs prises de position. Lorient et sa région ne sont plus uniquement une zone industrielle et les attentes de la population ont changé : nous pensons en conséquence que l’accueil de telle ou telle industrie ne doit plus être du simple ressort de la commune d’accueil mais doit être traité au niveau de l’agglomération de Cap l’Orient ; c’est le seul niveau pertinent pour tenter de concevoir une politique tenant compte de l’environnement, de l’économie, du tourisme, de l’industrie, de l’habitat.
- cimenterie, un dossier à revoir : tant la localisation que l’impact environnemental ou l’intérêt économique véritable nous amène à demander à ce que ce projet soit revu et corrigé . Pour la localisation , on peut s’interroger sur la pertinence du site retenu alors qu’existent des friches industrielles mieux placées au Port de Commerce ; la rotation des 90 camions par jour amène aussi à s’interroger sur l’option fer routage ; enfin , la promesse des trente emplois paraît surévaluée . Il est bien entendu hors de question de s’opposer par principe à l’implantation d’une nouvelle industrie mais , dans ce cas présent, nous demandons que le projet soit remis à plat en intégrant les nouvelles contraintes décrites ci-dessus.
Pour le Parti Breton du Pays de Lorient, Le secrétaire fédéral, A.Samson