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48 heures de vie parisienne

Chronique 48 heures de vie parisienne : Impressions mitigées Plomelin/Ploveilh.- Suite du journal de campagne de J.C.Perazzi L'organisation regroupant les Bretons de Paris vous propose de passer un samedi à la Maison de

Jean-Charles Perazzi pour JCP le 10/12/11 0:21

Chronique

48 heures de vie parisienne :

Impressions mitigées

Plomelin/Ploveilh.- Suite du journal de campagne de J.C.Perazzi

L'organisation regroupant les Bretons de Paris vous propose de passer un samedi à la Maison de la Bretagne. Pour présenter vos bouquins en compagnie de deux, trois douzaines d'auteurs bretons invités à en faire autant. Pourquoi pas.

La Maison de la Bretagne est à deux pas de la gare. Nous y sommes. Ambiance bon enfant. Retrouvailles ponctuées d'exclamations joyeuses. Evocation du passé dont on ne peut pas toujours faire table rase. Commentaires sur la vie d'aujourd'hui en Bretagne et, evel just, à Paris.

Souvenirs encore frais. Des dernières vacances passées en famille ou à l'hôtel de la plage, citation des derniers bretonismes d'Hervé Lossec, installé trois tables plus loin…

Difficile d'être plus volubile qu'un Breton de la capitale ou de sa banlieue, lorsqu'il s'agit d'évoquer le pays. Il y a ceux qui rêvent d'y poursuivre leur carrière ou de revenir y finir leurs jours ; d'autres ont renoncé à tout ça. Et puis il y a ceux qui n'ont jamais mis les pieds en Bretagne et rêvent de s'y rendre…

Sur le coup de midi nous voilà, à dix minutes de là, à la Mission bretonne, au 22 de la rue Delambre pour casser une graine dans une joyeuse ambiance. Les lieux sont identiques à ceux que j'ai découvert une vingtaine d'années plus tôt. Histoire de poser quelques questions à François Quéméneur, curé atypique, décédé il y a deux ans, successeur à la tête de l'établissement fondé en 1947 par l'abbé Elie Gautier. Confession, à l'époque, de François Quéméneur : « Au bout de trois mois j'avais une pétition au fesses. » Il a tenu, grâce au soutien des jeunes paumés montés à la capitale pour tenter de trouver un job. Rien n'a changé : les lieux sont toujours aussi vétustes et accueillants ; les paumés continuent de pousser la porte.

Alentour, dans la ville, c'est aussi toujours le même spectacle, comme je le découvre le lendemain. En pire. Sous des dizaine, des centaines de porches, au petit matin, les sans abris remballent les couvertures et les bâches de plastiques. Avec, à l'occasion, le coup de main rugueux, ou de pied, des représentants des forces de l'ordre. Dans les couloirs du métro ou à la sortie des stations, les mains se tendent. Les sans logis, sans papiers, sans espoirs s'offrent un temps de sommeil au chaud sur les banquettes des quais. Tous les largués de la planète semblent s'être donné rendez-vous ici. Pour pénétrer dans les wagons aux heures de pointe, le concours de pousseurs, comme à Tokyo, c'est pour bientôt. C'est déjà le cas pour le RER.

Dans les rues, c'est la course éperdue pour être à l'heure. Les poubelles lâchent sur le trottoir leur trop-plein.

En résumé, le spectacle offert ici, ressemble de plus en plus à ce que l'on découvre dans la périphérie de Bamako, de Buenos-Aires, de Tananarive, de La Paz ou de Mexico.

Et puis, surprise, à dix minutes de la place de la Nation, du côté de la station Buzenval, dans le vingtième, un quartier populaire qui semble ne pas faire partie de la ville. Dans la nuit, de jour aussi, on croise des autochtones qui cohabitent le mieux du monde -et ce n'est pas nouveau- avec des gens de couleur ou non, venus d'Afrique, d'Extrême-Orient, d'Amérique. Il parait que la police n'intervient presque jamais dans ce quartier préservé. A 22 h, l'épicier turc, la casquette vissée sur la tête, tape la pelote sur le comptoir avec son épouse. Dehors, sur le trottoir, assure-t-il, les fruits et légumes de ses étals ne disparaissent jamais.

Plus loin, une foule colorée de jeunes blancs, noirs, magrébins s'entasse. Dans une atmosphère de fête, ils espèrent trouver une place au fond de l'immense couloir… d'un institut de formation professionnelle, le concert de Bouba. Un grand du rap, parait-il. Pour l'ambiance, il y aura du houka (narguilé).

Finalement tout n'est pas complètement noir dans cette ville.

N'empêche quand le train file à toute allure vers la pointe de la Bretagne, on se dit que c'est drôlement bien de vivre au pays.

Jean-Charles Perazzi

Un site

Ismael Ledesma, musicien paraguayen talentueux, mêle à l'occasion le son de sa harpe magique à celui des musiciens bretons. Pour des concerts et des stages. De retour d'une tournée au Caire et à Calcuta, Mumbai et New-Delhi, il donnait l'autre soir un concert à l'auditorium de Douarnenez, concert annoncé sur le site de l'ABP.

A la suite de ce concert, un certain nombre de lecteurs ont voulu en savoir plus sur cet artiste bilingue (espagnol/guarani) qui défend avec une belle conviction sa culture et la langue de ses ancêtres.

Rien de plus simple : www.ismaelledesma.com

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