La militante basque du nord, Aurore Martin interpellée le 1er novembre, a aussitôt été
extradée vers l'Espagne.
Une fois de plus le gouvernement actuel en France, dit de gauche, se conduit comme les gouvernements de droite qui l'ont précédé : il renvoie l'ascenseur au gouvernement de droite espagnol.
Et notre député quimpérois, Jean-Jacques Urvoas, que l'on croyait moins obtus, d'en remettre une couche - le Télégramme du dimanche 4 novembre - : “(…) Le mandat d'arrêt européen est une modalité essentielle de l'espace judiciaire européen.”
CQFD : Quand les lois européennes arrangent les États, on les applique.
(…)“Il n'y a ni opportunité ni faculté de faire une intervention, explique-t-il. Je ne veux pas comparer les justices espagnole et française, aucune n'ayant de leçons à donner à l'autre.”
Fort bien.
Et de poursuivre :“ Il est logique que la France respecte sa signature”… - Tiens donc ? - … puisqu'elle attend de ses partenaires qu'ils en fassent autant.”
Parce qu'il lui arrive à la France de respecter sa signature ? En matière culturelle et de reconnaissance de ses peuples et de leurs droits, sûrement pas. Surtout lorsqu'elle exige de ses partenaires de respecter ces lois, précisément qu'elle ne respecte pas… elle-même !
Mais ici, il s'agit d'une chasse aux sorcières à l'encontre d'une jeune femme de 33 ans, pacifiste.
Mais indépendantiste.
Et ça, c'est un crime de lèse-majesté aux yeux des gouvernants centralisateurs qui ne supportent pas la contestation d'un côté comme de l'autre d'une frontière qui coupe un peuple en deux. Et ne parlons même pas d'une réunification basque du Nord promise il y a six mois par le président français et déjà remise en cause par le ministre de l'intérieur !
La liberté de convictions politiques est-elle donc aujourd'hui chassée “de l'espace européen ?”
Aurore Martin n'a que le tort d'être basque du Nord qui milite aussi au Pays Basque sud. Elle risque 12 ans de prison pour une conférence de presse, un meeting et une réunion politique !