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- Reportage -
Alain Glon : Ne partez pas, battez-vous !
L'université d'été de l'institut de Locarn qui s'est déroulée jeudi et vendredi dernier a rassemblé plus de 200 personnes sur le thème " Entreprendre en Bretagne a-t-il un sens ?
Par Philippe Argouarch pour ABP le 1/09/13 18:47

L'université d'été de l'institut de Locarn qui s'est déroulée jeudi et vendredi dernier a rassemblé plus de 200 personnes sur le thème " Entreprendre en Bretagne a-t-il un sens ? "

La situation globale a été décrite par le physicien Marc Halevy comme le conflit entre deux courbes, la courbe rouge représentant l'ancien paradigme, celui issu de la renaissance et la courbe verte, le nouveau paradigme que l'ancien paradigme veut garder sous une chape de plomb.

Dans ses conclusions, Alain Glon a proposé que, comme le Pays Basque, la Bretagne se dote d'un comité stratégique. Elle doit aussi se munir d'une charte territoriale de l'élu breton qui met le territoire avant tout et surtout avant la carrière de l'élu ou l'intérêt de tel ou tel parti. Aux jeunes, le message d'Alain Glon ne pouvait pas être plus clair : "Ne partez pas, battez-vous !". Réaffirmé par Jakez Bernard, "il faut agir pour que personne ne puisse un jour nous reprocher que nous n'avons rien fait ou rien dit".

Philippe Argouarch

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 9 commentaires
Jack Leguen Le Lundi 2 septembre 2013 10:56
je poste ici le dernier communiqué du club des entrepreneurs dont le président est le Breton Guillaume Cairou:
Communiqué de Presse
Impôts: l'heure du « ras-le-bol fiscal » a vraiment sonné.
A trop faire correspondre la frilosité d'une réforme avec un lot d'impôts, la France est désormais à la traine fiscale.
Président du Club des Entrepreneurs
Membre de CroissancePlus
PDG de Didaxis
Alors que la stabilité fiscale devrait être une priorité pour chacun de nos décideurs, les impôts semblent à leurs yeux être tel le tonneau des Danaïdes, un puits sans fond dans lequel les entrepreneurs sont jetés avant d'être étranglés.
La France a une fiscalité particulièrement élevée par rapport à celle de ses voisins européens. Comment comprendre que personne n'ait encore daigné tout faire pour resserrer cet écart ? Il en va d'abord de notre compétitivité et ensuite de la concurrence à laquelle nous ne pouvons même plus faire face.
Avec presque 50% de prélèvements obligatoires sur le PIB, six milliards d'impôts supplémentaires liés au budget 2013 et six autres milliards supplémentaires prévus en 2014, la fiscalité en France s'alourdit. Au point d'inquiéter même les entrepreneurs les plus optimistes et les investisseurs les plus courageux.
50% de prélèvements obligatoires sur le PIB, c'est tout simplement un record du monde de la pression fiscale parmi les premières puissances mondiales. Chacun comprendra dès lors à l'aune de ce chiffre comment et pourquoi l'impôt tuant la croissance, il s'est aussi tué lui même. Au fond, pour paraphraser Talleyrand, l'impôt excessif est un impôt insignifiant parce qu'il est inefficace.
La pression fiscale n'a jamais été aussi disproportionnée, inappropriée à la situation économique. La concurrence fiscale n'a jamais été aussi exacerbée et l'harmonisation européenne aussi dramatiquement absente, nous ne pouvons plus tolérer que la France qui a jusque là été fiscalement à contre-courant, fasse, fiscalement, désormais exactement le contraire de ses voisins.
Ainsi, chacun doit se rappeler que la France avait déjà le triste privilège d'avoir été le pays de l'OCDE où les impôts ont le plus augmenté en 2011 alors même que dans le même temps la grande majorité des États européens avaient maintenu ou réduit leur taux d'imposition sur les sociétés.
Nous, entrepreneurs, sommes désormais légitimement conduit à considérer les propos du maire de Londres en 2012 comme parfaitement lucides. Rappelons qu'il avait alors qualifié la politique fiscale française de « pire tyrannie depuis la révolution de 1789 ».
