"Baleadenn etre ar mor hag an douar". Balade entre terre et mer, exposition des peintres d'Armor lux à Nantes
En prélude à la onzième édition de la Saint Yves / Gouel Erwan, le Conseil général accueille cette exposition à l'Hôtel du département.
Une soixantaine d'invités pour une soixantaine de toiles. Mais avant le début de la réception officielle, Jean-Guy Le Floc'h, le p-d g. d'Armor lux, un des sponsors de la Saint Yves / Gouel Erwan, a répondu à quelques questions de la presse.
« C'est la première fois que ces tableaux se trouvent ainsi tous réunis, aussi près les uns des autres, dans un vrai ensemble, par thème et par peintre ».
« Habituellement, ils sont dans l'usine, répartis dans les ateliers, le magasin, les bureaux et le show room, la galerie d'exposition des vêtements. »
« Ceci a pu se faire grâce à Claudie Poirier (1) qui a visité l'usine en juin dernier et en a eu l'idée. L'été prochain, ils seront tous exposés dans l'usine même, dans les salles accessibles au public. Nous en ferons l'annonce. »
« Ce sont des commandes à des artistes, voisins, amis, des Cornouaillais pour la plupart. Ils peignent l'usine ou son environnement direct : Quimper, la mer, la Bretagne, les pêcheurs, les gens du coin. Par exemple, dans cette salle autour de nous, René Quéré, qui a peint Locronan, a aussi peint Porz Poullan (2), en 1938 et à la fin de la guerre. Ces tableaux sont pour certains des témoignages du changement de l'environnement, des paysages au cours des années, pour d'autres, des reportages sur l'usine. »
« Quatre cents personnes travaillent à Quimper. Quand une opératrice en confection se reconnaît sur une toile, cela lui fait plaisir, elle est même flattée. »
« Ces tableaux sont des valeurs sûres, ils ont plus de portée, plus de pérennité dans ce monde un peu volatile que... des photos de mode. »
Tour de l'exposition avec les remarquables commentaires de Claudie Poirier qui nous permet de comprendre, ressentir les peintres et leurs sujets et ne nous laisse pas seulement regarder des tableaux... Mais avant, elle explique « Je ne suis pas critique d'art. C'est Jules Paressant (3) qui m'a initiée à la peinture. J'ai appris beaucoup grâce à lui, puis par moi-même. En juin dernier, dans l'usine de Jean-Guy Le Floc'h, j'ai eu un déclic devant tous ces tableaux, et voilà ! »
— Yann-Ber Le Bihan, président de l'association Fest Yves / Gouel Erwan, souligne que la Saint Yves s'étend de plus en plus dans le monde.
— Jean-Guy Le Floc'h remercie les scénaristes qui se sont prêté(e)s au jeu du reportage (les salarié(e)s des ateliers), le personnel du Conseil général pour avoir réalisé une si belle installation « cela donne idée et envie de la reproduire... », Claudie pour « sa capacité à raconter les peintres », Patrick Mareschal pour avoir permis, « par son élan, de présenter cette rencontre peintres-entreprise. »
— Patrick Mareschal, président du Conseil général de Loire-Atlantique, s'associe aux compliments de Jean-Guy Le Floc'h à Claudie Poirier. « Je suis attaché à la culture et à l'identité bretonne. Ce sentiment est partagé par beaucoup au Conseil général et par la population de Loire-Atlantique. Depuis onze ans la Fest Yves existe. C'était d'abord une fête de quartier à Nantes. Elle s'est étendue à toute la Bretagne et dans les grandes villes des cinq continents. »
« Au Conseil général, nous avons une double volonté. Notre collectivité n'est pas seulement gestionnaire du service public, mais elle est gérée par les citoyens. C'est un lieu où l'identité culturelle bretonne peut s'exprimer. De plus, étant la propriété de tous les citoyens de Loire-Atlantique, il n'est pas fermé ou réservé. Il accueille une succession d'expositions, comme Libertés récemment, la prochaine sera sur mai 68 à Nantes, pour le quarantième anniversaire et permettra la transmission, la compréhension des événements passés. Je remercie mes collaborateurs, passionnés. Nous vous prêtons les murs, qui sont les vôtres. »
Christian Sanséau, le seul peintre qui a pu se rendre à Nantes, habite sur la rive droite de la rivière d'Etel. Il peint au couteau. Sa signature est un chien noir Ki du, le nom de ses chiens depuis son enfance. Il expose en ce moment à Nantes, à la galerie Art Espace, dont il a extrait 3 toiles pour l'événement Saint Yves au Conseil général. « J'ai un énorme travail en chantier, un reportage sur le football. C'est une commande de plus de 80 toiles pour le football club de Lorient (4). J'en ai réalisé 50. L'exposition de ces toiles sera itinérante et elles seront aussi présentées chez Armor lux. » [NdABP : du 25 avril au 4 mai prochains].
