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- Communiqué de presse -
Il est nécessaire aujourd'hui de redonner aux acteurs de la culture un nouvel élan, et de reconstruire un authentique projet rennais
Communiqué de presse Rennes, le 29/01/2008 La disparition de "La Griffe", celle redoutée de "Rennes Musique" à quelques jours d'intervalle sont des mauvais signes. Les difficultés de ces deux institutions de la vie culturelle rennaise seraient-elles les symptômes d'un malaise plus général. Essayons d'établir un diagnostic lucide. Où en sommes-nous? Rennes a incontestablement gagné l'image
Par Rémy Lescure pour caroline OLLIVRO le 30/01/08 14:41

Communiqué de presse

Rennes, le 29/01/2008

La disparition de "La Griffe", celle redoutée de "Rennes Musique" à quelques jours d'intervalle sont des mauvais signes. Les difficultés de ces deux institutions de la vie culturelle rennaise seraient-elles les symptômes d'un malaise plus général. Essayons d'établir un diagnostic lucide. Où en sommes-nous? Rennes a incontestablement gagné l'image d'une ville culturelle.

Le bilan quantitatif, en termes d'actions menées et d'argent investi, est impressionnant. Pourtant, chacun le sent et le voit, l'étoile de Rennes a pâli. Et, en dépit d'un travail toujours remarquable et souvent excellent, beaucoup d'acteurs du monde culturel rennais sont gagnés par un certain désenchantement. Pourquoi? Notre point de vue est clair: il y a aujourd'hui une gestion de la culture, de ses acteurs, de ses institutions. Mais il n' y a plus de vision. Les jeunes créateurs ne se sentent pas accompagnés. Les événements culturels sont financés, mais sans véritable implication des responsables politiques. Cette pratique gestionnaire, très bureaucratique, explique l'impressionnante liste des retards, incohérences et hésitations et aussi sans doute l'échec de la candidature de Rennes au titre de capitale européenne de la culture pour 2013.

Il est nécessaire aujourd'hui de redonner aux acteurs de la culture un nouvel élan, et de reconstruire un authentique projet rennais. Nous en avons tous les moyens. C'est pourquoi nous proposons de mettre fin aux retards : d'abord par la construction d'une nouvelle sal le de concert d'une jauge de 1500 personnes pour remplacer la salle de la Cité ne répondant plus aux normes de sécurité. Car la coûteuse deuxième rénovation du Liberté ne résout rien.

Et ensuite, on sortira très vite le patrimoine du Centre historique de l'état d'abandon où il est laissé (Portes Mordellaises, valses hésisations sur le Couvent des Jacobins, pas d'idée pour la Place du Parlement,...). Mais il faut que tout cela ait un sens, et se construise autour de trois idées, dont la réalisation dépend moins des "dossiers" que d'un élan retrouvé. Premièrement : l'actualisation de nos héritages. Il faut rompre avec les incohérences et les contradictions en matière de langues et de cultures bretonnes et dire ce que l'on veut réellement. Ensuite : faire de Rennes un carrefour des cultures du monde (à quoi un festival comme Travelling et les Tombées de la Nuit peuvent remarquablement contribuer). Troisièmement, être un haut lieu de la culture et de la création contemporaine: en collaboration étroite avec les ressources de notre technopole, avec une plate-forme européenne unique des nouveaux arts numériques. Rennes peut être demain la ville européenne où les arts numériques seront populaires.

Il faut en finir autour des ambiguïtés sur des formes de cultures, de loisirs, de goûts qui ne sont pas ceux de "l'élite": Music Hall, théâtre grand public, divertissement par l'image, n'ont pour nous rien de méprisable et l'offre devra en être élargie .

Cela n'est pas contradictoire avec un véritable projet pour la visibilité internationale du Théâtre National de Bretagne et du Centre Chorégraphique afin de les conforter dans leur rôle d'avant-poste de formation, de création, de diffusion et aussi, comme foyer actif de débats sur la crise des arts contemporains.

La politique gouvernementale "du tout marchandise et du tout audimat" constitue un véritable avis de tempête pour le domaine culturel. Il n'y aura pas trop de toutes les forces pour résister à cet assaut conjugué de l'argent et du pouvoir. Raison de plus pour se rassembler et o rganiser à Rennes une politique culturelle nouvelle et solide.

Mais pour le moment, ce qui importe c'est que le vrai débat puisse avoir lieu, sans esquive et sans rideau de fumée : le bilan n'est ni tout blanc, ni tout noir. Mais contrairement à ce qu'on voudrait faire croire, loin, très loin d'être "tout rose".

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