“La mairie de Rennes et le procureur de la République se sont opposés à l'utilisation du "C'H" par deux parents qui souhaitaient nommer leur bébé Derc'hen.” …
Puis le procureur a fini par en revenir ” !
Après l'épisode finistérien du petit Fañch, que l'état civil privait de son “tilde”… la série des vexations culturelles continue en capitale régionale avec une apostrophe… mais le procureur a fini par s'incliner !
Car les instances de l'État ne sont pas à une contradiction près : en effet, après avoir aligné les obligations et interdits en ce domaine – comme en tant d'autres – la position officielle ose affirmer très fort la liberté des parents de choisir le prénom de leur enfant ! Rappelons les éclats de ces interdits en fin d'années cinquante, début soixante, où la famille Le Goarnic préféra être privée d'allocations familiales que de céder sur le prénom qu'ils avaient choisi pour leur enfant et de subir un rejet procédurier vexatoire : le combat est resté dans les mémoires. Il fut gagné.
On a changé d'époque mais pas l'esprit jacobin de l'État, ni sa procédure digne d'un autre siècle : la loi française, dite “républicaine” demeure… en toute caricature…
Mais les Bretons ne cèderont pas !
Co-officialité du corse et du français
Autre sujet territorial qui laisse entrevoir d'autres blocages dans les “Provinces” : le premier ministre et le président du Sénat, ont reçu l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni et l'autonomiste Guy Simeoni récemment élus dans le cadre d'une plus grande autonomie de la Corse. Leur démarche ? La demande de reconnaissance dans l'île d'une co-officialité du corse et du français.
L'État est resté de glace…
Tout ceci se passe dans la perspective de la visite en Corse du président de la République le 6 février, à l'occasion des 20 ans de la mort du préfet Erignac : comment ne pas y voir une autre provocation, comme le rejet aujourd'hui sur ces élus de la responsabilité de ce drame d'il y a 20 ans ! Comme si la république voulait faire payer aux Corses leur récent vote régionaliste.
Les humilier d'avoir gagné le droit – européen - de s'administrer un peu plus eux-mêmes.
Et l'on s'étonne encore de la méfiance à l'égard d'une république qui, à bien des égards, se conduit pire qu'une monarchie.