Il y a 58 ans, dans une allocution qui est depuis devenue synonyme du lancement de l'unité de notre continent, Robert Schuman déclarait : « L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait » . Cette année 2008 nous rappelle que l'avènement d'une Europe unie, fédérale et démocratique souhaitée par les pères fondateurs est encore loin, et beaucoup de chemin reste encore à faire même si un grand progrès a été fait avec l'adoption du Traité de Lisbonne, que nous avions déjà salué l'an dernier.
L'idée fédéraliste voulait unir les différents peuples d'Europe par la création d'institutions européennes, tout en laissant aux nations leur autonomie. 58 ans après la déclaration de Robert Schuman, elle est plus que jamais d'actualité. Relativiser les nations et cesser d'y voir la solution à tous les problèmes, sans les faire disparaître, assurer une séparation des pouvoirs entre les différentes échelles, tel est le cœur de l'idée fédéraliste européenne dont nous tenons, en cette journée de l'Europe, à nous revendiquer fièrement.
L'Union Européenne a permis à des milliers de jeunes, en Bretagne ou ailleurs, de bouger et de découvrir d'autres peuples, d'autres langues, d'autres cultures. L'échange et la diversité culturelle sont au cœur du projet européen, et permettent de dépasser les cadres arriérés de l'Etat-Nation.
Alors que pour beaucoup de jeunes Européens, la maîtrise de plusieurs langues est devenue une réalité quotidienne, les Jeunes Bretons / Ar Vretoned Yaouank tiennent également, en cette année européenne des langues, à dénoncer la politique frileuse de la France à l'égard de nos langues, discriminées au nom de l'égalité (ne cherchons pas à comprendre, c'est la logique cartésienne...) et toujours interdites de séjour dans l'espace public (administrations, médias, etc).
Alors que les choses bougent et que la plupart des pays changent, la France reste arc-boutée sur ses principes rétrogrades, sa rigidité institutionnelle et sa lourdeur administrative. Pas même le moindre début de régionalisation à l'horizon, ni dans les discours, ni dans les actes ! C'est un pays bien peu exemplaire qui va prendre la Présidence du Conseil Européen le premier juillet prochain.
Partisans d'une Europe unie, démocratique et respectueuse de sa diversité, au sein de laquelle la Bretagne sera à égalité avec les autres nations, et où nos langues seront traitées comme les autres, nous appelons les jeunes de Bretagne à profiter des formidables opportunités qu'offre l'Europe, et à vivre en Européens : unis dans la diversité !
Notre avenir : breton et européen !
Pour les Jeunes Bretons / Ar Vretoned Yaouank,
Alexandre Le Gall (voir le site)