Par ABP | 17 mai 2025
Près de 2000 personnes se sont réunies ce samedi 18 mai à Rennes pour défendre la langue bretonne et soutenir le réseau d’écoles Diwan, en pleine tourmente financière. À l’appel d’une trentaine d’associations, cette mobilisation, à la veille de la Fête de la Bretagne, s’inscrit dans un contexte de baisse générale des moyens alloués à la culture et aux langues régionales.
🎙️ Un cri d’alerte de la part de Diwan
En conférence de presse, Anne-Sophie Brats, présidente de Diwan, a rappelé que le réseau d’écoles par immersion créé en 1977 assure une mission de service public, mais sans les moyens suffisants. Diwan scolarise aujourd’hui environ 4 000 élèves répartis dans 46 écoles, 6 collèges et 2 lycées.
« Nous demandons un statut public adapté pour les écoles Diwan, afin de protéger l'immersion et d’obtenir un financement pérenne » , a-t-elle déclaré. Elle propose que chaque commune de Bretagne verse un euro par habitant et par an pour soutenir la langue bretonne.
⚠️ Des difficultés croissantes
Le réseau Diwan fait face à la réduction des emplois aidés, à un manque de financement prévu par la loi Molac, et à des forfaits scolaires non versés par certaines communes, causant un déficit de 250 000 euros.
Selon Anne-Sophie Brats, malgré une crise financière évitée de justesse en septembre dernier grâce aux dons, « sans mesures fortes, la survie du réseau est en jeu » .
🌍 Soutien européen
Présent à Rennes, Davyth Hicks, secrétaire général du réseau ELEN (European Language Equality Network), a tenu à soutenir Diwan :
« Ce qui est normal au Pays de Galles, en Écosse, au Pays Basque ou en Catalogne doit l’être aussi ici. Un statut public pour Diwan est essentiel. Le droit des enfants à recevoir une éducation dans leur langue est un droit fondamental, garanti par de nombreux traités internationaux que la France n’applique toujours pas. »
📚 Un combat commun pour les langues minorisées
Tangi Louarn, de Kevre Breizh, a rappelé le contexte historique de répression linguistique en France depuis la Révolution, citant les travaux de Rozenn Milin et le rôle joué par le Conseil constitutionnel pour censurer la loi Molac en 2021.
« Aujourd’hui encore, la France continue de violer ses engagements internationaux sur les droits linguistiques » , a-t-il souligné.
📅 La mobilisation ne fait que commencer : les associations invitent désormais les intercommunalités à s’engager financièrement pour la langue bretonne, et appellent à une mobilisation continue pour obtenir des avancées concrètes, tant au niveau local que national.