Jean-Pierre Pichard est parti, Lisardo Lombardia s'envole ce mardi pour les Asturies. Après 37 ans de Pichard, et 14 années de Lombardia, que sera l'avenir du festival urbain le plus important de France, et le plus long ?
Lorient est bien calme ce lundi. Les manèges pliés reprennent la route, les voies sont accessibles. Plus de station de tests antigéniques et PCR, plus de contrôles de pass sanitaires dans les tentes blanches. Les goélands reviennent sur le site, les démonteurs enlèvent les grandes tentes qui ont abrité les musiciens de la scène Bretagne et les spectateurs et musiciens de l'Espace Marine.
Que retenir de cette édition étonnante, avec seulement trois sites, dont un seulement le premier week-end ? (stade du Moustoir).
D'abord, que les musiciens et les danseurs rayonnaient de pouvoir à nouveau sortir, jouer, faire danser. Les danseurs ne s'y sont pas trompés, affluant en nombre à la moindre gavotte ou autre rond de Saint Vincent.
La disparition du créateur du festival, intervenue le vendredi 13 août ne cesse d'interroger les festivaliers : partir au moment où Lisardo est remercié pour son travail ? Étrange... Dans la maison de retraite où il s'est éteint, voisine de Lorient, il parlait dans les derniers instants du festival, il venait d'éditer un livre sur son histoire...
Financièrement, le festival équilibre, grâce à la prudence des organisateurs et aussi aux aides de la Région qui ne finance pas d'autres festivals qui ont préféré annuler plutôt que de jongler avec les protocoles sanitaires.
Les bonnes surprises sont surtout du côté des groupes bretons de jeunes, très créatifs, que ce soit au violon, à la harpe, au chant en breton. De nombreux jeunes ont été à la Kreiz Breizh Akademi, sont passés par Diwan, le Kan ar bobl, issus souvent de familles bretonnantes. Interrogé sur l'avenir du festival, Carlos Nuñez est serein : "Vous avez avec les bagadoù un vivier fantastique de musiciens, des bagad qui créent de nouvelles formes, ici ce n'est pas du folklore, vous avez une génération qui monte... ce qui nous manque en Galice, c'est un pays fantastique". Et Lisardo d'ajouter : "les siècles précédents ont été ceux du classicisme français, espagnol, anglais... Les siècles à venir seront interceltiques".
Impressionnant !