- Communiqué de presse -
La LBDH répond au comité régional de la la Ligue Française de Droits de l'Homme
De manière inattendue et brutale, le Comité régional "Bretagne" (à 4 départements, ce qui n'est nullement anodin..) de la Ligue Française des Droits de l'Homme s'est cru autorisé à attaquer par voie de presse la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme, en rendant publique une lettre qu'il affirme avoir adressée aux élus de Bretagne afin de les mettre en garde contre la toute nouvelle ligue Bretonne des Droits de L'Homme prônant selon lui "l'autonomie de la Bretagne et l'indépendantisme ".
Par Michel Herjean pour Ligue Bretonne des droits de l'Homme LBDH le 8/11/06 10:58

De manière inattendue et brutale, le Comité régional ( "Bretagne" à 4 départements, ce qui n'est nullement anodin..) de la Ligue Française des Droits de l'Homme s'est cru autorisé, sans raisons ni motifs, à attaquer par voie de presse ( voir Ouest France du 19 octobre 2006 page 6 Bretagne) la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme, en rendant publique une lettre qu'il affirme avoir adressée aux élus de Bretagne afin de les mettre en garde contre la toute nouvelle ligue Bretonne des Droits de L'Homme prônant selon lui "l'autonomie de la Bretagne et l'indépendantisme ".

Pure invention mesdames et messieurs du comité régional. Avez-vous pris le temps de lire nos statuts et notre texte fondateur ? Où avez vous lu les intentions que vous nous attribuez ? ( voir le site) Dans ses propos, le Comité régional de la LDH invoque la proximité supposée des membres de la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme avec le parti Emagann pour tenter de justifier son attaque inconvenante et sournoise contre la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme. Il s'agit d'une assertion fausse dont l'origine est éminemment suspecte et qui relève de l'intoxication pure et simple voire même de la délation.

Il serait intéressant que le Comité régional de la LDH précise de quelles sources il tient cette affirmation que nous démentons vigoureusement. L'allusion à l'attentat de Quévert ,dans cette lettre aux élus ,exprime de la même manière une volonté manifeste de nuire. Au contraire, la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme regroupe en son sein des personnes de tous horizons philosophiques et religieux, de tous âges, de toutes origines sociales, des deux sexes et réparties largement au delà des limites de la Bretagne et elle a bon espoir de voir ses rangs grossir par l'arrivée d'autres personnes venues la rejoindre, de bonne foi, uniquement mues par leur adhésion sincère à ses principes fondateurs.

Le rapprochement opéré par le Comité régional de la LDH relève donc de méthodes qui, lorsqu'elles son mises en oeuvre par d'autres, en d'autres lieux, sont vivement condamnées par elle...

L'attaque portée par le Comité régional de la LDH est donc purement gratuite et perfide et ressemble à de la provocation dans laquelle la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme ne tombera pas.

Elle y tombera d'autant moins que, dans son texte fondateur, la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme précise que ses différences "ne font pas d'elle une ennemie des autres défenseurs des droits de l'homme (sur le plan philosophique de la défense des droits de l'homme) mais (qu'elle) est, au contraire, un complément qui comble le vide volontairement ou non laissé, entre autres, par la Ligue Française des Droits de l'Homme et par d'autres."

Cette déclaration de paix et de sagesse et ce constat sont donc "récompensés" par le communiqué de presse agressif dont il est question, texte dont nous avons découvert la teneur dans la presse et dont nous n'avons donc pas l'intégralité . Il convient donc de rassurer le responsable régional dont certains propos sont cités , sur le fait que, effectivement, la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme (LBDH) n'est pas un émanation de la LDH et, en plus, et surtout, qu'elle ne souhaite pas l'être ou le devenir. Pour ce faire elle s'est déclarée en association Loi 1901 et a déposé ses statuts propres ( LBDH, Ligue Bretonne des Droits de l'Homme, Journal Officiel n° 21 en date du 27 mai 2006, département 56, n° 641. )

Par son communiqué, le Comité régional de la LDH se dit "généraliste et porteur de l'ensemble des droits énoncés dans la déclaration universelle des droits de l'homme".

Le responsable du comité régional oublie tout simplement de préciser qu"il n"existe, en France, aucun droit qui soit directement utilisable en justice sur le fondement de la déclaration universelle des droits de l"homme (DUDH)...

En effet, cette déclaration n"a jamais été ratifiée par la France et, systématiquement, le Conseil d'Etat juge que: "la seule publication qui a été faite au Journal Officiel le 19 février 1949 du texte de ladite déclaration ne permet pas de ranger celle-ci au nombre des traités diplomatiques régulièrement ratifiés et publiés en vertu d'une loi."

En d"autres termes cette déclaration est "universelle" mais pas en France et elle y est juridiquement sans aucune utilité. Il aurait sans doute été mieux inspiré en indiquant que la LDH se référait aux préceptes et principes découlant de cette déclaration universelle qui est sans application juridique utile en France.

Mais, en outre, à supposer que le Comité régional de la LDH soit réellement "porteur de l'ensemble des droits énoncés par la DUDH" comme il l"affirme, il conviendrait qu"il mette effectivement ses assertions en application à propos de l'affaire scandaleuse de l'école de Languidic et d"autres où les légitimes revendications relatives à l'enseignement de la langue bretonne sont réprimées par la force publique.

En effet, l'article 26 3. de ladite DUDH précise que: "Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants".

Les travaux pratiques ne manquent donc pas, notamment en Bretagne.

La Ligue Bretonne des Droits de l'Homme n'hésite pas en ce qui la concerne à se référer à la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, à la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH), au Pacte international de New York sur les droits civils et politiques (spécialement aux dispositions de son article 27 relatives aux minorités et dénoncées par la France), à la Charte relative aux langues dites "minoritaireset" etc...

C'est pourquoi, la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme revendique l'universalisme de son combat qui la rend proche des problèmes rencontrés aussi bien en Kabylie, qu'au Kurdistan qu'au Tibet, que chez les Inuits ou les Amérindiens et autres peuples autochtones et sans Etat du monde, sans oublier Basques, Corses et autres peuples muselés de l'Hexagone , ainsi que ceux des prétendus "Départements et Territoires d'Outre-Mer", victimes directes du colonialisme, et que les peuples d'Afrique qui subissent les interventions militaires de la France .

Vérité outre Couesnon, erreur en deçà ?

A cet égard, la LBDH rappelle qu'elle n'a jamais attaqué ceux des membres de la LDH qui, pendant des décennies, ont soigneusement fermé les yeux sur les "goulags", les déplacements forcés de peuples entiers au sein de l'ex URSS, les "procès" truqués, les massacres etc...

Actuellement, la LBDH serait bien à même de constater que le silence assourdissant de la LDH sur la liquidation du peuple Tchétchène par la Russie lui laisse donc le temps de s'en prendre à une autre organisation de défense des droits de l'homme...

Pour la Ligue Bretonne des Droits de l'Homme, les Droits de l'Homme dans le monde, en France et en Bretagne, Homme considéré isolément ou comme membre d'une collectivité opprimée, sont suffisamment menacés ou ignorés pour qu'elle choisisse de consacrer toute son énergie à leur défense plutôt que d'attaquer ceux qui, avec leurs spécificités, leurs lacunes et difficultés sans doute, mais avec leur bonne foi surtout, oeuvrent dans le même sens qu'elle.

Pour la Ligue Bretonne de Doits de l'Homme M. Herjean

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