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Rojbin Fidan Dogan, au festival de cinéma de Douarnenez, assassinée à Paris le 9 janvier 2013
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Rojbin Fidan Dogan, au festival de cinéma de Douarnenez, assassinée à Paris le 9 janvier 2013
- Communiqué de presse -
Assassinat de Sakine, Rojbin, et Leyla : la justice française est sur le point de clore son enquête. Le volet politique reste ouvert : il met en cause les services secrets turcs
La magistrate antiterroriste Jeanne Duye, qui instruit le dossier du triple assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan (dit Rojbin) et Leyla Saylemez commis le 9 janvier 2013 à Paris au
Par André Métayer pour Amitiés kurdes de Bretagne le 21/06/14 16:01

La magistrate antiterroriste Jeanne Duye, qui instruit le dossier du triple assassinat de Sakine Cansiz, Fidan Dogan (dit Rojbin) et Leyla Saylemez commis le 9 janvier 2013 à Paris au siège du Centre d'information du Kurdistan, est sur le point de boucler son enquête. C'est le sentiment des familles des victimes qu'elle a reçues le 16 juin, accompagnées de leurs avocats. Si le volet concernant l'assassin présumé ne semble pas souffrir d'ambigüités concernant l'acte criminel à proprement parlé, la question des commanditaires reste ouverte. L'implication des services secrets turcs (MIT) ne fait plus de doute. Même le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan le reconnaît mais il accuse son ancien allié, l'imam Fethullah Gülen, d'avoir infiltré les rouages de "l'Etat profond" avec sa confrérie et d'avoir commandité le triple crime pour saboter les négociations ouvertes avec le chef du PKK, Abdullah Öcalan. Or ce sont précisément ces services secrets, placés sous sa responsabilité qui étaient chargés de mener les pourparlers.

De plus, un certains nombre de documents sonores diffusés sur Internet sont susceptibles d'apporter la preuve de relations directes entre le MIT et le tueur présumé, toujours écroué à la prison de Fresnes. C'est dire qu'on est en droit de penser que la responsabilité des plus hautes autorités de l'Etat turc est engagée dans cet acte qualifié "d'horrible" le lendemain par François Hollande et "d'acte grave et inacceptable" par Manuel Valls, alors Ministre de l'intérieur.

A l'Etat français de prendre ses responsabilités

Rappelons que ce crime a été commis sur le sol français et que le tueur présumé, agissant selon les enregistrements sous les ordres du MIT, prétend avoir été suivi pas à pas par les services secrets français. Une éventuelle implication de ceux-ci serait-elle la cause d'une très prudente attitude des autorités françaises ? Il nous parait essentiel que la justice française interroge les services secrets qui ont été, pour Me Antoine Comte, l'un des avocats des familles, soit déficients, soit coupables d'une grave erreur d'appréciation sur la dangerosité de cet individu :

"Cela pose un grave problème de sécurité intérieure. La Turquie est un pays qui frappe à la porte de l'Union européenne. Il est essentiel qu'on sache que cet Etat est prêt à commettre des infractions criminelles sur notre sol".

Recep Tayyip Erdogan reçu à l'Elysée par François Hollande

Recep Tayyip Erdogan, en campagne électorale pour la présidence de la République de Turquie, va rencontrer la communauté turque de la région à Lyon le 21 juin. Ce déplacement sur le sol français a commencé par une rencontre avec François Hollande à l'Elysée, qu'un communiqué du Front de Gauche et du PCF juge "stupéfiante" :

"Erdogan n'est pas le bienvenu, ni à Lyon ni dans la France des Droits de l'Homme. [...] La France apporte-t-elle son appui à cet autocrate honni par tous les démocrates de Turquie ? Cette visite déplacée et cette réception inopportune constituent une provocation indigne".

Le président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF) a exprimé son "émotion et ses inquiétudes".

Le président du Centre Culturel des Alevis de Lyon (CCA) condamne également fermement cette visite d'Etat :

"La politique menée par Erdogan et son gouvernement, qui prône l'ultra libéralisme, la répression des droits syndicaux ou démocratiques, conduit à des drames, tel que ceux que l'on a connu dans la mine de Soma, comme ailleurs".

La Fédération des Associations Kurdes de France (FEYKA) dénonce l'attitude laxiste et conciliante du gouvernement français envers la Turquie, portant gravement atteinte aux valeurs et aux principes fondamentaux chers à la France :

"Nous demandons à la France de dénoncer les violations des droits humains commises par la Turquie, de lui demander des comptes concernant le triple assassinat des militantes kurdes, de faire pression pour qu'elle réponde aux revendications des Kurdes dans le cadre du processus de paix actuellement en cours. Nous demandons aussi d'enterrer définitivement l'accord de coopération sécuritaire avec la Turquie qui légitime les violences commises par les forces de l'ordre turques et qui leur assure l'impunité".

Les Amitiés kurdes de Bretagne rappellent, dans la brochure éditée à l'occasion de leur 20e mission au Kurdistan (à consulter sur le site : (voir le site) , que le triple crime commis à Paris est toujours très présent dans les mémoires, tant au Kurdistan qu'en France et en Europe et que les Kurdes et les amis du peuple kurde demandent :

• à la justice française de démasquer et de punir les commanditaires et les exécutants ;

• au président de la République française de recevoir les familles des victimes ;

• à la Ville de Paris d'apposer une plaque commémorative au n°147 de la rue Lafayette.

André Métayer

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logo Amitiés kurdes de Bretagne est une association loi 1901 chargée de faire connaitre les luttes du peuple kurde. Elle a été créée en 1994.
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