Bretagne Réunie se félicite de la victoire obtenue par les vignerons Christophe et Philippe Chéneau de Monnières (44), lors d'une procédure de conciliation le 20 décembre 2006.
Le Procureur du TGI de Nantes a décidé de ne pas donner suite à la plainte de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), qui leur reprochait la mention "vin breton". Nous avons suivi cette affaire et apporté notre soutien moral aux vignerons inquiétés. Nous voulons croire à une décision durable et restons vigilants sur cette affaire.
En effet, la DGCCRF reprochait à ces vignerons l'utilisation de la mention "vin breton" sur l'étiquette d'un Vin de Pays du Jardin de la France sous titré Marches de Bretagne. Un vin blanc de cépage Melon et Sauvignon que les vignerons ont baptisé sur leur étiquette qui est en fait la contre-étiquette "Breizh gwin gwenn" sur fond de drapeau breton. L'étiquette principale comporte pourtant toutes les mentions légales. Les vignerons étaient poursuivis pour "tentative de tromperie" et "étiquetage non conforme".
Bretagne Réunie s'étonne que l'administration plaignante ait pu prétendre qu'utiliser la dénomination "vin breton" pour un vin du pays nantais soit une tentative de tromperie du consommateur… Le pays nantais et ses habitants sont bretons, bien que séparés administrativement du reste de la Bretagne. Sa géographie, son histoire millénaire (au sein du royaume breton, du duché puis de la Province de Bretagne), sa culture et ses participations à de nombreuses organisations bretonnes actuelles des domaines touristique, économique : la marque Produit en Bretagne… ou la région judiciaire (Cour d'Appel pour les 5 départements), le prouvent incontestablement.
La création de l'AOC Muscadet en 1936 est antérieure à la création d'une région administrative dite "Bretagne" omettant la Loire-Atlantique. Le vin de pays du Jardin de la France sous titré Marches de Bretagne ("les Marches" : zone frontière entre les anciennes provinces), prouve bien dans son décret officiel de délimitation, qu'il correspond aux anciennes paroisses de la frontière de la Bretagne du sud Loire avec le Poitou et l'Anjou. De nombreux produits agricoles ou agro alimentaires nantais utilisent des références d'origine géographique relatives à la Bretagne, comme lieu de production ou de transformation. La jurisprudence a d'ailleurs déjà donné gain de cause dans le passé à des produits nantais affirmant cela. Une des affiches du CIVN titre d'ailleurs "le muscadet, le plus breton des vins", tandis que la confrérie bacchique des chevaliers Bretvins célébrant le muscadet se reconnaît du folklore haut-breton.
Par contre, il y a lieu de s'interroger sur les produits bretons, éditions, institutions, qui s'approprient à tort l'image de la Bretagne en omettant ou en excluant bien souvent la Loire-Atlantique…. Nous ne pouvons que douter par ailleurs du caractère authentique des produits qui utilisent la dénomination "Pays de la Loire", région créée par l'arbitraire, qui cherche à s'imposer à coup de centaines de milliers d'euros par une communication basée sur une identité artificielle…
Nous ne pouvons qu'encourager les vignerons à utiliser la référence à la Bretagne, région qui possède une notoriété mondiale. Nous apportons notre soutien moral à la création d'un comité de soutien aux vignerons et au vin breton, neutre et ouvert à tous les acteurs, consommateurs compris. En effet nous souhaitons que cette démarche s'élargisse à tous les acteurs de la filière viti-vini nantaise qui le souhaitent, et ne fasse pas l'objet de nouvelles tracasseries intempestives.
Le blog (voir le site)
Le comité de soutien ( carcadio [at] orange.fr ou 06 24 93 61 34).
Thierry Jolivet (06 24 93 61 34), vice-président, Jean-Yves Bourriau (02 51 78 83 12), président