Nous entendons débattre aujourd'hui de stabilité fiscale, de baisse du coût du travail et de compétitivité liée à la confiance des chefs d'entreprises en l'avenir. De sécurité juridique même. Nous saluons à deux mains ces discours. Mais qu'en est-il vraiment sur le terrain ? Nous subissons l'impact des hausses continues du taux d'impôt sur les sociétés, de la taxe sur les dividendes, de l'augmentation du forfait social, de la contribution écologique, de la suppression de l'exonération sur les heures supplémentaires, de la réduction de la déductibilité des frais financiers et nous allons continuer à subir le relèvement des cotisations patronales pour couvrir le besoin de financement du régime général en 2020 et la contribution pénibilité pour régler la facture du nouveau dispositif instauré dès 2015. A-t-on considéré que cela était suffisant ? Non, et de nouveaux impôts sont ainsi annoncés pour la rentrée 2014.
Est-ce bien juste ? Est-ce bien efficace ? S'est-on vraiment posé la question au moment d'élaborer ces mesures qui étouffent un peu plus la compétitivité de nos entreprises ?
Plus de 2,8 millions d'emplois sont assurés, en France, par les filiales d'entreprises étrangères assurant plus de 40 % de nos exportations. Imagine-t-on que ces entreprises étrangères ne comparent pas la situation fiscale de leurs implantations ? Imagine-t-on un seul instant qu'elles vont continuer à assurer un niveau si important d'emplois en France en étant massivement stigmatisées fiscalement ? Qu'elles vont se laisser étrangler sans étudier une implantation plus avantageuse ? Nous ne le croyons pas.
Nous considérons sans équivoque que l'augmentation de la pression fiscale constitue un véritable dérapage fiscal. Pour notre part, nous lançons un appel à une pause fiscale parce qu'au fond... ce que nous souhaitons c'est tout simplement ne pas être conduit au cimetière fiscal avant même d'avoir pu tenter notre chance d'accéder à la compétition mondiale. Le manque criant de réformes structurelles nous conduit à nous demander si nos décideurs sont vraiment conscients des dégâts en termes d'image et d'attractivité suscités par ces errements fiscaux. Non seulement la fiscalité en France est socialement injuste par les risques majeurs qu'elle fait peser sur l'avenir de l'emploi en France mais elle est entrepreneurialement injustifiable par la dissuasion massive à la réussite qu'elle constitue. Réagissons. Réveillons-nous. Enfin.
Il est temps que nos dirigeants fassent plus qu'annoncer une pause fiscale, ils doivent sans attendre enterrer la hache de guerre avec les entrepreneurs qui ont pris des risques et entamer une véritable baisse significative d'impôts d'au moins 70 milliards d'euros.
--
A propos du Club des Entrepreneurs :
Il compte aujourd'hui plus de 18 500 membres.
Le Club des Entrepreneurs est un réseau de créateurs et dirigeants d'entreprises qui ont tous, dans des secteurs d'activité différents, leur propre expertise, mais qui partagent une ambition commune : promouvoir l'esprit d'entreprendre et faire grandir leur entreprise.
A propos de Guillaume Cairou :
Président du Club des Entrepreneurs
Président de la Fédération Européenne du Portage Salarial,
PDG du Groupe Didaxis, leader du portage salarial en France,
Mentor à la CCIP au sein de l'Institut du Mentorat Entrepreneurial de Paris (IME)
Membre de CroissancePlus,
Auteur du livre « Créer son entreprise » aux éditions Jacob-Duvernet.
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Pierre CAMARET Le Lundi 2 septembre 2013 14:06
Un Gouvernement Socialiste : il n'y a pas d'argent . On augmente les impots .
Il y a du chomage , on embauche des fonctionnaires .
Au moins en Australie ( je ne vote pas ) les Socialos Mr Kevin RUDD va etre pousse dehors,dans quelques jours .C'est 1er Ministre qui a pris cette fonction il y a 34 jours et pendant cette courte periode a cree 4 impots nouveaux . Ces gens la , c'est dans leurs genes . Gestion , economie , reduction de depenses , investissements productifs .... ils ne savent pas . Instaurer des impots , cela ils le savent .
