Le terme "Pays de la Loire" a été inventé dans un décret du 28 septembre 1938 relatif à l'organisation des régions économiques gérées par les Chambres de commerce . La région s'intitule "Chambre régionale de commerce et d'industrie des Pays de la Loire" et sa capitale est Nantes. Le site de Légifrance indique "Version en vigueur du 29 septembre 1938 au 23 août 1981".
Le mouvement breton affirme souvent que c'est le gouvernement de Vichy qui a séparé la Loire-Atlantique, à l'époque, la Loire-Inférieure, du reste de la Bretagne mais cette séparation avait commencé bien avant via la création du comté de Nantes séparé du duché de Bretagne sous la monarchie. Puis en 1859 l'Eglise a créé un archevêché à Rennes couvrant la Bretagne sans la Loire-Inférieure. En 1938 donc, la Chambre de commerce de Nantes, créée en 1898, voit sa prérogative étendue sur une région "Pays de de la Loire".
L État français de Vichy ou la 4è République ?
ABP a retrouvé la carte de l'administration militaire allemande de la zone occupée pendant la seconde guerre mondiale. On y voit que l'armée allemande avait créé une kommandatur (un quartier général) à Angers qui couvrait tout l'Ouest de la France du Mont Saint-Michel jusqu'à Biarritz. Angers commandait trois régions militaires de l'armée allemande : la kommandantur de Rennes (B4), celle d'Angers (Maine et Loire, Loire Inférieure, Sarthe, Mayenne et une grande partie de l'Indre-et-Loire sauf la partie en zone libre). La Vendée n'en faisait pas partie.
Le décret Pétain-Laval du 30 juin 1940 reprend exactement le même découpage. Il crée une préfecture régionale à Angers qui n'était qu'à 100m de la Kommandantur allemande. C'était très pratique pour les échanges entre occupants et occupés. Cette région ne portait pas la dénomination "Pays de la Loire" mais "préfecture régionale d'Angers" et ne comprenait pas la Vendée.
D'après les explications données à l'époque par le gouvernement de Vichy et par le préfet régional d'Angers lui-même, ce découpage ne devait durer que le temps de la guerre. Vichy voulait recréer les anciennes provinces selon ce que préconisait Charles Maurras dans son livret sur la décentralisation paru en 1898. Charles Donati, préfet d'Angers, explique ce découpage en 1943 : «Ce que je tiens à vous dire, c'est que le choix d'Angers comme chef-lieu de région a été imposé par les circonstances. À la paix, Nantes reviendra à la Bretagne si les provinces sont reconstituées à ce moment-là. […] Le gouvernement a voulu ardemment faire renaître les provinces françaises. Il a dû, sous l'empire des circonstances, procéder au découpage des régions suivant les nécessités de l'heure. Il n'en a pas pour autant abandonné son projet, mais il en subordonne l'exécution au retour de la paix et l'établissement d'une constitution». (Charles Donati, préfet d'Angers, dans l'Ouest Éclair -ancêtre de Ouest France- du 3 septembre 1943).
Ces préfets régionaux seront brièvement remplacés par des "Commissaires de la république régionaux" à la Libération avant d'être définitivement supprimés en 1947. En 1947 il n'y a plus de régions en France sauf les zones des Chambres de commerce et celle des Pays-de-la-Loire existe toujours.
Le terme "Pays de la Loire" fut étendu en 1956 à une vraie région économique. L'arrêté ministériel du 28 novembre 1956 donne le nom de « Pays-de-la-Loire » à une région comprenant les cinq départements de cette région encore aujourd'hui : le 44, le 85, le 49, le 72 et le 53. La région "Pays de la Loire" a donc été créée par la 4e République le 28 novembre 1956 (page 5 du journal officiel du 6 décembre 1956). Voir le J.O . Le président de la république est René Coty et le président du conseil est le socialiste Guy Mollet (SFIO).
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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Le quotidien nantais Le Phare de la Loire écrivait en décembre 1940 : "du fond de leur tombeau, les voix de ces souverains bretons (il est question de Jean V, François II et Anne de Bretagne) s'élèvent pour proclamer la mission de Nantes qui est d'unir la Bretagne à ses anciennes marches, l'Anjou et le Maine, ainsi qu'à la Vendée."
Si l'on parle du découpage actuel, il convient donc de se référer uniquement à 1938 pour les origines, c'est factuel.
Le seul changement entre ce décret sur les régions économiques par rapport aux régions de programme de 1956 se situe au niveau de la séparation du Poitou-Charentes et du Limousin (en 1938, les deux régions sont prévues groupées avec Limoges pour chef-lieu). Le technocrate Serge Antoine, souvent mentionné pour avoir validé les 22 régions administratives de 1956, mentionnera d'ailleurs son hésitation pour cette région là.
Pour le reste les régions de 1956 sont l'exacte copie, en terme de limites, de noms et de chef-lieu des régions administratives que nous avons connus avant les regroupements de 2014.
La région des Pays de Loire avec Nantes pour chef-lieu et les chambres de commerces des 5 départements actuels (Sarthe, Mayenne, Vendée...) sont mentionnés point par point dans le décret de 1938. Chercher une autre date revient à noyer le poisson et se référer à d'autres sujets que le découpage en tant que tel, en y faisant interférer d'autres considérations telles que la création d'un poste de Président, les compétences des régions dotées d'un budget,la création d'un Préfet de Régions etc
Si l'on cherche une origine au processus de régionalisation, il faut remonter à 1919 avec les régions économiques de Clémentel, mais le découpage prévu n'avait rien à voir avec l'actuel et la région Pays de la Loire.
Notons que le géographe phare des manuels scolaires, Vidal de la Blache est le grand promoteur d'une unité ligérienne avec Nantes, détachée de la Bretagne économiquement et culturellement.
Pétain est celui qui crée le Préfet de Région, c'est à dire la Région en tant qu'organe administratif. Le découpage de 1941 reprend beaucoup celui de 1938 mais s'en écarte pour diverses raison, contingences liées à l'occupation, en particulier la division du territoire en zones libre, occupée, interdite, ou annexée (Alsace-Moselle).
Ainsi, la veille du partage de la Tchécoslovaquie autorisant l'annexion des Sudètes par le Reich nazi qui aboutissait à augmenter sa puissance industrielle d'environ un tiers, le gouvernement socialiste français n'avait évidemment rien de mieux ou de plus urgent à faire que de charcuter l'économie de la Bretagne en créant la Chambre régionale de Commerce de Bretagne (siège à Rennes) mais sans la Loire Atlantique ! Nuire à la Bretagne tout en trahissant la démocratie en Europe et la France n'a pas dérangé ces gens là qui pour éviter la guerre choisirent le déshonneur mais qui finalement durent supporter les deux. (Churchill)
On vérifie donc que depuis loin, très loin, y compris avant le Seconde Guerre Mondiale, le pouvoir républicain et jacobin aura saisi toutes les occasions de nuire à la Bretagne.
Et tout démontre que cette oeuvre perverse et maléfique n'est pas terminée !
AV
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