Dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 décembre, à l'occasion de la discussion budgétaire sur la mission « Agriculture et pêche » , les sénateurs socialistes ont dénoncé un budget sans ambition face aux différentes crises traversées par les professionnels du secteur.
Odette HERVIAUX, chef de file, a rappelé la situation dramatique des agriculteurs bretons, qui ont vu leur revenu chuter de 13 440 euros en 2006 à moins de 10 000 euros en 2007. Suite à une table ronde organisée a Rennes samedi dernier à l'occasion de laquelle les producteurs, les industries agro-alimentaires et les représentants des consommateurs ont reconnu que les prix payés aux producteurs ne sont pas à l'origine de la hausse du coût des produits alimentaires, elle a dénoncé le décalage entre les bonnes volontés du terrain et les moyens déployés par le gouvernement.
L'avenir de la pêche n'est pas davantage assuré, puisque si le budget 2009 est en hausse par rapport à 2008, il s'agit de mesures conjoncturelles dont la pérennité n'est pas assurée après 2009. De nombreux problèmes demeurent sans réponse : - quid du remboursement par les entreprises bénéficiaires des 87 millions d'aides versées entre 2004 et 2006 par le Fonds de prévention des aléas de la pêche réclamé par la Commission Européenne ? - quid de l'avenir des contrats bleus dont certaines clauses ne seraient pas euro-compatibles et dont le financement pourrait être remis en cause par le retard de la mise en place du Fonds Européen pour la Pêche ? - quid enfin moyens mobilisés pour les aider les 2500 entreprises ostréicoles durement éprouvées par la crise qui frappe leur production depuis le début du printemps ?
Malgré le refus de la majorité d'augmenter les crédits destinés à l'animation rurale et les aides pour les prêts bonifiés accordés aux CUMA, Odette HERVIAUX a néanmoins obtenu que le gouvernement établisse un rapport annuel sur l'efficacité des prêts bonifiés qui leur sont accordés pour contrôler les montants attribués, leur répartition et évaluer les besoins.