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- Chronique -
C'est surtout à Cherbourg et en Australie que l'on construira les sous-marins : retour sur certains contrats d'armements

Nous devons rester prudents suite à l'annonce par le gouvernement d'un super contrat obtenu par la DCNS pour construire pour l'Australie douze sous-marins de type océanique. D'abord les sous-marins ne seront pas construits en Bretagne mais à Cherbourg et en Australie.

Philippe Argouarch pour ABP le 27/04/16 11:00

Nous devons rester prudents suite à l'annonce par le gouvernement d'un super contrat obtenu par la DCNS pour construire pour l'Australie douze sous-marins de type océanique. D'abord les sous-marins ne seront pas construits en Bretagne mais en Australie. Les sous-marins français sont conçus à Cherbourg et à l'arsenal d'Indret en Loire-Atlantique pour les systèmes de propulsion, il sont construits à Cherbourg, et leur maintenance se fait à Brest, du moins pour les sous-marins nucléaires lanceurs de missiles à tête nucléaire (SNLE). Par contre, une partie de l'électronique embarquée vient de Thalès à Brest et Thalès bénéficiera de ce contrat et sans doute d'autres sous-traitants basés en Bretagne.

Ensuite, une grande partie de la logistique, de la formation, de la technologie et même de la maintenance sera transférée en Australie. Il s'agit sans doute du plus grand transfert de technologie de tous les temps dans la mesure où l'on est en droit de se demander si un sous-marin de ce type (le type barracuda) peut être transformé ultérieurement en sous-marin qui lance des missiles nucléaires même si l'Australie a choisi la propulsion diesel et un armement de missiles de croisières américains, les fameux Tomahawk. A noter que Cherbourg a déjà une commande de six de ces sous-marins pour la marine nationale, mais eux, à propulsion nucléaire. La DCNS à Cherbourg devra embaucher massivement, et oui, bon nombre de Bretons iront travailler à Cherbourg comme ils l'ont fait dans le passé pour le Havre. À court terme, il y aura des créations d'emplois... mais à long terme c'est une autre histoire. Quand il y a transfert de technologies, il y a aussi transfert d'emplois...

Sans vouloir être rabat-joie, ces contrats impliquant des sommes énormes sont très souvent le lieu de barbouzeries liées à toutes sortes de commissions et attributions. On rappellera le meurtre d'André Rigault sur lequel ABP à enquêté et qui est resté à ce jour non élucidé. André Rigault, un très bon mathématicien breton, travaillait justement à Indret sur une technologie cruciale, voire vitale pour un sous-marinier, la propulsion silencieuse de ces sous-marins à longue durée de plongée par des moteurs sans prise d'air ou MESMA. Une technologie où la France aurait une pointe d'avance et quelques secrets de fabrication qui aurait coûté la vie à André. (voir le site) La France a déjà vendu trois de ces sous-marins de type océanique au Pakistan, avec aussi transfert de technologie. Elle en a vendu aussi au Chili et à la Malaisie. On se souvient à ce sujet de l'attentat de Karachi dans lequel onze ingénieurs et techniciens français venant de Cherbourg, ont trouvé la mort dans un attentat à la bombe alors qu'ils se trouvaient en mission au Pakistan, attentat, qui, pour beaucoup d'observateurs, fut juste un règlement de compte entre dignitaires pakistanais et responsables français.

Certes l'Australie n'est pas le Pakistan, mais ce contrat devra être très bien encadré même si le Ministre de la défense, M. Jean-Yves Le Drian, a une très longue expérience dans les négociations de ce type, et pas seulement la vente de Mistral, puisqu'il était déjà impliqué dans les négociations de vente de frégates construites à Lorient pour Taiwan en 1991. Des négociations classées secret-défense depuis.

