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- Communiqué de presse -
Brezhoneg e SNCF
Du breton à la SNCF Ai 'ta !, Collectif trégorrois pour la défense de la langue bretonne, annonce qu'une campagne va démarrer prochainement dont l'objectif sera de rendre bilingue les gares du Tregor, avec l'espoir de voir se généraliser le bilinguisme dans les gares de Bretagne. Suite au refus qui
pour Ai'ta ! le 8/10/05 12:58

Du breton à la SNCF

Ai 'ta !, Collectif trégorrois pour la défense de la langue bretonne, annonce qu'une campagne va démarrer prochainement dont l'objectif sera de rendre bilingue les gares du Tregor, avec l'espoir de voir se généraliser le bilinguisme dans les gares de Bretagne. Suite au refus qui nous a été opposé par la Direction Régionale de la SNCF après notre demande d'entrevue, nous sommes déterminés à faire évoluer la position de la SNCF par des actions répétées, pour lesquelles nous souhaitons la participation du plus grand nombre.

A la légalité derrière laquelle se retranche le Directeur régional de la SNCF, nous opposons la légitimité de notre combat : celui du sauvetage d'une langue marginalisée à tous les niveaux de la société. C'est à nous tous de se mobiliser pour une lutte qui s'inscrit dans une démarche plus générale de respect de nos droits linguistiques, notamment celui de pouvoir utiliser notre dans les lieux publics.

Brezhoneg en SNCF

Ai 'ta !, strollad Tregeriz a-benn difenn ar brezhoneg, a embann e vo kroget prestig gant ur stourm a-benn divyezhekaat tier-gar Bro-Dreger, hag emichañs e vo heuliet gant an tier-gar all e Breizh. Nac'het en deus Renerezh Rannvro an SNCF lakaat un emgav ganeomp, setu emaomp o vont bremañ da lakaat an SNCF da blegañ oc'h ober degouezhioù ingal. Hag aze e fell deomp e vefe ar muiañ ar gwellañ a dud o sikour ac'hanomp.

Diouzh al lezennoù 'h a Rener SNCF Breizh, ni 'h a diouzh ar reizh : saveteiñ ur yezh lakaet a-gostez er gevredigezh. Deomp-ni holl eo da gemer perzh er stourm-se, a zo hini hor gwirioù yezh.

Voici la deuxième lettre que nous avons envoyé à la Direction Régionale de la SNCF :

le 14 septembre 2005

Mmes et Mrs les responsables locaux (Tregor - Côtes d'Armor) et régionaux (Bretagne) de la SNCF,

N'ayant reçu aucune réponse de votre part suite à notre courrier du 18 août, nous vous réitérons par la présente notre souhait de vous rencontrer dans les plus brefs délais, afin de discuter d'un plan de bilinguisation des gares de Gwengamp, Plouared et Lannuon .

Je rappelle que notre collectif Ai 'ta ! s'est créé dans le Tregor il y a quelques mois autour de jeunes motivés par la défense de la langue bretonne, dont nous sommes locuteurs pour la plupart. Un de nos objectifs vise au développement du bilinguisme dans le domaine public. Nous sommes apolitiques et non-violents.

En 2002, l'UNESCO classait la langue bretonne parmi les langues "en danger sérieux d'extinction". Le fait est que l'usage social du breton est en chute libre, et ce ne sont pas les 2% d'élèves scolarisés en breton actuellement qui inverseront cette tendance à court et moyen terme. La Région Bretagne a pris conscience de l'urgence en élaborant un plan de sauvegarde des langues de Bretagne en fin d'année dernière, qui énonce notamment que "la langue bretonne ne doit pas être limitée à une langue apprise à l'école. Sa présence à tous les niveaux de la vie sociale doit être assurée".

Nous, bretonnants et non-bretonnants d' Ai 'ta !, estimons important que la SNCF, en tant que service public, réponde aux attentes qui sont les nôtres en terme d'accueil bilingue et sorte notre langue d'une marginalisation de plus en plus intolérable. L'intérêt est commun : le nôtre est bien compris, le vôtre réside dans l'image que renvoie la SNCF, c'est à dire un service public de transport qui prend en compte ses usagers.

Ne doutez pas de notre détermination. Nous sommes résolus à faire respecter nos droits linguistiques, qui sont énoncés dans de nombreux textes internationaux (Charte européenne des langues régionales ou minoritaires 1992 ; Pacte relatif aux droits civils et politiques adopté par l'Assemblée Générale de l'ONU le 16 décembre 1966 ; Convention des Nations Unies consacrée aux droits de l'enfant 1990). En cas de non-coopération de votre part, les gares du Tregor deviendront le théâtre d'une campagne que nous mènerons sur le modèle de ce que font les Basques du mouvement Demo depuis 5 ans dans les gares d'Euskadi.

En attente de votre réponse, veuillez recevoir nos salutations distinguées.

Et la cinglante réponse du Directeur Régional :

RENNES LE 26 septembre 2005-10-02

Monsieur,

J'ai bien reçu votre courrier du 18 août 2005, dans lequel au nom du collectif Ai'ta ! vous sollicitez une entrevue pour étudier la façon de faire avancer le bilinguisme en Bretagne, et plus particulièrement dans les Côtes d'Armor.

D'un point de vue juridique, l'article 2 de la Constitution française précise que "la langue de la République est le français". Le Conseil d'Etat comme le Conseil Constitutionnel considèrent que l'usage du français s'impose aux personnes de droit public et de droit privé dans l'exercice d'une mission de service public, ainsi qu'aux usagers dans leurs relations avec les administrations et services publics.

De plus, la loi du 4 août 1994 (dite Loi Toubon) dispose dans son article 3 que "toute inscription ou annonce apposée ou faite sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en commun et destinée à l'information du public doit être rédigée en français".

Par ailleurs, une Charte européenne a certes été signée par la France le 7 mai 1999, qui reconnaît à chaque personne "un droit imprescriptible de pratique [sic] une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique". Cette charte n'a toutefois pas été ratifiée car elle a été soumise au Conseil Constitutionnel qui a rendu en juin 1999 une décision défavorable. En effet, le Conseil a considéré que la Charte "en ce qu'elle confère des droits spécifiques à des groupes" de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l'intérieur de "territoires" dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d'indivisibilité" de la République, d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français". Le Conseil a estimé que les dispositions de la Charte étaient contraires à la Constitution. Il résulte de cette analyse que la SNCF est uniquement tenue d'utiliser la langue française dans ses relations avec ses clients.

Au-delà de ces textes réglementaires, les coûts de mise en œuvre pour garantir un service homogène (formation du personnel notamment) seraient conséquents. En tout état de cause, une telle démarche devrait répondre à une demande du Conseil Régional de Bretagne, Autorité Organisatrice des transports régionaux. A ce jour, la SNCF n'a pas été sollicitée dans ce sens par le Conseil Régional.

Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, il ne nous est pas possible de donner une suite favorable à votre demande.

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de ma considération distinguée.

Jean-Philippe DUPONT Directeur

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Collectif pour la défense du breton, Ai ’ta ! (allez !) a été créé en mars 2005 par une dizaine de jeunes. Le collectif est maintenant composé d’une centaine de jeunes bretonnants et non-bretonnants à travers la Bretagne, dont le dénominateur commun est l’envie d’agir concrètement pour la langue bretonne, que nous estimons en réel danger au vu de la chute de son usage social.
Ai ’ta ! est un groupe de pression non-violent qui n’est affilié à aucun parti politique. Nous nous inscrivons clairement dans le mouvement de la désobéissance civile ("acte politique qui oppose la légitimité à la légalité").
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