L'Union démocratique bretonne s'associe au chagrin de la famille et des proches de Polig Monjarret et remercie cet infatigable acteur et passeur de mémoire de la culture bretonne.
On pourrait dire de Polig Monjarret qu'il fut, pour la seconde moitié du XXe siècle, l'équivalent de La Villemarqué et d'Anatole Le Braz. Mais en vérité il fut bien davantage que ces illustres lettrés car, à son immense travail de collecte et de transmission de la culture populaire s'ajoute l'oeuvre essentielle de l'artiste, du créateur et de l'éducateur, formidable pédagogue en action. Cette oeuvre-là s'est bien sûr écrite au fil des soixante années de Bodadeg ar Sonerion. Avec la contribution active de sa compagne Zaïg.
Nous ne remercierons jamais assez ces quelques hommes et femmes qui, au sortir de la guerre, ont fait montre d'un courage et d'une volonté extraordinaires pour sauvegarder la dignité d'une culture populaire salie par les compromissions d'une minorité et les amalgames. Sans eux rien n'eût été possible. Sans eux la culture bretonne bien vivante qu'ils nous ont léguée aurait cédé la place à un folklore fossilisé et stigmatisant.
Comme beaucoup l'Union démocratique bretonne souhaite que les collectivités de Bretagne sachent reconnaître les mérites de Polig et Zaïg Monjarret en inscrivant leur nom dans les lieux de culture de nos cités.
Christian Guyonvarc'h