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Paul Chérel Le Lundi 2 septembre 2013 15:23
@Jack Leguen. Le dernier chiffre connu du pourcentage des prélèvements obligatoires par rapport eau PIB est de 57,1 %, ce qui reporte le "jour de libération fiscale", celui où le Français commence à pouvoir utiliser l'argent qu'il gagne pour ses propres besoins, au 29 juillet (Voir page 3 du Dihunomp N° 71) Mais, en outre, beaucoup de dépenses obligatoires ne sont pas comprises dans ce chiffre, comme, par exemple, l'obligation de réserver sa place dans un TGV., tout comme les péages d'autoroutes, car on peut toujours prendre des ter pour voyager ou encoure des routes nationales. Les dirigeants français ne sont que des pompes à fric, mais on continue de voter pour eux. Voilà l'erreur. Paul Chérel
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Henri Second Le Lundi 2 septembre 2013 17:45
Locarn était le premier à cirer les pompes des socialistes régionaux. Faudrait déjà qu'ils aient le courage de soutenir une alternative politique.
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Yann LeBleiz Le Mercredi 4 septembre 2013 08:45
Monsieur Glon a raison.
Tous les bruits que j'entends vont dans le sens d'un nombre en très forte augmentation d'entreprises en cessation d'activité d'ici à la fin de l'année, et particulièrement dans le Finistère.
L'ensemble du système "à la Française" est mauvais, car corrompu du fait qu'il est au service d'une idéologie qui porte à tord le nom de "républicaine".
En vrai : un système au service d'une minorité d'ayant-droits parisiens et de leurs serviteurs.
Le centralisme est une erreur, car contraire au principe de dévolution qui est la base de la démocratie.
Les taxes pour financer un "train de vie" sont une erreur, car elles privent les entreprises et les citoyens d'investir dans l'avenir.
Un système d'enseignement refusant de former à la vie réelle, donc au besoin économique, est inutile à la société. (et oui, même Cro-Magnon apprenait à ses enfants à chasser et à construire une maison!)
Les syndicats minorisés (à peine 8%), formés au conflit social plus qu'à l'économie d'entreprise, et servant surtout de "prétexte" à l'état pour masquer un dialogue social inexistant, ne font que participer à maintenir la minorité d'"ayant-droits" au pouvoir par la confusion que la "justice sociale" viendrait d'un "état omniprésent"!
Le "code du travail français" n'a de code que le nom, c'est surtout un document à charge contre toute personne souhaitant entreprendre. (entreprendre, c'est être suspect vis à vis d'un état omniprésent).
La France n'est pas le centre du monde, son modèle n'a rien d'un exemple...
Aux français de reconnaitre leurs erreurs, aux bretons de se débarrasser de leur syndrome de Stockholm!
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eugène Le Lundi 16 septembre 2013 19:54
Ne faudrait-il pas une vaste entrevue avec le Rectorat sur le thème
"Synergie entre le monde du travail /économie avec l'éducation nationale(Université et enseignemnt technique)
Je pense qu'il n'y a pas assez de contact entre ces deux pôles.
En Bretagne les gens parlent mais pas suffissamment.
Il est souvent malsain de rester dans sa bulle!!!
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Jean Le Mercredi 18 septembre 2013 10:50
A l'ère d'Internet il y a encore une sous préfecture a Chateaulin a 28 kms de Quimper
Qui connait le montant de la dépense?
Si nous voulons réduire les împots commençons par réduire les dépenses inutiles et adaptons nous au monde qui vient
Ne peut on pas commencer par simplifier le millefeuille près de chez nous?
Courageoutai
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eugène Le Mercredi 18 septembre 2013 16:09
jean
le millefeuille ne peut se réduire que par une reprise totale de la structure administrative française (resserrement des lignes décisionnelles et structurelles
Rappel 13 à 14 régions
6000 à 7000 communes majeures
La commune "unité" restant le lien entre le peuple et la hiérarchie donneuse d'ordres.
420 à 460 Pays majeurs
Disparition des départements à "osmoser" dans la région et le pays majeur
Tout cela dans des fonctions régaliennes à tout niveau et des fnctions de subsidiarité dans le même élan.
Cela nécessite aussi de faire un vaste resserrement de la fonction préfectorale (sous préfecture et préfectures)RECENTREE SUR DES FONCTIONS REGALIENNES D'UN ETAT FEDERAL.
