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Henri Louis Orain
Couverture du livre "Le blé noir"
- Présentation de livre -
Le blé noir
C’est une aventure humaine hors du commun et une belle ascension sociale qui sont relatées dans le livre "Le blé noir" (Ed L’Harmattan, collection Rue des Ecoles, 386 pages, 33 euros)
Par bernadette Poiraud pour Journal La Mée le 19/09/06 13:27

...Je me souviens

C’est une aventure humaine hors du commun et une belle ascension sociale qui sont relatées dans le livre "Le blé noir" (Ed L’Harmattan, collection Rue des Ecoles, 386 pages, 33 euros) :

... Henri-Louis Orain « se souvient » , lui, descendant de l’un des frères de Grégoire Orain qui fut recteur de Derval de 1802 à 1829.

Le petit Breton malingre, né dans une famille paysanne nombreuse, remonte le fil du temps. Dans cette France qui sortait de la Grande Guerre, dans cette région où ne se faisaient pas encore sentir les progrès de la mécanisation, il rêvait d’étudier. Doté d’une volonté de fer, le gamin timide autodidacte intelligent et curieux, parvient à accomplir son rêve d’enfant en dépit des pesanteurs familiales et sociales. Il raconte depuis les moissons des champs de blé noir et les tribulations du jeune engagé dans la Royale, sous-marinier infirmier en 1940 jusqu’aux pérégrinations de celui qui, se lance, dans le cadre de l’OMS, à la poursuite de l’anophèle, ce moustique si dangereux pour la santé publique.

Il lutte contre l’anophèle principalement au Maroc et dans une douzaine de pays, parcourant l’Afrique, l’Amérique Centrale, le Moyen-Orient. Épaulé par son épouse Christiane qui le suit avec les trois enfants, acceptant les voyages et les absences du maître de maison.

Aujourd’hui Henri-Louis savoure le plaisir d’écrire et témoigne. JPEG - 55.2 ko

Extraits

L’enfance

Faisant allusion à l’indifférence de ses parents à son égard :

« Je n’étais rien, c’était l’indifférence totale à mon égard. Il y a quelques années de cela, le sympathique jongleur de mots qu’est Raymond Devos avait bâti un de ses propos précisément sur le mot : "rien". J’avais pensé : c’est exactement l’impression que j’éprouvais alors, celle de ne pas exister. Pour autant, je n’étais pas rejeté, mais rejette t’on ce qui n’existe pas ? » (Page 43)

Conclusion :

« Mon enfance et mon adolescence furent, pour le moins, rudes. A 12 ans, j’étais, comme l’on disait, "placé", en l’occurrence comme valet de ferme, et mon outil de travail (on pourrait dire : "d’études") consistait en deux vaches sous le joug. La Marine Nationale m’a ouvert une perspective vers le large, et la Santé Publique du Maroc m’a ouvert une grande porte à la fois vers le monde des humains, via celui des insectes vecteurs ou non de maladies, et celui de l’infiniment petit comme certains parasites souvent dangereux pour ceux qui les hébergent. J’ai fait de mon mieux en utilisant le peu que je savais, au bénéfice du plus grand nombre particulièrement dans l’une des couches les plus pauvres, et sans doute les plus exploitées sur la terre depuis la nuit des temps : les paysans. » (Page 351)

Biographie de l’auteur

Né dans un village de Haute Bretagne en 1919, dans une famille de 9 enfants, l’auteur est placé à l’âge de 11 ans comme valet de ferme.

A 16 ans, assumant d’autorité des responsabilités au sein de la ferme familiale, il obtint une excellente récolte de blé noir.

Témoin muet de la saisie publique et de la vente aux enchères de tout ce qui avait été son enfance et son adolescence, il décide de changer le cours de son existence.

Il s’engage dans la "Royale" à 17 ans pour en sortir quelques années après, en ayant acquis une qualification d’infirmier. A l’automne 1940, il traverse la zone occupée à pied pour rejoindre la zone libre et Toulon où il embarque sur le sous-marin Aréthuse.

Démobilisé au Maroc, il entreprend une formation en entomologie médicale spécialisée sur les moustiques (notamment l’anophèle) vecteurs du paludisme.

En 1943 il se porte volontaire et participe à la campagne d’Italie.

A la fin des hostilités, de retour au Maroc, il reprend sa formation et l’enrichit par de nombreuses expériences sur le terrain. Il intègre les services de la Santé Publique, à Oujda, et devient, par une grande volonté et une inlassable ferveur au travail, un véritable spécialiste de la lutte contre le paludisme sous toutes ses formes.

Après une longue période marocaine, il participe au lancement des opérations de lutte contre les moustiques du littoral Méditerranéen. JPEG - 9.4 ko Henri Louis Orain

Enfin, il est recruté par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en qualité de conseiller technique. Ses qualités d’expert l’amènent, pendant plus de 20 ans, à travailler dans de nombreux pays situés sur plusieurs continents, contre la propagation des maladies transmises par les moustiques et d’autres vecteurs, sur les populations les plus exposées, et principalement l’onchocercose, dont la forme la plus grave entraîne la cécité.

Retiré de la vie professionnelle, il n’en reste pas moins actif, menant de nombreuses recherches en généalogie. Ce retour vers la mémoire et un grand désir de retour sur son existence, le conduisent à entreprendre cette "maïeutique" personnelle : le récit d’une vie.

ABP/BP

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