Il y a bientôt six ans, le 15 janvier 2004, coulait le Bugaled Breizh au large de la Cornouaille britannique. Ce drame de la mer faisait cinq morts, probablement tués par un sous-marin en exercice.
Les familles des marins ne connaissent toujours pas aujourd'hui les circonstances de la disparition des leurs. Un long combat qui témoigne du mal de l'Etat français et des autres états participant aux exercices Thursday War et Aswex 04, à reconnaître la faute commise, a été mené toutes ces années et risque de trouver son épilogue le 27 novembre 2009, si la cour d'appel de Rennes décide de clore le dossier.
Sans revenir sur le détail , on peut dire que plusieurs faits marquant vont dans le sens de la force qualifiée d'exogène qui ne peut être qu'un sous-marin.
- Le patron du chalutier appelle à la VHF et dit '' je chavire'' : on chavire par le côté, parce qu'il y a un déséquilibre important dans la traction des funes. - La rapidité avec laquelle le Bugaled Breizh est envoyé par le fond, moins d'une minute. - La présence immédiate d'un sous marin sur les lieux - La météo clémente (force 4 à 5) correspondant à une jolie brise. - Les fonds sableux : si il y avait eu croche le chalutier se serait arrêté progressivement. - L'enfoncement important de la coque du chalutier du à la rapidité de l'augmentation de la pression sur celle-ci. - La présence de traces de titane sur la fune babord - Les incohérences des positions des sous-marins , notamment celle du Dolfin (Hollandais) mais aussi du Turbulent (Britannique). - La panne des magnétophones du Cross Gris Nez
On ne peut évidemment pas s'empêcher de rapprocher cette affaire de celle du chalutier La Jonque coulé en 1997 dans des circonstances aussi mystérieuses. Là encore l'Etat français a utilisé le secret d'état et diverses manœuvres de falsification de preuves pour empêcher les familles des marins tués de connaître la vérité.
Le ministre actuel de la défense, Hervé Morin, en réponse a une demande de quarante élus bretons doit lors d'une rencontre ''tout mettre sur la table''. Le patron du Nouveau Centre, on peut le supposer, ne pourra donner aux élus que les réponses qu'ils connaissent déjà. La levée du secret défense, si elle était en son pouvoir permettrait de connaître les positions des sous-marins français uniquement
Le 27 novembre 2009, la Cour d'appel de Rennes rendra sa décision sur la poursuite de l'enquête. Il s'agira alors de savoir si le sous-marin nucléaire britannique ''Turbulent'' est rentré pour réparation après avoir engagé la fune babord du Bugaled Breizh. Mais pour cela les juges en charge du dossier doivent demander la levée des secrets d'état de trois pays européens, la France, le Royaume Uni et les Pays Bas.
Le Parti Breton soutient les familles du Bugaled Breizh dans leur recherche de la vérité. Au-delà de la vérité due aux familles, il s'agit aussi d'un combat pour la transparence de l'information et plus encore pour la sécurité des marins.
Pour le Parti Breton,
Herve Le Gwenn
Commission Mer
contact : 06 15 99 50 82