Le plan interministériel de lutte contre les algues vertes annoncé vendredi ne s'attaque en aucune façon aux causes profondes de ce fléau. Au lieu de traiter le problème à sa racine, il ne vise qu'à corriger les dégâts les plus visibles d'une agriculture intensive, sans la moindre remise en cause de ses méthodes.
Les mesures de traitement par la méthanisation, coûteuses et partielles, ne répondent absolument pas au problème des nitrates ni donc à celui des algues vertes. Quant aux prétendues interdictions d'augmentation des cheptels dans les « zones en excédents structurels », les Bretons ne sont pas dupes : promesses entendues 100 fois mais jamais respectées ! C'est l'ensemble de la Bretagne qui est touché, c'est donc sur l'ensemble du territoire qu'il faut agir.
Le gouvernement rate ici une occasion de réformer un modèle agricole qui détruit les sols, les eaux, la biodiversité, l'économie touristique et conchylicole côtière, la santé et l'avenir de nombre d'agriculteurs. Puisque l'État reste sourd aux propositions des collectivités et des associations – qu'il n'a pas jugé bon de consulter alors qu'elles travaillent depuis des années sur ce problème – nous irons défendre notre projet de réforme agricole directement devant les instances européennes.
Notre plan de reconversion de l'agriculture en Bretagne, applicable à l'ensemble du territoire, s'inscrit dans le cadre du débat budgétaire sur la P.A.C qui s'ouvre dès 2010.
Il a pour objectifs :
Gageons que l'Union européenne, qui vient d'engager une nouvelle procédure contentieuse contre la France sur les nitrates, sera plus réceptive à nos propositions que l'État français.