On savait que l'affaire des retro-commissions qui ont eu lieu pendant et après l'achat de frégates à la France par Taiwan avait été suivie d'une demi douzaine de morts suspects, on vient d'apprendre par l'ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, Charles Millon, que l'attentat de Karachi en 2002, attentat qui avait coûté la vie à 14 personnes dont des ingénieurs et techniciens bretons de la DCN travaillant sur des sous-marins vendus au Pakistan, n'aurait pas été l'oeuvre d'Al Qaeda, mais aurait été commis en représailles à l'arrêt du versement de retro-commissions par la France. «Peu après ma nomination au ministère de la Défense, en 1995, Jacques Chirac m'a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d'armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétro-commissions. C'est ce qui a été effectué: chacun d'entre eux a fait l'objet d'une expertise particulière» , a déclaré Charles Millon.
Le collectif de familles de victimes décédées demande maintenant la complète collaboration de l'Etat français avec les juges d'instruction afin que ceux-ci se voient dotés des moyens humains et financiers qui leur sont nécessaires ainsi qu'un accès facilité, passant par une déclassification des documents Secret Défense". (voir le site) . Le collectif dénonce aussi l'imprudence de la France à l'égard des employés de la DCN qui se trouvaient sans défense et a la merci de la vindication de certains dignitaires pakistanais. Le collectif déclare: "Il semblerait également que, dans le courant du printemps 2002, la DGSE se soit vue chargée d'une action de rétorsion, contre des militaires pakistanais, ayant pour objectif de mettre un terme au chantage exercé sur la France. Dans le cas où cette opération aurait eu lieu avant l'attentat, cela signifie que la France connaissait les risques qui pesaient sur les intérêts français à Karachi, sans pour autant prendre des précautions particulières pour protéger nos proches".
Philippe Argouarch