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Alan Stivell à Saint-Herblain.
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Alan Stivell à Saint-Herblain. 'Ar Voraerion' a capella. Paroles de Yann Bêr Kalloc'h, poète de Groix, mort très jeune à la guerre de 14...
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Sa dernière harpe en date. Un prototype de sa conception. La plus 'high tech' qu'il ait jamais possédée.
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Des musiciens d'Alan Stivell cornemuse et clavier.
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Alan adore descendre dans le public, pour danser ou chanter. Ici pour la Suite sud armoricaine.
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Le public ovationne Alan Stivell.
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La harpe de Gabrielle dédicacée par Alan Stivell.
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La harpe de Gabrielle dédicacée par Alan, gros plan.
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Alan Stivell et Gabrielle.
- Reportage -
Celtomania : concert d'Alan Stivell à Saint Herblain, un voyage enchanteur en Celtie
Raconter un concert de Alan Stivell ? Impossible, tant la richesse de son répertoire est grande, tant sa créativité est immense, tant les styles, harmonies et arrangements sont variés. Oui, nous avons fait un grand et beau voyage en Celtie samedi dernier à La Carrière de Saint Herblain. « La Celtie, c'est ma vie, ma passion » dit Alan Stivell en référence au Festival Celtomania qui l'a invité....
Par Maryvonne Cadiou pour ABP le 2/11/07 8:50

Nous avons fait un grand et beau voyage musical en Celtie samedi dernier.

Raconter un concert de Alan Stivell ? Impossible, tant la richesse de son répertoire est grande, tant sa créativité est immense, tant les styles, harmonies et arrangements sont variés. Oui, nous avons fait un grand et beau voyage en Celtie samedi dernier à La Carrière de Saint Herblain. « La Celtie, c'est ma vie, ma passion » dit Alan Stivell en référence au Festival Celtomania qui l'a invité.

Il alternera des morceaux de nombre de ses disques anciens et récents, Au delà des mots, Reflets, E Langonned, Renaissance de la Harpe celtique, Chemins de Terre, Again, Explore, Tir Na N-Óg ou la Symphonie celtique, Olympia 1972, et la surprise finale, même si le public la souhaitait, fut...

Il présente ses musiciens : Gaëtan Grandjean aux guitares, Marcus Camus : batterie, percus et machines, Guillaume Saint James : claviers et saxo, Anthony Masselin : cornemuse écossaise et pib-uilleann.

L'introduction au concert peut sonner comme des essais – Alan précisera plus tard à ABP que « c'est un morceau dans lequel nous improvisons afin de vérifier accords, retours, mix, son, créant en même temps un ‹ Objet musical non-identifié ›, une atmosphère proche de ‹ l'Ambient music ›. » Ensuite, La Celtie et l'Infini et Harpe Atlantique peuvent surprendre encore, dérouter même, qui ne connaît l'évolution et la recherche permanente de Alan Stivell.

Il nous confie son plaisir d'être ici, salue « l'équipe extraordinaire des Bretons qui font vivre la Loire-Atlantique en Bretagne» (applaudissements), il revient sur « les lois de Vichy » qu'il qualifie d' « obsolètes, elles qui ont séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne » . Très applaudi encore.

Il chante alors Brian Boru en gaélique-breton-français, la chanson qu'il a « composée pour la paix en Irlande du Nord » , Dihan e Bro-Ulad ha ba kêr Dulenn, undedan tiegezh unded an dud-man... ou encore Dans les yeux des enfants, oublié cet enfer, enfin venue la paix en Ulster...

« La Bretagne est un carrefour entre la France et les Pays celtiques, orientée vers le large, vers le reste du monde, où l'on entend les bombardes arabes, les gammes chinoises et andalouses... » . Pour Marig ar Pollanton il s'écarte dans l'ombre lors du remarquable solo de saxo de Guillaume. Ar Voraerion de Yann Bêr Kalloc'h l'amène en bas de la scène, seul et a cappella, au plus près de son public.

Après Ys et Kimiad (qui ne connaît : Ma c'halon a zo frailhet... ?), Alan déclare « Ma harpe a été construite par des Nantais » . Applaudissements du public, sensibilisé. « J'ai commencé à 9 ans, quelle joie de voir tout ce monde qui en joue maintenant » . Passage au rythme irlandais. Puis à Explore, de 2006, avec ses vingt domaines, de « Exploration, Deuil, Consolation... à ...Ghettos, Tous les torts, Explore » en allant écouter les « Druides, Arrée, Armor, Vie et mort » . Marcus, le batteur, réussit à créer l'illusion du bruit de l'eau qui coule.
Après un chant sur la mort d'une mère (sa mère ?), il annonce simplement Pour Marie José, un chant d'amour à sa femme. Car Alan est aussi poète.

