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- Discours -
CESR : le mouvement associatif culturel breton exprime satisfactions et interrogations
Lors de l'assemblée plénière du lundi 14 mai, le représentant de Skol-Uhel ar Vro/Institut Culturel de Bretagne et Kuzul Sevenadurel Breizh/Conseil Culturel de Bretagne salue les efforts que la Région Bretagne consacre à la langue, espère les voir étendus à l'ensemble de la culture et se fait l'écho des interrogations des
Alan Monnier pour SUAV-ICB le 14/05/07 18:39

A propos des trois dossiers de l'exécutif régional concernant les langues de Bretagne – bilan de la politique linguistique, adhésion au réseau NPLD, protocole de partenariat avec Microsoft France -, le mouvement culturel breton entend souligner une nouvelle fois combien il perçoit positivement la volonté du Conseil Régional de consacrer une part conséquente d'efforts à la langue bretonne et au gallo. Comme le rappellent les Collègues de la Commission Formation, ces efforts gagneront encore en cohérence et en efficacité par une mise en « relation et des actions partagées avec tous les autres acteurs et domaines de la culture bretonne sous toutes ses formes… »

Les récents contacts avec le Conseil régional, notamment la réunion du 11 avril dernier, permettent d'envisager de nouvelles perspectives concrètes et d'être confiant quant à cette nécessaire synergie entre langues, culture et autres dimensions de la vie régionale.

Cependant et le lieu, le siège de cette assemblée à Rennes, et le moment, imposent de faire part des interrogations certaines qui voilent quelque peu l'horizon des militants associatifs bretons. En effet, sur le territoire de la Bretagne historique – qui est celui du domaine d'intervention de nos associations - une grande majorité d'électeurs et d'électrices - soit à peu près 53% et 47% mais dans une autre configuration - viennent de se prononcer dans un sens différent du reste de l'électorat lors des échéances présidentielles.

Sans chercher à quitter le terrain culturel, à contester le résultat des élections, ni à juger voire à opposer candidates et candidats, je me contenterai de rappeler quelques points sur lesquels l'aspiration d'une majorité de Bretonnes et de Bretons à un changement de politique, notamment en ce qui concerne la vie régionale, a pu se manifester tant au premier qu'au second tour : la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, l'organisation d'un référendum en vue de la réunification du territoire de la Bretagne historique, une prise de décisions au plus près du terrain et pour l'ensemble du territoire, dans l'esprit d'un service public, pour les questions concernant l'enseignement, les médias radio et télévision ou encore l'environnement pour ne parler que de ceux-ci.

Compte tenu de ce qu'impliquaient les différents programmes ou déclarations, qui d'ailleurs n'avaient jamais été aussi explicites sur certaines questions, nous n'osons envisager que ces aspirations feraient pendant cinq ans l'objet d'oubli, de tabou voire de censure.

Si nous n'entendons pas douter des compétences du nouveau Président de la République et de l'équipe avec laquelle il choisira de travailler, nous voulons une nouvelle fois interroger la volonté de l'Etat concernant la vie régionale et, au-delà, la « démocratie française » comme l'indiquait en sous-titre le célèbre ouvrage de Morvan Lebesque. Déjà, nous avons pu regretter en 2006 le rejet par l'Etat du travail préparatoire au CPER qui mentionnait explicitement la dimension culturelle, travail sur lequel s'étaient entendus le Président du Conseil Régional et la Préfète de Région. Toujours dans le cadre du Contrat de Projet, la langue bretonne a perdu sa qualité de « grande priorité » pour n'être plus l'objet que d'une convention additionnelle…

Les aspirations d'une majorité de Bretons seront-elles finalement ignorées ou bien prises en compte par Paris dans les mois, les années qui viennent ? C'est une question qui ne peut laisser indifférente notre assemblée…

Lorsqu'il s'est agi de proposer une modification de l'article 2 de la Constitution, les Députés de Droite comme de Gauche qui ont fait les propositions d'amendement ont tenté de faire reconnaître l'existence de la langue bretonne comme langue de la République. Cette modification ne fut pas acceptée, on le sait.

Mais aujourd'hui, pour s'être exprimé différemment de leurs concitoyens, les Bretons seront-ils exclus de la République par le jeu de ce que Claude Champaud a jadis qualifié de « séparisianisme » - à savoir un « séparatisme parisien » qui ignore la dimension régionale ?

Etre « ensemble » pour reprendre un slogan entendu ces dernières semaines devrait-il conduire à se renoncer soi-même au point de se nier ou bien, au contraire, peut-on envisager de vivre, comme le propose la devise européenne, « l'unité dans la diversité » ?

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