21 photos, biographie et carrière des peintres en [PDF1].
Les artistes voudront bien excuser la mauvaise qualité des reproductions de leurs œuvres ici. L'éclairage par spot est difficile... Ces 60 toiles ne restent plus que quelques jours à Nantes mais elles seront visibles dans l'usine Armor lux, à l'entrée sud-est de Quimper pendant tout l'été 2008. Rien de tel que de les voir “en vrai”. Une belle raison de faire un petit tour en Cornouaille pendant l'été !
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Notes :
1 — Claudie Poirier, directrice de la Saint Yves / Gouel Erwan, ancienne directrice de l'Agence culturelle Bretonne de Loire-Atlantique est à l'origine, avec deux personnes, de l'idée Fest Yves. Ceci est joliment raconté sur (voir le site) de la Saint Yves à la page ''historique'' ;
2 — Porz Poullan, lieu-dit et petit port, connu comme « La frontière entre le Cap Sizun et le Pays Bigouden » matérialisée par une statue de Bigoudène en granit due à René Quillivic ;
3 — Jules Paressant : (voir le site) des Éditions du Petit Véhicule, page Les cahiers Jules Paressant ;
4 — Pour le football club de Lorient : (voir le site) .
Exposition : « Baleadenn etre ar mor hag an douar »
Jusqu'au vendredi 25 avril 2008 ;
Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h 30 ;
Hôtel du Département ;
3 quai Ceineray ;
Nantes ;
Entrée libre ;
Tél. : 02 40 99 10 00
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Pendant le verre de l'amitié qui suit la visite et les discours, mini-interview de Jean-Guy Le Floc'h :
[JGLF] L'idée des tableaux date de 1994. Le premier est celui de Jacques Godin, Le bistrot du port. Oui, c'est du mécénat.
D'autres boutiques dans le monde ? Non. La concurrence est grande dans le vêtement. On a eu des corners au Japon, la moitié est fermée à cause des difficultés liées à la parité yen-euro.
[ABP] Vos origines ?
[JGLF] Je suis originaire du Cap Sizun. J'ai travaillé dans la finance à Paris et un jour je me suis dit : Stop, je retourne en Bretagne ! Il me fallait tout créer. J'ai racheté, à Quimper en 1993, une entreprise disons endormie [La bonneterie d'Armor].
[ABP] Et votre nouvelle usine ?
[JGLF] En hiver 2000-2001 les inondations ont détruit irrémédiablement l'usine qui se trouvait dans le bas de l'hippodrome, sur les bords de l'Odet. La nouvelle usine est sur les hauts de Kerjaouen, à l'entrée sud est de Quimper aussi. Elle est en cours d'agrandissement.
Les vêtements ? En plus de la fabrication des modèles courants, nous avons des commandes à l'occasion de grandes manifestations.
[ABP]Comme ?
[JGLF] Eh bien ! Les 100 ans de la Gorsedd de Bretagne en 1999, la Breizh Touch à Paris, pour le personnel, les bénévoles et même les journalistes ! Au Japon, pour la Saint Patrick 2008, nous leur avons envoyé des marinières rayées ! Nous habillons aussi du personnel aérien, les postiers... Nous fabriquons une ligne entière pour Brest 2008.
[ABP] Merci, Jean-Guy Le Floc'h.
Maryvonne Cadiou