La suite gavotte Menez – ton kentañ, montagne ou pourlet, très 'jazzy' – se termine en apothéose avec, pour ton doubl, la gavotte finale de sa Symphonie celtique Gouel Hollvedel, applaudie dès qu'Alan l'annonce. Pourtant, le public est encore assis ! Quelques impatients regardent à droite, à gauche, au fond de la salle... Isolés dans leur désir de danser, ils n'osent se lever.

Avant la dernière partie, Alan remercie les techniciens, l'équipe de la salle de La Carrière et les membres organisateurs de Celtomania. Il annonce un « an dro - kas abarh avec un passage d'an dro - hanter dro » - une combinaison de pas bien connue dans les festoù noz - et invite les danseurs à participer. La salle, vaste et de plain pied, s'y prête bien. Pourtant encore aucun danseur... Ma voisine, venue de Brocéliande, trépigne... Après un solo de Guillaume au saxo, puis de Marcus à la batterie, Alan sonne à la bombarde l'appel à la danse et attaque la Suite sudarmoricaine.
Enfin ! Une petite chaîne se forme dans l'allée centrale, non loin de la scène, à l'initiative d'un couple ‹d'un certain âge›, puis s'allonge... Alan descend alors et, s'il ne se place pas dans la chaîne comme il l'a souvent fait (voir la pochette de E Dulenn), il tend le micro aux danseurs pour un renfort dans les Tralala la leno, ce qui est très apprécié. L'an dro E pardon Speiet e oan bet, ur plac'h yaouank am eus kavet... se prolonge ; à la fin la salle, debout, lui fait un triomphe.

Rappel pour une Suite irlandaise. Le public chante l'air reconnu, s'essaie aux pas de jig ou simplement saute sur place. Dans le fond de la salle, des jeunes dansent le cercle circassien, version cortège, apparue dans les festoù noz après la version cercle.

Le deuxième rappel est Tri martolod attendu et désiré, qui est de tous les concerts d'Alan, accompagné par le public en voix et en joie.

Au raz de la scène, Antoine mange Alan des yeux depuis un moment. « Il étudie la harpe classique au Conservatoire de Nantes » précise sa maman. « Maintenant, à 12 ans, il est dans la grande section et a pu choisir de se spécialiser en harpe celtique. » Antoine explique « Je connaissais la musique d'Alan Stivell par les 33 tours et les CD de mes parents, mais ce n'est pas cela qui a orienté mon goût pour la harpe. C'est la première fois que je vois Alan Stivell sur scène. » Et « Comment j'ai trouvé le concert ? Vachement bien ! »

Certains s'attardent près de la sono où l'on commence à démonter : l'équipe technique et administrative d'Alan comprend 10 personnes avec les musiciens. Pour l'accompagnement-lumières - remarquable - ce sont les techniciens attachés à la salle qui ont œuvré, et pour le son, ceux d'Alan.
On se retrouve au bar. Marion, 8 ans prend justement un jus de fruit. Elle vient de l'Essonne, débarqua du train en soirée, pour les vacances scolaires chez sa tante. C'est son premier concert breton « ...mais j'irai à d'autres ! C'est super ! J'ai quand même préféré la deuxième partie, et j'ai dansé ! » . Des étoiles dans les yeux !

Marie José présente les disques de son mari sur une table. Elle accepte de parler d'Alan et de ses harpes. « Celle de ce soir, sa dernière en date, est le résultat d'un travail commun entre Alan et ‹Camac› sur un prototype resté unique à ce jour. La Camac, dont le directeur est Jakez François, est installée à Mouzeil, à 30 km au nord-est de Nantes » . Elle poursuit « Alan a une autre harpe en projet. C'est lui qui la dessine, détermine les positions des cordes. Il aura des clés de guitare pour les accorder, et... beaucoup d'électronique... Le projet ne se fait pas avec Camac, Alan pourra vous en parler l'année prochaine. »

Alan rejoint alors son public au bar-salon, salue, serre des mains, signe quelques disques... Nous revenons de Celtie et il est ici, parmi nous, comme avec des copains, en toute simplicité. Il est un IMMENSE artiste et pas un signe de 'grosse tête' ni de déformation 'show biz'. Les Bretons apprécient cette gentillesse et cette disponibilité de leurs artistes.