Nous serons obligé de passer par le fédéralisme(conformité avec l'Europe ou d'autres grands ensembles!)
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Loeiz LAURENT Le Dimanche 22 septembre 2013 18:01
Objet : Nouveau paradigme
A Alain GLON et Marc HALLEVY
Oui la Bretagne a besoin d’un comité stratégique. Trop de ses combats sont mal engagés, invites à de grands bouleversements sans véritables appuis dans le peuple breton. Il nous faut des objectifs limités, une détermination totale et la sympathie de l’opinion. Ce fut le cas avec le barrage de la Rance, la dépéréquation des tarifs SNCF, le marché au cadran, la forme de radoub ou le plan routier breton. Mais nous n’avons pas su nous battre pour la fréquence hertzienne de TVBreizh, pour accueillir en Bretagne une partie des maquettes du musée des invalides, des collections du musée des arts et traditions populaires ou une part de l’institut national de recherches archéologiques préventives, trois établissements nationaux ayant quitté Paris pour l’est de la France.
A vin nouveau outre neuves. De là la priorité à donner à la réforme territoriale. Le nouveau paradigme chanté par Marc Hallevy ne naîtra pas de décisions d’en haut mais d’initiatives d’en bas. Ainsi est apparu le bâton fouisseur au début du néolithique, dépréciant douloureusement les immenses savoirs des élites chassant et cueillant du paléolithique, d’où l’image de Merlin, omniscient homme des bois. Ainsi se glissèrent les premières communes dans les interstices du monde féodal, parfois sur quelques hectares seulement. Ainsi doit s’ancrer sous nos yeux le nouveau paradigme, dans un bassin de vie ignorant nos quadrillages administratifs. Les mondes parfaits conçus sur les bords de la Seine ne peuvent déboucher que sur la terreur, le goulag ou la ruine. Conçues par une administration reproduisant fidèlement l’ancien paradigme, nos réformes sont de plus en plus décevantes à mesure qu’elles compliquent et alourdissent nos institutions. La vie dans ses progrès a toujours procédé par essais et erreurs. Il faut expérimenter. Cela implique un espace pertinent et une grande liberté d’action. L’opposé de ce que nous avons.
Les quelque 250 bassins d’emploi, d’habitat et de services couvrant le territoire national n’ont qu’une reconnaissance extrêmement limitée (certains pays, certains SCOT, certains comités de développement, sous-préfets actuellement menacés de disparition). Alors qu’ils pourraient remplacer avantageusement à la fois les départements et les communautés d’agglomération, ils se retrouvent éclatés en de multiples groupements de communes dissociant les villes et les campagnes et noyés dans des départements associant arbitrairement plusieurs villes concurrentes (Quand VGE, soucieux d’éliminer une énorme source d’injustice, a voulu transférer la taxe professionnelle des communes aux départements en allouant aux premières la totalité des trois autres impôts locaux au rendement équivalent, c’est le maire de Rennes, pourtant président du conseil général, et celui de Grenoble qui ont fait capoter le projet : Henri Fréville ne voulait pas partager avec Saint-Malo et Fougères la taxe de Citroën…).
Notre liberté d’action est nulle. La loi en France doit être la même pour tous. Inscrit à la demande de Pierre Méhaignerie dans la Constitution, le droit d’expérimentation locale a été assorti de conditions telles que sa mise en ½uvre est devenue impossible. En témoigne l’inapplication de cet article de la loi organique du 1er août 2003 : « Chaque année, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport retraçant l'ensemble des propositions d'expérimentation et demandes formulées au titre de l'article LO 1113-2 que lui ont adressées les collectivités, en exposant les suites qui leur ont été réservées. » Ce texte à ma connaissance est resté sans effets.
Le territoire mutant devra se glisser entre les départements comme jadis les communes médiévales se sont glissées dans le monde féodal. Il y aura viol ou non des frontières dptales : Poher, Porhoët, Pays de Rance, Pays de Redon, Pays de Lorient dans le premier cas, Trégor, Pays de Morlaix, Fougères ou Châteaubriant dans le second.
Le territoire mutant devra avoir comme exécutif un représentant de l’Etat. Outre leur compétence, cela tempérera les appétits partisans. C’est par ailleurs la seule façon d’obtenir de Paris la confiance nécessaire à une véritable déconcentration budgétaire. On peut imaginer toutefois que l’Etat propose comme au Japon différents candidats au choix de l’assemblée locale.
