Le mercredi 26 novembre 2003, un membre de l’association Bemdez, association culturelle bretonne basée à Vannes, est interpellé et son domicile perquisitionné parce qu’il habite à proximité d’un endroit où des drapeaux français ont été arrachés. Par la suite, ce militant porte plainte pour mauvais traitements, dégradations de biens, violation du secret de l’instruction et recel de violation de l’instruction, atteinte aux libertés individuelles. Pendant son absence, des policiers en civil ont, d’après des témoins, visité son domicile malgré la perquisition déjà effectuée et la saisie de son ordinateur. En l’absence d’éléments concrets et de preuves, il est tout de même mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Fin janvier, un membre de Bemdez est filé et contrôlé par la gendarmerie près d’Auray. Le 2 février 2004, un autre membre de Bemdez surprend des policiers en tenue à inspecter son véhicule. Ces derniers lui expliquent qu’ils sont " à la recherche d’armes transportées par un militant autonomiste breton ". Ils immobilisent donc l’homme sur le capot de son automobile, le plus loin du coffre, pour éviter " qu’il se saisisse d’une arme " et procèdent à une fouille au corps et une inspection minutieuse du véhicule. Le 4 février 2004, un groupe de policiers est surpris devant le domicile de l’un de nos membres. Le 5 février 2004, deux agents des Renseignements Généraux rencontrent deux membres de Bemdez dans l’anonymat offert par une manifestation des producteurs de lait devant la préfecture de Vannes. Après un bref échange de paroles, ils auraient souhaité poursuivre la conversation autour d’un verre. Le 16 février 2004, deux membres de Bemdez collent des affiches appelant à la manifestation de Nantes pour la libération des prisonniers politiques bretons. En trois heures de collage, ils rencontreront sur leur route pas moins de 4 fois la police et 3 fois la gendarmerie. C’est finalement à Saint-Avé, près de Vannes, que leur véhicule est coincé par la gendarmerie, à proximité d’un lieu d’affichage légal où les militants s’apprêtaient à y apposer leurs affiches. Après un contrôle d’identité, une rapide inspection du véhicule, et le constat que les mêmes affiches figurent déjà sur les panneaux légaux de la ville, la gendarmerie s’éloigne en oubliant singulièrement de contrôler l’assurance du véhicule, comme il est d’usage dans ce type de contrôle. A moins que seules les identités des colleurs d’affiches ne les intéressassent… Le 17 février 2004, un de nos membres est convoqué à l’hôtel de police de Vannes pour un interrogatoire sur les barbouillages de panneaux dans le pays vannetais et son éventuelle participation. Le 24 février 2004, un homme au volant d’un véhicule banalisé, garé sur le bas côté d’une rue de lotissement à Vannes, est repéré par deux de nos membres alors qu’il les prenait en photo. Tous ces contrôles ne donnant rien, le jeudi 26 février 2004, deux militants bretons, membres de Bemdez, sont interpellés à 3 h. 15 du matin par un important déploiement de forces de police. Ils viennent d’être relâchés, ce vendredi 27 février 2004 au soir, après avoir passé une garde à vue musclée. Ils sont désormais mis en examen et placés sous étroit contrôle judiciaire. L’un d’eux est assigné à résidence en Bretagne (5 départements !). De source policière, un mouchard était apposé sous son véhicule, qui a été d’ailleurs saisi par la police. En fait, d’une simple histoire de tag sur un château d’eau à Surzhur, il leur est reproché une présumé participation à des actions de Stourm Ar Brezhoneg (SAB). L’association SAB est connue pour son combat en faveur du breton, afin que lui soit rendu toute sa place dans la vie publique, en tant que langue officielle. Il apparaît ces derniers mois, des opérations de blackage de panneaux directionnels dont l’intensité à particulièrement redoublée dans le département du Morbihan. Sur ce point, il est important de noter que les Conseillers Généraux, se sentant particulièrement visés du fait de leur inertie délibérée en ce domaine, ont réclamé à maintes reprises une enquête rapide. En cette période pré-électorale, ils ont apparemment obtenu rapidement gain de cause. Bemdez estime que ces filatures et arrestations ne feront qu’aggraver les crispations des Breton-ne-s dans ce climat de procès (prisonniers politiques bretons) et l’absence totale d’avancées démocratiques dans les revendications bretonnes. Est-ce le but recherché ? La question mérite d’être posée d’autant que les élus du département du Morbihan comme de la Région bretagne ne montrent aucune audace pour l’élaboration d’une véritable politique linguistique. Pour Bemdez, le Président Bertrand Deléon.