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Je me suis assis ébloui
sur des coussins
d’herbe et de bruyère
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Grand ce pays
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Lessive de la mer
sur les rochers vifs
l’eau claire des criques
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Bonjour les cormorans
veilleurs à la proue
Partout l’ajonc ras
ses lucioles jaunes
éclairant les mois noirs
(…)
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J’étais là
entouré de simples
de nigelles et de myosotis
de roses et d’ancolies
dans la senteur des menthes
à l’écoute des bourgeons de cassissiers
et dans l’attente des petites anémones
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J’étais dans ce jardin
truelle à la main comme un simple maçon
pour arracher chiendents et herbes folles
le nez tourné vers un soleil ardent
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Je tendais mes doigts
vers les fleurs fanées des camélias
pour les jeter dans la pénombre des massifs
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Sur mon chemin
la maison éclusière
était toujours cernée
de fleurs écarlates
d’un tas de bois
et d’un vieux puits
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Les peupliers faisaient alentour
un vrai charivari
Le moulin ronronnait
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Dans mon dos
le pré fauché
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Au-dessus de ma tête
des petites pommes vertes
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Dans les mains
mon livre abandonné
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Dans mes yeux
le soir venu
un ciel de braises
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"Un chant parmi les ombres" Pierre Tanguy, ed. La part commune
pages 49, 54 et 55 – extraits de Le Royaume –
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L’auteur nous dit ici que les morts nous habitent. Il s’interroge sur l’au-delà et sur la vie éternelle. Il questionne la religion au sein de laquelle il a grandi. Il se tourne aussi vers les poètes, vers ceux pour qui chaque instant est « tissé d’éternel » . Son texte s’élève alors au niveau du chant, dans cette quête d’un paradis « dispersé sur toute la terre » dont il importe, selon le poète Novalis, de réunir « les morceaux épars » .
« Un chant léger, discret, de questionnements plus que de réponses (…)
Je n’ai pas vu d’ombres dans ces poèmes. Pas du tout. Mais une lumière » .
François de Cornière (extrait de la préface)
- Extrait de la 4ème de couverture -
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Pierre Tanguy écrivain, journaliste et poète breton est né à Lesneven. En 2012, il obtient pour l'ensemble de son oeuvre, le Prix de poésie attribué par l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire.
Pierre Tanguy - critique - Revue Recours au poème