Mise à jour le 2 mai 2016 : Un seul sous-marin serait construit à Cherbourg et encore l'Australie n'a pas encore accepté. Pour l'Australie il s'agit de créer 4000 emplois à Adélaïde, la capitale d'un état avec 7,7% de chômage.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 4 commentaires
  Jacques
  le Mercredi 27 avril 2016 14:31
Très bonne analyse.
Juste un point à noter :
Contrairement à ce qui est écrit un sous-marin de type Barracuda ne peut pas être transformé en SNLE (Sous-Marin Nucléaire Lanceur d'Engin).
Un SNLE est un sous-marin contenant des engins "balistiques", c'est à dire des fusées quittant le bateau en immersion faible, jaillissant hors de l'eau pour prendre son envol vers l'espace pour lui permettre d'obtenir une portée de l'ordre de 5 à 10000km. La charge est composé d'ogives (de petites capsules spatiales) contenant une arme nucléaire.
Ces navires n'ont pas vocation à participer à un conflit, à moins d'un suicide des protagonistes.
Par contre, le Barracuda comme le nouveau sous-marin australien sont des sous-marins d'attaque. Ces bateaux sont fait pour combattre, par des torpilles (contre les autres sous-marins et navires de surface) et des missiles anti-navires, mais aussi et de plus en plus par des missiles de croisières.
Le missile de croisière est un petit avion sans pilote, ayant la forme d'une torpille propulsé par un réacteur. Sa portée est d'environ 2000km. Il possède une charge unique, qui peut-être de différentes natures (généralement classique pour attaquer une cible de grande valeur, ou nucléaire).
Ils sont lancés classiquement par les tubes lance-torpilles, mais sur les nouveaux sous-marins des tubes verticaux sont installés pour éviter qu'un missile de croisière ne prenne la place d'une torpille tout en permettant d'accélérer la cadence des tirs (les missiles de croisières étant généralement tiré en groupe).
Un sous-marin d'attaque équipé de missiles de croisière est donc une menace majeure, car très peu détectable, capable de frapper au coeur d'un pays ou même d'un continent avec une charge, certes classique mais pouvant aussi être d'une autre nature.
Du fait, un petit pays équipé d'un simple sous-marin peut frapper un gros pays très loin dans les terres, ce qui lui serait pratiquement impossible à faire avec un raid aérien.
Les sous-marins américains et russes sont équipés réciproquement de missiles de croisières de type tomahawk et Kalibr. Ils ont été largement utilisé dans les derniers conflits.
Les sous-marins algériens (classique de type Kilo) sont équipés de missiles Kalibr (officiellement en version anti-navire et export avec une portée limitée à 200km).
La France développe le missile "Scalp" en version sous-marine, mais ce dernier n'en est qu'à ses essais! (retard typique des Européens en matière d'armement).
Les Australiens voulaient de nouveaux bateaux avec une capacité d'autonomie, capable de tenir face à la marine chinoise (en plein développement qualitatif de très bon niveau), les sous-marins class "Colins" actuels ayant eu des débuts catastrophiques et étant limités opérationnellement par leur petite taille peu compatible des étendues océaniques du Pacifique, donc l'exemple de ce qu'il ne fallait pas renouveler.
(A noter que les Américains ont modifié 4 SNLE, de class Ohio pour embarquer chacun 154 missiles de croisières à la place des 18 missiles balistiques. Ce ne sont donc plus des SNLE, mais des SNA de très grande dimension. L'un de ces 4 a été utilisé pour tirer sur la Libye).
Reste que vendre des sous-marins en transfert de technologie, ce n'est pas cela qui va bouleverser une économie...! Ca fait surtout vendre des journaux!
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  spered dieub
  le Jeudi 28 avril 2016 09:42
Je constate que Jacques a beaucoup de compétences dans ce domaine .Maintenant Si Le Drian,en récompense , n'exige pas le retour du pays nantais en Bretagne ,on pourra définitivement douter de sa sensibilité à la cause bretonne .Par ailleurs on ne connait pas tous les dessous des cartes de ce marché .,On peut se poser des questions sur un éventuel troc de denrées alimentaires en échange ,ce qui pourrait porter aussi préjudice à l'agriculture bretonne
/www.lepoint.fr/economie/contrat-dcns-le-nouveau-gros-coup-de-le-drian-26-04-2016-2035149_28.php
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  Léon-Paul Creton
  le Jeudi 28 avril 2016 16:25
Tout comme éoliennes, hydroliennes qui seront implantées et « exploitées » par des groupes étrangers, avec très peu de retombées pour la Bretagne, il en sera de même pour ces sous-marins.
De plus, comme l’écrit spered dieub, les dessous des accords passé ne sont pas connus…Peut-être également ne pas oublier Variscan Mines, aux capitaux australiens, qui veut fureter et creuser en Bretagne (à suivre)…
Et pendant ce temps pour prolonger l’info De Philippe Argouarch sur le vagabondage du musée PINAULT, je dirai que chez nous plusieurs milliardaires préfèrent le placement dans « l’art placement fructueux », le placement charentaise et artistique,c’est tellement franchouillard !
Contrairement par exemple à un Elon MUSK qui a créé Paypal, qui a investi quelques milliards dans Tesla Motor qu’il revendra ensuite pour créer SpaceX pour un projet de conquête de l’espace et de ses débouchés futurs. Qui dès maintenant aussi obtient de la NASA le marché du fret ^pour alimenter la station spatiale internationale ISS. Et ce n’est pas fini… Cela au moins profite aux USA!
BOLLORE au moins apporte un peu à la Bretagne.. Un peu…
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  eric c
  le Jeudi 28 avril 2016 18:22
"Les sous-marins français sont conçus à l'arsenal d'Indret en Loire-Atlantique"
faux le site d'Indret participe aux études et à la fabrication des mats et de l'appareil propulsif sur les sous marins mais les études d'emménagement et de coque sont réalisés sur le site de Cherbourg site historique du groupe qui a depuis plus de 100 ans construits des sous marins.
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