Un hommage perdu ?
Le 27 août 2006, une plaque commémorative en breton et en français fut inaugurée à Dixmude, en Belgique, pour honorer les 2 000 Bretons morts sur ce champ de bataille en 1914 [Lire]. Cette initiative locale avait été portée par Jan Colaert, membre du parti nationaliste flamand N-VA (lLa Nieuw-Vlaamse Alliantie ou nouvelle alliance flamande est un parti nationaliste flamand en Belgique) et échevin du conseil municipal de Dixmude. Cependant, cette plaque a disparu dans des circonstances troubles et n’a jamais été réinstallée.
Une controverse franco-belge
Dès l’origine, cette plaque a suscité des oppositions. Le délégué du Souvenir Français en Belgique, le colonel Marchant, a exercé des pressions pour annuler la cérémonie d’inauguration. Selon plusieurs sources, ces démarches auraient été téléguidées par l’ambassade de France à Bruxelles, invoquant que cette plaque en breton allait à l’encontre des traditions mémorielles françaises.
Malgré ces pressions, la commune de Dixmude a validé l’installation de la plaque car le monument n’étant pas sous la juridiction française. Cependant, en avril 2008, des graffitis dégradèrent le monument. Officiellement, la plaque fut enlevée pour « restauration » … mais elle n’a jamais été replacée. Aujourd’hui, elle demeure entreposée dans les locaux municipaux de la ville.
Une opportunité pour relancer le dossier
Depuis janvier 2024, la commune de Dixmude est dirigée par Koen Coupillie, membre du N-VA . Cette nouvelle donne politique pourrait permettre de rouvrir le dossier et de réhabiliter cette plaque en breton. Les associations culturelles et politiques bretonnes sont encouragées à intervenir pour faire pression sur la municipalité.
Un symbole pour la Bretagne et ses morts
Le texte inscrit en breton sur la plaque, « Enor d’ar Vretoned marv e Diksmuide evit ar frankiz d’ar 16 a viz Du 1914 » ( « Honneur aux Bretons morts pour la liberté le 16 novembre 1914 » ), est emblématique de la mémoire collective bretonne. Pourtant, ce type d’inscription n’est pas isolé : plusieurs monuments aux morts en Bretagne arborent des messages similaires en breton, tels que « D'hor bugale maro evit ar Vro » à Brest ou « Kentoc'h mervel eget em saotrañ » à la Pointe de Penn-hir.
Sources et contexte historique
Les informations de cet article proviennent notamment de Yoran Delacour, fondateur de la maison d’édition Yoran Embanner. Son engagement pour la mémoire et l’histoire bretonnes éclaire cette affaire méconnue et rappelle l’importance de préserver les hommages rendus aux combattants bretons.
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