Depuis plusieurs semaines, le projet de confier toute la politique régionale en Bretagne dans le domaine du livre - soutien à la création littéraire, promotion de l'édition, soutien à la librairie et développement de la lecture publique (les bibliothèques), etc. - à une nouvelle structure qui aurait la forme d'un EPCC (établissement public à caractère culturel) suscite une vive émotion chez beaucoup de responsables du monde du livre : écrivains, éditeurs, correcteurs, libraires, bibliothécaires... Beaucoup y voient le risque d'une mainmise administrative (voire "bureaucratique"), d'esprit dirigiste et jacobin, sur un domaine dont la vitalité repose d'abord sur le dynamisme de nombreux acteur individuels ainsi que sur la richesse de la vie associative à travers la Bretagne.
Ces craintes ont été encore accrues par la rédaction par l'Administration d'un projet de statuts pour le futur EPCC excluant totalement la Loire-Atlantique, alors que pratiquement tout ce qui se fait en Bretagne dans le domaine du livre, se fait depuis de nombreuses années sur l'ensemble des cinq départements bretons.
Samedi dernier, dans la cadre d'une journée d'étude organisée par l'Institut culturel de Bretagne à Plœmeur, près de Lorient, le président du Conseil régional, Jean-Yves Le Drian, a dit très clairement devant près de 300 participants et des représentants de la presse, que "ce texte n'avait pas son accord", mais qu'il fallait naturellement obtenir l'accord du Conseil général de Loire-Atlantique avant de le faire figurer dans un document. Il a insisté sur sa détermination profonde d'associer la Loire-Atlantique aux autres départements bretons à chaque fois que cela était possible, en particulier dans les domaines de la culture et du tourisme. Il a affirmé aussi sa volonté qu'aucune manifestation importante en Bretagne, dans le domaine du sport et dans d'autres - et il a cité comme exemple le Tour de Bretagne à la voile - n'ait lieu sans la Loire-Atlantique.
ABP/BLN
Philippe Argouarch