Gabriele et Wolfgang, un couple d'Autrichiens, sont venus de Vienne pour le concert. « Nous avons une maison au Croisic et nous y venons le plus souvent possible. Nous y avons des amis, Gérard Simon et Anny Maurussane, qui ont écrit un livre sur Alan Stivell. Nous sommes devenus des ‹Bretons de cœur›. Mon mari est un inconditionnel d'Alan depuis 30 ans et nous allons à presque tous ses concerts, même par avion parfois ! J'ai commencé des cours de gaélique et, depuis 6 mois, j'étudie la harpe. Je voudrais bien qu'il me dédicace ma toute nouvelle harpe celtique ! » Ce qu'Alan acceptera très volontiers.

Comme il accepte aussi de répondre à ABP :

[ABP] Vous ne portez plus votre grand triskell ?
[A. S.] « J'ai contribué à rendre le triskell populaire, c'est vrai. Maintenant les gens le connaissent, alors c'est devenu moins nécessaire de le porter. Toutefois, il apparaît souvent en fond de décor lumineux lors de mes concerts.»

[ABP] Les répétitions avec vos musiciens ?
[A. S.] « Nous répétons dans mon ‹home-studio›, près de Rennes. »

[ABP] La composition, les arrangements, est-ce vous ? Ou bien vos musiciens y contribuent-ils ?
[A. S.] « Nous ne formons pas un groupe, les musiciens jouent ma musique mais ils apportent leurs talents, leurs sons et je leur laisse quelquefois des plages d'improvisation. J'ai toujours procédé ainsi, ce qui a, je crois, permis une cohérence et une continuité. Nous avons par ailleurs de très bons rapports d'amitié » .

[ABP] Voudriez-vous parler un peu de vos influences ? Y a-t-il une part d'improvisation sur scène ?
[A. S.] « Dans la suite gavotte ‹Menez› de ce soir, par exemple, à partir de la base gavotte, je m'évade dans beaucoup de directions, comme jazz-blues, gaéliques, voire plus ou moins bulgares. »
[ABP] Merci Alan !
Ce fut bref, mais précis et il fallait bien le laisser rejoindre des amis et les organisateurs.

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Pour en savoir plus :

— Son actualité, qu'il a fait passer à ABP un peu plus tard :

¤ Six rééditions en djpacks remasterisés "pour un son plus pur et puissant et une présentation plus claire" : Terre des Vivants (1981), Legend (1983), The Mist of Avalon (1991), 1 Douar (1998), Back to Breizh (2000), Au-delà des mots (2002), chez Keltia III-Harmonia Mundi, dès la première semaine de novembre.
¤ Ses prochains concerts hors Bretagne :
- En Poitou : à Chauvigny, le 9 novembre ;
- En Île de France : aux Ulis, le 16 novembre et à Chaville, le 17 novembre, dans le cadre de la Cinquième biennale de la gravure de Chaville : Gravures d'Armor en Argoat.
Son violoniste Loumi Seveno fera partie de cette tournée.

— Sur Internet :

(voir le site) officiel d'Alan Stivell, avec le blog et le forum.

(voir le site) du forum d'Alan Stivell. Par exemple, ici, la page de Gabriele.

(voir le site) Harpographie, bilingue, très bien documenté, à découvrir, créé par deux fans inconditionnels d'Alan, devenus ‹Bretons de cœur› grâce à ses disques (vinyls) dans les années 70.

(voir le site) pour la harpe d'Alan Stivell par Jakez François.

— Sur papier :

On pourra lire aussi son texte Mon combat pour la musique bretonne qu'il a présenté au Colloque de l'Institut Culturel de Bretagne : Bretagne est Musique, le point sur 50 ans de renouveau, Châteaubriant, 25 septembre 2004, édition ICB, 2006, p. 64-69.

Maryvonne Cadiou / ABP

Cet article a fait l'objet de 6546 lectures.
Correspondante ABP depuis février 2007.
[ Voir tous les articles de de Maryvonne Cadiou]
Vos 1 commentaires
Gwenaelle Pelliet Le Mardi 16 juillet 2013 01:18
Continue Alan, on t'aime, tu as été super au concert de Bénodet, juillet 2013 avec ton Triskell du début des années 70 ; bien vu aussi l'évocation de ta rencontre avec Daniel Le B(as à Bénodet alors que vous ne vous appeliez pas encore Stivell et Dan ar Braz.
Félicitations et rendez-vous pour d'autres concerts avec des émotions fortes.
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