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- Communiqué de presse -
Ai'ta ! répond au maire de Châteaulin !
Notre collectif Ai'ta ! milite de façon pacifique et non-violente pour défendre et promouvoir la place de la langue bretonne dans la vie publique. Nous vous écrivons aujourd'hui car vos propos publiés dans la presse à l'occasion de la semaine de la langue bretonne nous ont profondément choqués
Par Collectif pour Ai'ta ! Kreiz Breizh le 14/03/13 19:22

En début de semaine, Gaëlle Nicolas, maire de Châteaulin, donnait sa vision de la langue bretonne dans la presse.

Voir l'article :

(voir le site)

Voici la lettre qu'Ai'ta ! lui a envoyé :

Madame le Maire,

Notre collectif Ai'ta ! milite de façon pacifique et non-violente pour défendre et promouvoir la place de la langue bretonne dans la vie publique. Nous vous écrivons aujourd'hui car vos propos publiés dans la presse à l'occasion de la semaine de la langue bretonne nous ont profondément choqués et nous interpellent sur la sincérité de votre engagement en ce domaine, tant au niveau de Châteaulin qu'au niveau du Conseil Régional où vous siégez par ailleurs.

Vous déclarez que « le breton ne sera plus jamais une langue parlée au quotidien » . C'est faire preuve d'ignorance ou de mauvaise foi : la langue bretonne est toujours une langue vivante et nombreux sont ceux qui ont choisi de la parler au quotidien… même si le marché de Châteaulin n'est sûrement pas le lieu où vous aurez le plus de chance de les entendre ! Cela étant, vous ne pouvez faire semblant de ne pas être consciente du regain d'intérêt et de vitalité du breton : de plus en plus d'enfants l'apprennent dans les écoles bilingues ou immersives (comme à Diwan Kastellin), de nombreux adultes se le réapproprient en stage (dont le stage d'été le plus important et le plus coté à lieu tous les ans… à Châteaulin !), sans parler de toutes les associations qui font un travail de terrain remarquable.

Concernant la Redadeg, vous vous dites déçue de la participation dans votre commune. Quand l'on sait que vous n'avez même pas voulu sponsoriser un kilomètre, cela prête à rire. Les communes qui soutiennent réellement la langue bretonne ont une autre expérience. A titre d'exemple, Rostrenen (qui n'a sûrement pas le même budget que Châteaulin) avait sponsorisé deux kilomètres l'an dernier, et plus de trois cent personnes s'étaient rassemblées pour accueillir et accompagner le témoin symbole de la transmission de la langue bretonne. On a les résultats de la politique que l'on mène, et votre refus de faire du breton « un cheval de bataille » est éloquent. A ce titre, vous démontrez comment les élus finistériens de l'UMP peuvent s'entendre avec ceux du PS lorsque ceux-ci refusent d'engager une politique linguistique capable d'assurer l'avenir du breton. Une langue ne peut rester vivante que si on peut la voir, la lire, l'écrire et la parler dans tous les aspects de la vie quotidienne. Les élus d'autres régions européennes l'ont compris depuis longtemps en promouvant le gallois, le catalan, le basque (…) dans l'espace public, grâce à quoi ces langues continuent d'être parlées au quotidien. En Bretagne aussi, de plus en plus de collectivités vont dans ce sens, et la responsabilité des élus est grande en la matière. C'est pourquoi nous vous demandons par la présente d'installer une signalisation bilingue à Châteaulin et de vous engager rapidement sur la voie du respect et de la promotion de la langue bretonne, en signant la charte « Ya d'ar brezhoneg » par exemple.

D'ici la fin du mois de mars, le Conseil Régional doit se prononcer sur la prochaine étape de la décentralisation. Le rapport soumis au vote portera de nombreuses propositions afin de promouvoir la langue bretonne dans l'enseignement, la vie publique, les médias… Nous souhaitons donc savoir quelle sera votre attitude à cette occasion : voterez-vous contre ces avancées indispensables à l'avenir de la langue bretonne ? A l'heure où les Bretons sont de plus en plus attachés à leur langue et à leur culture, comme le démontrent notamment tous les sondages réalisés depuis 2007, nous ne comprendrions pas les raisons d'un tel vote qui équivaudrait à accentuer la fragilité dans laquelle se trouve notre langue aujourd'hui. A l'inverse, quelle crédibilité accorder à un vote allant dans ce sens au niveau du Conseil Régional si votre politique locale en la matière est inexistante, voire contraire à celle de la Région ? Nous souhaiterions par ailleurs savoir si vos propos engagent l'ensemble de votre conseil municipal, ainsi que vos collègues UMP du Conseil Régional ?

Dans l'attente de votre réponse, veuillez recevoir, madame le Maire, nos salutations bretonnes.

Le collectif Ai 'ta ! Breizh

Voir aussi sur le même sujet : ai\'ta, brezhoneg, langue bretonne
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