Le territoire mutant devra pouvoir disposer librement des sommes consacrées par le département, la région ou la nation au service des populations. Les arbitrages budgétaires pourront ainsi être faits au plus près des populations. Les premiers budgets n’auront probablement rien d’innovant. On vivra sur la lancée des années précédentes. Ce n’est que progressivement que l’on prendra la mesure de nos libertés.
Un des premiers domaines à explorer sera l’emploi des jeunes (59% des jeunes Grecs, 26% des jeunes Français sont à la recherche d’un emploi en août 2013). On connait la solution allemande avec mini-jobs et allocations complémentaires. Allant plus loin, Maurice Allais proposait d’indexer l’ensemble des salaires sur ceux de première embauche librement négociés. L’on pourrait indexer semblablement les retraites. Le moindre fléchissement de la conjoncture viendrait ainsi tempérer les salaires en donnant les moyens d’embaucher.
Peut-on simplifier la distribution des allocations complémentaires ? Cela mérite aussi d’être exploré. Certains voudraient substituer à ces dernières un versement forfaitaire non lié aux choix de vie (divorce ou vie contemplative par exemple), revenu d’existence justifié par la participation aux progrès de productivité de la communauté nationale ou locale. Une telle participation est déjà intégrée dans certains revenus : si un coiffeur, une institutrice, un peintre en bâtiment, une aide-soignante ou quelque fonctionnaire que ce soit gagne immensément plus aujourd'hui qu’au 19ème siècle sans produire à proprement parler davantage, c’est que, leur activité n’étant pas délocalisable, le niveau de leurs rémunérations doit suivre nécessairement sous peine de blocage les progrès de la nation. Il n’en va pas forcément de même pour un pêcheur, un éleveur, un tourneur fraiseur ou un informaticien. De là les risques de délocalisation. De là aussi les aides multiples aux entreprises (carburant détaxé par exemple) et aux personnes. Une bonne partie des progrès de productivité obtenus dans la production des biens matériels se consume ainsi dans une complexification accrue des institutions. Dernière invention : l’appréciation de la pénibilité des carrières. Peut-on imaginer de tenter une vraie simplification au sein d’un petit territoire ? Cela suppose un lien parfaitement défini des individus avec un territoire. Ce n’est pas le cas aujourd'hui.
Libérale ou non, notre économie est en train de sacrifier la planète. Notre préférence individuelle et collective pour le présent nous conduit à nous désintéresser de son futur à long terme. Certains mettent en avant une sorte de dogme de l’infaillibilité de l’homme « qui s’en est toujours sorti jusque là ». J’en doute. Pouvons-nous expérimenter localement une économie plus durable ? Je suis persuadé que Oui même si certaines décisions doivent être mondiales. Et ces dernières, un petit territoire pourrait les mettre en avant.
Quelques jours avant l’essai de Saddam Hussein de mettre la main sur les réserves pétrolières du Koweït, je répondais à la question farfelue d’un collègue sur l’intérêt d’une Bretagne indépendante. J’en vois deux, lui dis-je. D’abord l’accueil des boat people fuyant aujourd'hui le Vietnam. Souvenons-nous que nous fûmes nous aussi des boat-people fuyant les exactions des Saxons. Ensuite, si la recherche de pétrole en mer d’Iroise aboutit, nous le déclarerons ressource mondiale. L’appropriation par les Etats de molécules et d’atomes formés des milliards d’années avant l’apparition de notre soleil est la principale source d’armement et de guerres depuis plus de 2000 ans. Elle est scandaleuse dans les vastes Etats peu peuplés. Malte a demandé jadis que les nodules des grands fonds océaniques soient ressources mondiales. L’appropriation mondiale des ressources non renouvelables qu’offre notre planète est un élément du nouveau paradigme. La mise aux enchères de permis d’exploiter au profit d’un fond mondial pourrait être initiative infrarégionale en cas de découverte de ressources stockées en notre sous-sol. Le geste y sera, au moins prophétique, car l’Etat n’abandonnera pas si facilement ses prérogatives…
Dalc’homp mat !
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